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02/02/18
18:25

Réforme de la fonction publique : la clarté et la méthode font défaut, selon la CFDT

Inquiète face aux annonces de réforme de la fonction publique, la CFDT réclame des explications à l'exécutif.

« Ce n’est pas la fin de la fonction publique », a rassuré Emmanuel Macron, en marge de sa visite en Tunisie jeudi matin. Le président de la République réagissait à un pavé dans la marre, jeté par le Premier ministre Édouard Philippe quelques heures plus tôt, concernant la réforme de la fonction publique. Certains syndicats parlent d’un coup de massue, d’autres se disent sous le choc et préparent la riposte. La branche fonction publique de la CFDT (CFDT-Uffa), si elle déplore le manque de méthode dans l’annonce et l’absence de clarté dans les propositions, laisse un peu de temps à l’exécutif pour rectifier le tir. Recours aux contractuels, départs volontaires, rémunération au mérite... Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT-Uffa, revient sur les principales pistes lancées par le gouvernement.

Comment accueillez-vous les annonces faites par le gouvernement, dans le cadre de la réforme de la fonction publique ?

Il y a un chantier engagé depuis maintenant plusieurs semaines, Action publique 2022, qui doit amener à questionner les missions, leur organisation, l’attente des usagers. Cela dit, nous sommes assez interrogatifs, car nous avons appris l’information par voie de presse. D’abord sur la manière de faire, nous demandons que le dialogue social reprenne toute sa place, et il ne me paraît normal d’échanger par médias interposés. La CFDT appelle le gouvernement à apporter des éclaircissements et établir les conditions d’un dialogue social approfondi, avec les représentants des usagers et les agents que nous sommes. Il faut parvenir à dépasser l’idée selon laquelle Action publique 2022 se limiterait à réduire les coûts et le nombre de fonctionnaires. Donc il y a un petit souci de méthode, que le gouvernement doit rapidement rectifier.

Et les pistes annoncées vous semblent-elles aller dans le bon sens ?

Nous ne savons pas où l’on va, et c’est justement la raison pour laquelle nous voulons des clarifications. La rémunération au mérite existe déjà. Les contractuels, c’est déjà près de 20 % de la fonction publique. Le dispositif des départs volontaires existe déjà, même s’il n’intéresse quasiment personne... C’est pourquoi il faut bien que le gouvernement explique clairement comment il compte intervenir dans ces dispositifs existants. Nous n’avons jamais été contre les réformes. Et contrairement à ce qu’on semble croire, le statut de la fonction publique ne date pas de Mathusalem mais de 1983, et il est revu tous les ans. Des évolutions, nous y avons déjà fait face avant... Je suis toujours amusée d’entendre les gens parler de la fonction publique : croient-ils qu’on utilise encore des manchettes de lustrine ? On ne travaille plus comme au XIXe siècle !

Cent vingt mille postes à supprimer dans la fonction publique, est-ce trop, selon vous ?

On ne peut pas raisonner comme ça. On ne peut pas engager une réflexion sur la fonction publique en ayant comme seul objectif de diminuer le nombre de postes. Il faut s’interroger dans le bon ordre, sur les missions, sur la manière dont on s’organise pour que celles-ci soient mieux menées et qu’on y mette les moyens. Il est clair que du côté de l’hôpital, il n’est même pas envisageable de réduire des effectifs. Dans les collectivités territoriales, peut-être que les fusions peuvent permettre, à terme, des économies d’échelle, Mais il y a sans doute, en parallèle, des endroits où l’on manque d’agents.

Et comment comprenez-vous le fait que les usagers puissent donner leur appréciation sur les services reçus de l’administration ?

Il est certes important que les usagers puissent exprimer leur satisfaction ou leur insatisfaction. La question, là encore, est de savoir comment cela va être mis en place. Car il ne s’agit certainement pas qu’un usager vienne noter tel ou tel agent, en fonction d’un sourire ou pas sur son visage. Il ne devra pouvoir noter que l’offre proposée.

Certains syndicats se mobilisent déjà pour riposter, qu’en est-il de votre côté ?

Quand la CFDT appelle ou soutient une grève ou une manifestation, c’est dans l’objectif d’obtenir quelque chose. Donc il faut toujours être prudent et examiner l’intérêt d’une mobilisation en fonction de la stratégie décidée. Il faut aussi évaluer à chaque fois l’impact d’une mobilisation sur une négociation. Nous n’avons donc pas de position systématique, nous la décidons en fonction des événements.  

Maxime Bazile

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