Vous êtes ici

Le module est validé, il peut être inséré dans un article pour être consulté par les internautes.

Lucas Fonck en train de contrôler la densité du vin de Dopff au Moulin à l'aide d'un densimètre./ Photo Lucas Fonck

Emmanuelle Staub vit depuis un mois dans un gîte à Olwisheim qu'elle paie 2 000€ le mois./ Crédits photos Benjamin Martinez

Comme tous les mercredis depuis un mois, Emmanuelle Staub se rend au Centre communal d’action sociale (CCAS) de la mairie de Schiltigheim. Comme tous les mercredis, après une heure d’attente, c’est le même refrain : pas de proposition de relogement. La femme de 50 ans habitait seule avec ses deux chats dans un F2 au premier étage du 47 rue Principale. Jusqu’à ce que son bâtiment soit ravagé par les flammes, dans la nuit du 3 au 4 septembre. L’incendie, qui a coûté la vie au jeune Maël, 11 ans, a détruit deux appartements. Sept autres logements avoisinants sont devenus inhabitables. 

Une situation qui a amené le bailleur social, Foyer moderne, à résilier le bail des occupants. Dans le dernier numéro de Schilick infos, la maire, Danielle Dambach, a assuré que « des solutions de relogementspérennes ont pu être proposées à l’ensemble des familles ». Mais ce n’est pas le cas d’Emmanuelle Staub. « J’ai réalisé toutes les démarches qui étaient en mon pouvoir. Malgré ça, aucun logement ne m’a été proposé, ni par la municipalité, ni par les autres bailleurs sociaux que j’ai contactés », confesse-t-elle. 

Un loyer temporaire à 2 000€ par mois

« Depuis l’incendie, je vis dans un gîte à Olwisheim [à 13km au nord de Schiltigheim, ndlr] à 455,40€ la semaine », explique-t-elle. Soit 2 000€ par mois, un loyer quatre fois supérieur à son ancien logement de la rue Principale. Les trois premières semaines lui ont été remboursées par son assurance à hauteur de 1 200€. Ce délai passé, elle doit dorénavant vivre sur ses propres deniers. Son salaire de 1 000€ en tant qu’auxiliaire de vie scolaire à mi-temps à Vendenheim ne lui permet pas de solliciter un logement classique. Les portes des hôtels lui sont également fermées, à cause de ses chats.  

« J’ai dû me débrouiller seule. Si j’avais attendu, je me serais retrouvée à dormir devant la mairie », raconte Emmanuelle Staub, toujours en quête d’un deux-pièces à Schilitigheim ou dans une commune du nord de Strasbourg. Benoît Steffanus, président de Foyer moderne, rappelle que, selon l’article 1722 du Code civil, suite à un incendie, « le bailleur social n’a aucune obligation de relogement. » 

De mystérieuses complexités

Il n’en reste pas moins qu’Emmanuelle Staub est la seule à ne pas avoir reçu de proposition de relogement. « Nous n’avons laissé tomber aucun dossier. Je ne souhaite pas répondre sur le cas de madame Staub, déclare Benoît Steffanus. Certaines complexités font que nous ne lui avons encore rien proposé. » Complexités que l’intéressée affirme ne pas connaître. « Heureusement que je suis résistante, mais je ne tolère pas la discrimination », confie-t-elle. 

Une situation anormale selon maitre Béatrice Frachet, avocate au barreau de Strasbourg, qui vient de s’atteler au dossier d’Emmanuelle Staub : « L’assurance du bailleur doit prendre en charge le relogement de la locataire. Je serai obligée de demander un référé au tribunal, si le Foyer moderne refuse de donner les coordonnées de son assureur à ma cliente », a-t-elle conclu. 

Vers un règlement au tribunal ?

Le service juridique de l’Agence départementale de l’information sur le logement (Adil 67) réfute les arguments de l’avocate : « Dans le cadre d’un incendie criminel, comme dans le cas présent, le bailleur et son assurance n’ont plus aucune obligation légale envers l’ancienne locataire. La seule personne juridiquement responsable est l’auteur des faits. » 

Pour l’instant, la bataille juridique ne peut pas avoir lieu tant qu’Emmanuelle Staub n’est pas en mesure de s’acquitter de ses frais de justice. « Je compte bien aller au bout à condition que mon assurance puisse me rembourser les honoraires de mon avocate », prévient-elle. 

De son côté, la maire, Danielle Dambach, a avoué ne pas être au courant de la situation, tout en assurant revenir rapidement vers l’intéressée. 

Benjamin Martinez et Pauline Boutin

Un mois après l’incendie au 47 rue Principale, à Schiltigheim, Emmanuelle Staub est la seule habitante de l’immeuble à n’avoir toujours pas reçu de proposition de relogement. 

Depuis septembre 2019, l'Association des résidents de l'Esplanade propose, tous les mercredis matin, un atelier de couture destiné exclusivement aux enfants. Animée par Caroline Mortiz, créatrice de vêtements, cette activité vise à développer la créativité des « apprentis couturiers ».

Mariella Hutt

Aider à la production et contrôler la densité du vin. Quand les autres étudiants sont en cours, Lucas Fonck, apprenti de 19 ans, travaille.

Laurie Correia

Mais en travaillant, les alternants acquièrent des compétences qu’ils n’auraient pas eu en dehors du cursus classique. Adrien Danton, tuteur d’un alternant au sein de l’entreprise Biotechno et Concept, est convaincu qu’avec cette formule « tout le monde est gagnant » : l’entreprise qui dispose d’une main d’œuvre supplémentaire et l’étudiant qui en sort avec plus d’expérience et un nouveau regard sur le monde de travail. Il regrette cependant le rythme du cursus : « L’alternant subit toujours des coupures dans ses projets en entreprise. »

Seul un étudiant sur six de sa promotion s’est décidé pour l’alternance : « C’était difficile de les convaincre », admet Maud Villain-Gambier, enseignante et responsable de l’apprentissage dans cette filière.

Une petite promotion présente cependant des avantages, comme Jérôme Carrayrou, enseignant en mécanique de fluide, le souligne. Elle permet plus de proximité entre les professeurs et les élèves. L’enseignant juge les alternants « plus efficaces, plus intéressés et plus actifs que les étudiants des filières classiques ».

Le rythme est intense : deux semaines à l’université, deux semaines en entreprise. « Il faut être prêt pour ça », remarque Philippe Kern, le directeur adjoint de l’IUT. D’autant que les alternants n’ont pas de vacances. Virginie Zint, référente de l’alternance, confirme que le cursus est physiologiquement fatigant : « Si on est une personne fragile, ce n’est pas une bonne idée ».

 

Pages