« Il est honteux que certaines voix au sein même de ce Parlement essaient de remettre la responsabilité de cette guerre sur Volodymyr Zelensky. » Sous une salve d’applaudissements venus de tous les côtés de l’hémicycle européen, le vice-président du groupe des Socialistes et Démocrates (S&D, gauche), Pedro Marques, apostrophe Manfred Weber, chef du Parti populaire européen (PPE, centre-droit) sur les récentes déclarations de Silvio Berlusconi.
L’ancien chef d’Etat italien, membre du PPE au Parlement européen, déclarait il y a quelques jours que « tout ce que Volodymyr Zelensky avait à faire était de stopper son attaque contre les républiques autonomes du Donbass pour qu’il n’y ait jamais de guerre ». Dernière sortie polémique en date d’un fervent admirateur de Vladimir Poutine, cette phrase a provoqué des remous sur les bancs de l’assemblée, et remis sur le devant de la scène les profonds écarts d’opinion entre les eurodéputés sur le sujet délicat que sont les relations avec la Russie.
« Nous devons parler d’une seule voix »
« Je vous vois applaudir Monsieur Weber, je vous en remercie, mais je vais être clair : qu’allez-vous faire face à Berlusconi ? », a continué Pedro Marques, très remonté. « Qu'allez-vous faire pour que nous restions tous unis face à Vladimir Poutine ? Vous avez soutenu les sanctions contre ceux qui ont pris le parti de Poutine dans cette guerre. Quelles sanctions allez-vous prendre au sein de votre propre famille politique ? Nos voix doivent être unifiées, nous devons parler d’une seule voix. »
À l’approche du premier anniversaire du début de la guerre en Ukraine, les eurodéputés ont débattu mercredi 15 février de l’aide financière et militaire apportée à Kiev. Leurs dissensions persistent quant à la position à adopter face à la Russie.
L'instance principale du football français a délivré mercredi son rapport sur la gouvernance du président Noël Le Graët. Pointé du doigt pour des faits de harcèlement moral et sexuel, le sort du Breton sera étudié le 28 février.
« Merci à tous les abonnés Salto d’avoir partagé avec nous leur envie et leur enthousiasme pour une plateforme de streaming Made in France ». Pas d’annonce officielle pour l’instant, mais le message sur la page d’accueil est clair : Salto va bientôt disparaître. Une dissolution imminente qui concerne 42 employés et près de 900 000 abonnés.
Pensée comme une plateforme payante de vidéo par abonnement menée par les principaux acteurs de la télévision gratuite, Salto n’a pas su s’imposer dans le paysage SVOD malgré « une première base qui était pas mal, une communication marketing bonne, mais une deuxième partie qui aurait dû être de la production de contenus », souligne Olivier Thuillas, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris-Nanterre.
Un manque d'investissements
Ce spécialiste des industries culturelles soulève deux problèmes majeurs : les tensions et le manque d’investissements. « C’est de la tension “ coopétitive ” : les entreprises tentent de faire de la coopération en même temps que de la compétition. On se retrouve dès le début avec la question de savoir ce que chacun va mettre sur la plateforme. Il aurait fallu par exemple arrêter MyTF1 et tout mettre dans Salto. » Un pari que les chaînes n’ont pas voulu tenter, préférant alimenter leur propre service de streaming par la rediffusion de leurs contenus (Dix pour cent, Demain nous appartient, Ici tout commence).
Le lancement tardif de Salto, en octobre 2020, combiné à la frilosité des investissements dans la « création d’originals » comme le font les concurrents, sont autant de rendez-vous manqués pour ce qui se voulait un « Netflix à la française ». Selon Olivier Thuillas, « ce qui a probablement condamné une partie du projet a été l’abandon de la fusion TF1-M6. Il y a eu un temps d’attente et des inconnus sur cette fusion qui ont empêché la mise en place de grands investissements qui étaient pourtant indispensables. Il aurait fallu accepter de perdre de l’argent pour en gagner dans deux ou trois ans ».
Salto et sa vision trop nostalgique
« Salto a un côté nostalgique, on revoit des choses que l’on a aimées et on les partage, mais cela aurait eu plus de sens de se focaliser sur des contenus nationaux. » Dès ses débuts, la plateforme de streaming visait la promotion et « le rayonnement de la création audiovisuelle française et européenne ». Pourtant, face au manque de contenus originaux, elle a préféré capitaliser sur des grands évènements… américains. Les 20 ans d’Harry Potter avec une soirée réunissant les acteurs de la saga, les retrouvailles des stars de Friends ou encore And just like that, la suite de la série culte Sex and the city. Seul programme original à son actif, une série documentaire de Jean-Xavier de Lestrade sur les massacres de la secte de l’Ordre du Temple Solaire, survenus entre 1994 et 1997.