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Alsace vs Grand-Est: une consultation citoyenne au goût de divorce

09 février 2022

Alsace vs Grand-Est: une consultation citoyenne au goût de divorce

 

Depuis le lancement du vote, les réactions sont mitigées. À une semaine de sa fin, de nombreux jeunes engagés ont fait leurs choix et les expriment haut et ...

Qui a eu l’idée de lancer une grande consultation pour décider de l’avenir de l’Alsace sur l’échiquier de la Grande Région ? C’est Frédéric Bierry qui est à l’origine de cette consultation citoyenne pour pousser l’Alsace à divorcer du Grand Est. 

Cette consultation se déroule jusqu’au 15 février. Tous les Alsaciens peuvent y participer, il suffit de répondre par oui ou non à la question suivante : l'Alsace doit-elle sortir du Grand Est et redevenir une région à part entière ?

Trois modes de vote sont possibles, par internet sur la plateforme « entre-vos-main.alsace.eu », Par bulletin, dans des urnes de proximité dans les points d’accueil de la Collectivité européenne d'Alsace (CeA), ou par voie postale aux adresses respectives des deux sièges de la CeA. 

La consultation qui fâche

Depuis son lancement, cette consultation citoyenne a suscité beaucoup de réactions. Soixante jeunes alsaciens de tout bord politique ont signé une tribune transpartisane intitulée « Oui à une nouvelle région Alsace ». 

Ils sont pour la naissance d’une nouvelle région Alsace et veulent « reprendre leur destin en main ». « Depuis la réforme de 2014, on ne nous a pas demandé notre avis, on a eu des pétitions initiées par des particuliers ou des groupes de personnes, des manifestations, mais c’est la première fois qu’une collectivité propose une consultation de la sorte », indique Victor Vogt, conseiller d’Alsace et maire de Gundershoffen. 

Cinquante personnalités des arts, de la culture et du spectacle en Alsace ont appelé à participer à la grande consultation citoyenne. Ils se mobilisent sans donner de consigne de vote. « L’appel des 50 » estime que cette consultation a un double intérêt : au-delà de la question posée, on demande leur avis aux Alsaciens, par un moyen de démocratie directe. 

Pour Marcello Rotolo, le conseiller régional du groupe politique « La Gauche solidaire et écologiste », ce n’est pas parce que « l’Alsace est la région la plus riche des trois anciennes régions » qu’elle doit se replier sur elle-même. Pour lui, cette consultation ne doit pas être indépendantiste : « Ce qui m’inquiète, c’est qu’on n’est pas là pour l’autonomie de l’Alsace. »

Le mode de consultation dérange 

De son côté, Marcello Rotolo, conseiller régional et maire de Soultz, a adopté avec la majorité de son conseil municipal une motion « en faveur du maintien de l’Alsace dans la région Grand Est », avec trois votes contre. Ce qui lui pose problème par rapport à la grande consultation citoyenne, c’est sa légitimité. « N’importe qui peut voter. Vous pouvez voter deux fois, alors qu’avec un référendum les choses seront plus représentatives », estime l’élu. 

La consultation se déroule dans un cadre juridique précis, et sous le contrôle de l'huissier de justice Maître Deneuville. Victor Vogt assure que les votes doubles sont supprimés automatiquement. Ce dernier affirme qu’après le succès de cette consultation, « l’Alsace ne sera pas déplacée géographiquement en dehors de la France »

« Dans une Vème République où le rapport est vertical, une institution va dans un sens horizontal pour demander aux deux millions d’habitants leur avis, alors la légitimité est là », soutient Victor Vogt. 

Un sondage réalisé par Ifop en novembre 2021 révélait que 64% des Alsaciens voulaient sortir du Grand Est. L'enquête soulignait également que les plus de 50 ans étaient majoritairement favorables à cette position (de 70 à 74 %), contre 50 % pour les jeunes de 18 à 24 ans.

Achraf El-barhrassi

Depuis le lancement du vote, les réactions sont mitigées. À une semaine de sa fin, de nombreux jeunes engagés ont fait leurs choix et les expriment haut et fort. 

La consultation se poursuit jusqu'au 15 février. © Jbdodane

Depuis dix mois aujourd’hui, le journaliste français Olivier Dubois est otage du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), une alliance jihadiste liée à Al-Qaïda. Enlevé au nord du Mali le 8 avril 2020, il est le seul otage français au monde. La dernière libération d’otage occidental dans la région remonte au 10 octobre 2021. La religieuse colombienne Gloria Cécilia Narváez Argoti, enlevée en février 2017 dans le sud du Mali par le GSIM, a recouvré sa liberté. Quatre autres sont toujours retenus au Sahel. Voici leurs profils, des plus anciens aux plus récents kidnappés. 

4 avril 2015 : Iulian Ghergut (Roumanie)

Le Roumain Iulian Ghergut a été enlevé par cinq hommes armés au sein de la mine de manganèse de Tambao, dans le nord du Burkina Faso, près de la frontière avec le Mali et le Niger. Il y travaillait comme officier de sécurité. Le rapt avait été revendiqué par le groupe Al-Mourabitoune, dont la plupart des membres ont depuis fusionné avec le GSIM. Dans une vidéo publiée plus d’un an après sa disparition en octobre 2016, il porte une barbe très fournie et parle un français marqué d’un fort accent. L’officier de sécurité déclare être en bonne santé, penser à sa famille et demande sa libération au gouvernement roumain. 

15 janvier 2016 : Arthur Kenneth Elliott (Australie)

Le chirurgien australien de 86 ans Arthur Kenneth Elliott a été enlevé au Burkina Faso en janvier 2016 avec sa femme, Jocelyn, par le groupe jihadiste Ansar Dine. Ils dirigeaient ensemble un centre de soin depuis 1972. Jocelyn Elliott a été libéré un mois après le kidnapping. Les dernières nouvelles le concernant datent de début 2017, lors de la libération de l’ex-otage française Sophie Pétronin. Elle avait révélé avoir passé deux mois de captivité avec lui début 2017. Sa femme a plusieurs fois demandé sa libération aux ravisseurs à travers des courriers.

14 octobre 2016 : Jeffery Woodke (États-Unis)

L'humanitaire américain Jeffery Woodke était, lui, installé au Niger depuis une vingtaine d’années lorsqu’il a été enlevé le 14 octobre 2016 à son domicile à Abalak, dans le centre du pays, avant d’être conduit au Mali. Il œuvrait au sein de JEMED, une ONG américaine d’inspiration chrétienne, qui construit notamment des puits et des écoles. Croyant convaincu, il jouissait d’une très bonne réputation sur place et s’abstenait de tout prosélytisme. Trois ans plus tard, en octobre 2019, le président nigérien Mahamadou Issoufou avait assuré que l'humanitaire était vivant et en bonne santé.

11 avril 2018 :  Jörg Lange (Allemagne)

Le travailleur humanitaire allemand Jörg Lange a été enlevé le 11 avril 2018 dans l'ouest du Niger avant d’être emmené dans le nord, près de la frontière avec le Mali. Le préfet d'Ayorou avait alors expliqué que le travailleur de l’ONG allemande Help, qui œuvre contre la crise alimentaire, avait été intercepté à bord de son véhicule avec son chauffeur « par des individus armés à bord de quatre motos. Ils les ont passés à tabac, ils ont pris le Blanc et ils ont brûlé le véhicule ». Lors d’une visite à Paris en 2018, le président nigérien Mahamadou Issoufou avait déclaré que Lange était vivant.

Grégoire Cherubini

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