Vendredi dernier, c’est Thomas Portes (LFI) qui a été sanctionné. Le député de Seine-Saint-Denis est exclu pour quinze jours de l’Assemblée nationale après un tweet où il s’était mis en scène, écharpe tricolore en bandoulière et le pied sur un ballon à l’effigie du ministre du Travail, Olivier Dussopt. « C'est consternant et c'est surtout consternant pour l'auteur », a réagi le ministre au micro de Franceinfo.
Seize ans. Il aura fallu seize ans pour que le Conseil représentatif des associations noires (Cran) publie son deuxième baromètre des discriminations en France. Les chiffres sont édifiants : plus de neuf Français noirs sur dix se déclarent victimes de discriminations. Soit près de deux fois plus qu’en 2007, quand ce chiffre s’élevait “seulement“ à 56%.
L’étude, menée pendant plusieurs mois par l’Ipsos, est déclarative. Les sondés, contactés sur internet et par téléphone, identifiaient eux-mêmes leur groupe d’appartenance. Parmi les répondants, 807 s’identifient comme noirs, métisses ou d’ascendance noire. Alors même que les statistiques ethniques sont interdites en France.
Pas de hiérarchie des discriminations
Joint par Webexn le président du Cran, Patrick Lozès, souligne que ce baromètre « donne raison » au Cran sur une position qu’il affiche depuis sa création. « Il n’y a pas de hiérarchie des discriminations. Pour autant, on ne discrimine pas une personne homosexuelle, une femme ou un noir pour les mêmes raisons ou de la même façon. » L’exemple le plus criant est la fréquence des contrôles de police. Les personnes noires seraient deux fois plus contrôlées par la police (49%) que l’ensemble de la population (23%) selon ce baromètre.
Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) présentait son deuxième baromètre des discriminations à l’Assemblée nationale. Plus de neuf sondés noirs sur dix se disent victimes de discrimination. Pour Patrick Lozès, la balle est maintenant dans le camp des pouvoirs publics.
En mars 2011, Maxime Gremetz, l'élu de la Somme, apparenté au PCF avait fait irruption auprès des députés dans la salle d’audition consacrée à la crise nucléaire de Fukushima au Japon. Il était venu se plaindre que plusieurs véhicules en stationnement de ministres et des dirigeants de la filière nucléaire bloquaient sa voiture : « Les ministres, vous faites dégager vos voitures, s'il vous plaît ! ». Cela lui aura valu une exclusion temporaire de l’Assemblée nationale et privé de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois. Une première depuis le début de la Ve République.