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© Lucas Lassalle

Zora, 10 ans (au milieu), les jumelles Sofia et Aaliyah, 9 ans, Louisa 4 ans, discutent avec Olivier. Les trois premières le connaissent bien. La semaine, il fait partie des animateurs qui encadrent le centre aéré dispensé par les Disciples. C’est l’occasion pour lui de faire connaissance avec Louisa, bientôt elle aussi sera sous sa responsabilité.

 

Jeudi 31 octobre rue Marie-Jeanne De Lalande, 16h20

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© Lucas Lassalle

Sofia et Aaliyah, Louisa, Zora et Rahim, 6 ans, avec leur père, Abdel. C’est les vacances, tout le monde est à la maison. Tous à l’exception de Louisa, la benjamine, sont inscrits au centre aéré des Disciples. La principale raison est financière : "On avait plus assez d’argent pour le centre socio-culturel." Dounia s’amuse de la situation : "Quand les gens me demandent où je mets les enfants, je leur réponds : ‘À la paroisse’ - ‘À la paroisse ? Mais tu es musulmane !’ - ‘Oui, et alors ? Grâce à ça, mes enfants respectent les confessions de chacun’. "

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© Lucas Lassalle

Simon Kessler et Olivier Lentz (à gauche) sont membres des Disciples. Ils entament leur tournée chez Dounia et Abdel Hanine (à droite). Originaires de Hautepierre, les Hanine ont emménagé il y a cinq ans avec leurs enfants dans les nouvelles résidences, à peine construites, rue Katia et Maurice Krafft, à deux pas des tours Kepler. Elle est secrétaire chez Doctolib, lui travaille comme éboueur pour la ville de Strasbourg.

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David Kodat a succédé à son père en 2010 à la tête du salon de coiffure. © Justine Maurel

Depuis sa fermeture en 2005, la gare aux marchandises accueille des activités de loisir. Des traces de son passé industriel subsistent. 

Temps maussade ce mercredi après-midi d’automne. Aux abords de la CTS, un flot incessant de vélos entre dans le bike park. Juchés sur leur monture, la plupart de ces cyclistes n’ont aucune idée de l’histoire de l’ancienne gare aux marchandises dans laquelle ils vont pédaler plusieurs heures. Depuis la cessation de l’activité ferroviaire en 2005, les hangars ont été reconvertis en espaces sportifs.

La porte d'entrée des marchandises de Strasbourg 

Pendant un demi-siècle, le lieu a été la porte d’entrée des marchandises à Strasbourg. François Sayer y a travaillé 14 ans, avant de prendre sa retraite en 2000. Il est revenu plusieurs fois sur le site. Et conserve le souvenir ému de ses années de cheminot : "Je me suis beaucoup plu ici. C’était remuant, c’était prenant mais il y avait une bonne ambiance."

Une centaine de personnes travaillaient sur les lieux : administratifs, grutiers, portiqueurs et agents au sol réunis. "C’était une gare avec une forte activité. À certains moments, il y avait un train qui entrait ou sortait toutes les deux minutes", se rappelle François Sayer. Deux équipes se succédaient entre 5h et 21h, afin d’assurer la continuité du trafic.

Les marchandises arrivaient par train à Cronenbourg. Elles étaient ensuite déchargées de leur wagon et placées sur des camions. "La manutention prenait quatre à dix minutes avec des grues et des portiques, se rappelle le retraité. La Compagnie nouvelle de conteneurs [une filiale de la SNCF, NDLR] pouvait manutentionner une centaine de conteneurs par jour."

Un site toujours exploité par la SNCF  

À l’ancienne entrée subsistent des traces de ce passé. Les logos des filiales de la SNCF sont à peine cachés par la végétation. La CNC partageait la gare avec le Service national des messageries (Sernam), Novatrans, Vinirail et Fret SNCF jusqu’en 2005. Les activités ont été transférées à la gare de Hausbergen et au Port-du-Rhin suite à une baisse de l’activité de fret. "Lorsque le site a fermé, les employés étaient abattus, rapporte François Sayer. Certains ont changé de site, d’autres ont démissionné ou sont partis à la retraite."

Aujourd’hui, une partie du lieu est toujours exploitée par la SNCF. Les engins de manutention y ont remplacé les grues. L’activité est réduite au stockage et à l’adminsitratif. Le bike park n’est pas le seul centre de loisirs. Il côtoie un complexe de football indoor ainsi qu’un centre de remise en forme. Tous sont locataires de la SNCF, qui garde la maîtrise des lieux.

