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Les employés de New Look s'interrogent sur leur avenir

13 septembre 2018

Les employés de New Look s'interrogent sur leur avenir

Plus des deux tiers des boutiques de la marque anglaise fermeront leurs portes en France d’ici 2021. Dans le magasin de Strasbourg, cette annonce a pris ses salariés de court.

Toujours pas d'unanimité pour l'IVG

13 septembre 2018

Toujours pas d'unanimité pour l'IVG

Quelques mois après le décès de Simone Veil, le droit à l'avortement est-il véritablement acquis ? 

A 89 ans, cette habitante de Kolbsheim a été de tous les combats sur la ZAD du Moulin, épicentre de l'opposition au Grand Contournement Ouest.

Dans son imposante demeure à l’abri des grands arbres qu’elle affectionne tant, bordée par un beau portail en bois tout juste vernis, Germaine Schell n’a pas grand-chose d’une zadiste. Ou de l’image que l’on veut en donner. Un foulard noir tacheté de blancs autour du cou, le blazer parfaitement ajusté, cette octogénaire détonne, au sein de l’opposition au projet de Grand contournement Ouest (GCO) de Strasbourg. Depuis lundi 10 septembre, jour de l’évacuation de la ZAD de Kolbsheim, elle est de tous les rassemblements organisés par les zadistes. Jamais bien loin de la zone sécurisée par des dizaines de gendarmes où, déjà, le déboisement a commencé.

« Je ne peux pas voir cette souffrance, et les gens qui pleurent, les gens tiennent aux arbres, car les arbres, ça donne de la vie. Vous avez vu quand ils ont scié ces arbres, comme elles ont souffert ces plantes ? », s’émeut la vieille dame, habitante de Kolbsheim depuis 30 ans. « C’était des arbres centenaires, même parfois encore plus. J’y passais dans cette forêt, j’allais m’y promener avec mes petits enfants et mon chariot ». Son chariot, c’est son déambulateur.

Celui qui l’accompagne dans toutes les protestations, qu’elle ne manque jamais. Pas même à 5 heures du matin. «  La pasteur du village a fait sonner les cloches l’autre jour (lundi, NDLR), comme à chaque rassemblement. Je me suis levée, il a fallu faire vite, mais doucement quand même pour ne pas me faire mal, et rejoindre le rassemblement au centre du village. Et ensuite on est descendu vers la ZAD », raconte-t-elle, sans trop se souvenir de quel jour il s’agissait. La maladie d’Horton, détectée en 2010, affecte sa mémoire et son élocution.

Sa détermination, elle, est intacte. Les nombreuses photos qui circulent sur les réseaux sociaux la montrant un mégaphone en main, face au mur des forces de l’ordre, en attestent. Sa mémoire l’a trahie, là aussi. Germaine Schell n’a, par contre, pas oublié les violences dont elle a été victime lors de l’évacuation : « Nous sommes arrivés au front, nous ne voulions pas que les camions passent, mais les gendarmes n’ont même pas attendu, ils nous ont tout de suite attaqués et gazés. J’ai reçu des coups de pieds dans les genoux, c’était terrible, j’avais mal », raconte-t-elle, assise devant une horloge à pendule en bois vernis.

 

Germaine Schell, nouveau symbole de la résistance contre le GCO./Cuej Info, Augustin Campos

Qui est Naruhito, le futur Empereur nippon?

13 septembre 2018

Qui est Naruhito, le futur Empereur nippon?

Le prince héritier japonais Naruhito vient d'achever sa visite française. Il accèdera au trône au printemps 2019.

Emmanuel Macron a reconnu le rôle de l’Etat dans la disparition de ce militant communiste et anticolonialiste durant la guerre d’Algérie.

« Il était temps que la Nation accomplisse son devoir de vérité. » Ces mots, relayés par l’Élysée, sont ceux d’Emmanuel Macron. Ils font référence à l’affaire Maurice Audin, du nom de ce mathématicien communiste, militant d’une Algérie indépendante, disparu dans des circonstances pour le moins secrètes durant la bataille d’Alger. Le 11 juin 1957, explique le journaliste Benamar Mediene dans les colonnes du journal algérien Le Matin, l’homme de 25 ans est arrêté par les autorités françaises, chargées de contenir toutes velléités indépendantistes. « Votre mari reviendra dans une heure, s’il est raisonnable », déclare alors le capitaine Devis à Josette Audin, l’épouse du militant. 61 ans après, celle qui s'est toujours qualifiée comme la veuve de Maurice Audin ne sait toujours pas exactement ce qu’est advenu du père de ses trois enfants, dont le corps n’a jamais été retrouvé.

« Son épouse n’y a jamais cru »

La version officielle, rappelée par le député La République En Marche Cédric Villani sur les ondes de France Inter le 13 septembre, a longtemps voulu que Maurice Audin se soit échappé et qu’il ait disparu. « Mais son épouse n’y a jamais cru », a poursuivi l’ami de la famille, mathématicien de formation et président du prix Maurice Audin. Le même jour, en visite chez Josette Audin, désormais âgée de 87 ans, Emmanuel Macron a reconnu la responsabilité « d’un système légalement institué » en Algérie, ayant recours à la torture. « Le chef de l’Etat va appeler toutes les personnes qui ont pu connaître les circonstances de la mort de Maurice Audin à s’exprimer librement afin d’apporter leur témoignage et conforter ainsi la vérité », poursuivait Cédric Villani, lauréat de la médaille Fields en 2010. En parallèle, le député a annoncé la mise en accès public des archives de l’Etat concernant la guerre d’Algérie.

Non-lieu et amnistie

« Je ne pensais pas que ça arriverait », a confié Josette Audin, soulagée, après avoir appris la décision d’Emmanuel Macron de lui rendre visite à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Durant leur rencontre, le chef de l’Etat a reconnu que son époux était « mort sous la torture », avant de lui demander « pardon ». Commence pour elle la deuxième phase d’un combat entamé dès 1957. Dès le 4 juillet, moins d’un mois après la disparition de son époux, la jeune femme portait plainte contre X pour homicide. Cinq ans plus tard, un non-lieu était prononcé par la justice. A l’époque, l’acte de décès de son mari n’avait pas encore été établi. Il lui faudra attendre 1963.

La famille du militant n’a jamais cessé son combat contre la vérité présentée par l’Etat. Josette Audin a saisi la justice par deux fois dans les années suivantes. Mais elle s’est à chaque fois heurtée aux lois d’amnistie qui prohibaient l’ouverture d’enquêtes sur des infractions pénales survenues en Algérie.

Une pression politique

Le premier pas d’un homme politique dans le sens de la famille Audin remonte à 2012. Fraîchement élu à la présidence de la République, François Hollande autorisait l’ouverture d’archives sur l’affaire. Deux ans plus tard, le socialiste déclarait publiquement qu’Audin était « mort durant sa détention » et qu’il ne s’était pas évadé.

Tout s’est accéléré début 2018. Le 14 février, jour de l’anniversaire de Maurice Audin, L’Humanité publiait le récit anonyme d’un homme reconnaissant avoir aidé à enterrer le militant communiste. Le même jour, deux députés, dont Cédric Villani, demandaient à Emmanuel Macron que la vérité soit faite sur cette affaire. En mai, L’Humanité publiait cette fois une tribune signée par cinquante personnalités visant à faire reconnaître « ce crime d’Etat ». C’est désormais chose faite.

Florian Bouhot

 

Avec son déambulateur rouge, Germaine part manifester, à n'importe quelle heure, contre le GCO et pour l'environnement./Cuej Info, Augustin Campos

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