 

Arthur Massot, Killian Moreau et Marie Vancaeckenbergh 

 

L'Association sportive des cheminots comporte une section dédiée au tir sportif. Les adhérents, amateurs ou compétiteurs, pratiquent ce sport détonant à l'abri des regards.

Jeudi 31 octobre, une partie des 22 salariés de l’association, accompagnés de bénévoles, poursuivaient leur tournée de recensement des enfants du nord de Cronenbourg débutée quelques jours plus tôt. Le 14 décembre, des écoliers strasbourgeois viendront sonner à la porte des familles du quartier pour offrir un cadeau de Noël aux enfants. L’an dernier, c’est près de 300 familles, soit 750 enfants, qui en avaient bénéficié. Gérard Haenel, pasteur à Cronenbourg depuis quatre décennies, est à l’initiative de cette action baptisée “ Osons croire ensemble ”. Il y voit l’occasion de “ mettre en place des ponts ” et de faire se rencontrer différentes populations strasbourgeoises. Cronenbourg Nord est caractérisée par l’importante proportion de familles qui y réside, de loin supérieure au reste de la ville. D’après des chiffres de l’INSEE, quand Cronenbourg Nord compte 70,5 % de ménages avec famille, le quartier dans son ensemble n’en compte lui que 57,7 %. Strasbourg est loin derrière avec 48,7 %. Les familles nombreuses sont aussi beaucoup plus représentées. 21,7 % d’entre elles sont composées de trois enfants ou plus, contre près de 14 % pour Cronenbourg et 12,4 % pour la métropole. C’est dans cet environnement, où vivent beaucoup de jeunes, que l’association des Disciples est la plus implantée.

 

Jeudi 31 octobre rue Katia et Maurice Krafft, 15h30

Pour Christophe Rostalski, l'un de ses coéquipiers, l'arme ancienne est aussi un loisir de collectionneur. "Je passe ma vie sur les sites de vente aux enchères, à rechercher les plus belles répliques." Le boulanger de profession fait la fierté du stand tant sa progression est fulgurante. En seulement trois ans, il a enchaîné les victoires jusqu'à devenir vice-champion d'Europe en 2019, à Sarlospuszta, en Hongrie.

Antoine Cazabonne 

Dans la salle de dix mètres, les pétarades des gros calibres laissent place au bruit sourd des pistolets à plomb. Quelques adolescents viennent s'exercer, sous la surveillance de Guy, formateur au club." Dès l'âge de 8 ans, les enfants peuvent faire l'école du tir. Ça aide parfois ceux qui ont des troubles de la concentration", explique-t-il.

Un loisir de collectionneur

Au 25 mètres, une odeur de soufre flotte dans l'air. Étienne, adhérent depuis plus de 30 ans, tire au pistolet à poudre noire. L'homme, à la mine réjouie et au béret usé, pratique le tir à l'arme ancienne, une discipline méconnue : "C'est un tir plus tranquille, que je préfère à l'arme moderne. Et en compétition, il y a une meilleure ambiance." Avec son équipe, ce briscard du club partage le titre de champion d'Alsace.

Le long d'une allée entourée d'arbustes, rien ne perturbe le silence, hormis le vent sur les branchages. Soudain, deux coups de feu saccadés retentissent : deux détonations qui trahissent la présence d'un stand de tir à Cronenbourg. Ce samedi d'automne, de nombreux initiés sont venus jouer de la gâchette. Pistolet à la main, les cow-boys en herbe font fuser les plombs. Les cibles en prennent pour leur grade.

À l'intérieur, les murs en lambris et les tables ornées de nappes en vichy rouge et blanc rappellent les chalets de montagne. Rien n'a bougé depuis 1952, date de création du club. Une fierté pour Franck Hachet, l'actuel président : "Il y a une ambiance familiale ici. C'est un club très ancien, qui compte encore un grand nombre de cheminots parmi ses membres." Alors que certaines sections de l'AS Cheminots ont connu des trous d'air, comme le volley-ball ou les arts martiaux, la section de tir n'a jamais faibli. "Nous avons 70 à 100 adhérents par an, mais ce sont des fidèles", relève cet officier de gendarmerie à la retraite.

"Une discipline olympique"

Souvent, les adhérents se retrouvent autour d'un café avant de prendre les armes. Le bâtiment accueille trois pas de tir, dans trois salles différentes. Au 50 mètres, une étendue d'herbe sépare les tireurs de la quinzaine de cibles en bois alignées. L’œil dans la lunette de visée, les carabiniers soignent leur posture."C'est un tir sportif que l'on pratique ici : une réelle discipline olympique, qui demande beaucoup d'assiduité", raconte Franck Hachet.

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