Isabelle Greiner est venue visiter les nouveaux locaux strasbourgeois avec sa fille. La quarantenaire est surprise par ce chiffre, elle qui organise depuis plusieurs années des animations Octobre Rose dans son entreprise. "Cela nous tient à cœur car nous avons beaucoup de femmes sur notre lieu de travail. Certaines sont touchées de près ou de loin par cette maladie", explique-t-elle. Alors qu'environ 61 000 nouveaux cas ont été dépistés en France, en 2023, certains tabous entourent cette maladie qui touche des parties intimes. Elle dénonce les comportements déplacés de certains hommes qui peuvent parfois les entretenir.
Le manque d’information est donc un premier obstacle au dépistage. Mais une fois qu’une personne est informée, il faut aussi qu'elle "adhère" à l'examen, selon Simon Schraub. Un sondage OpinionWay, commandé par la Ligue du cancer en 2023, a montré que les trois premiers freins au dépistage sont le fait de ne pas avoir de symptômes, la peur d'avoir mal ou de découvrir un résultat positif. Comment convaincre les femmes d'aller réaliser une mammographie tous les deux ans ? Peut-être en rappelant des faits. Le cancer du sein est guéri dans 9 cas sur 10, s'il est dépisté et pris en charge à temps.
Mélissa Le Roy
Édité par Élodie Niclass
"Ici, c'est un espace d'activité collaboratif". Julie Daul, psychologue du travail, fait découvrir les nouveaux locaux de la Ligue contre le cancer de Strasbourg à des visiteurs. L'association, devenue propriétaire, organise sa journée portes ouvertes ce 27 septembre. Tote bags, ecocups, posters… sur la table au milieu de la pièce vitrée trônent des goodies de toutes sortes avec un point commun : ils sont roses. Ces objets seront vendus lors des animations prévues pendant Octobre Rose.
Quelques jours avant ce mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein, France Inter a dévoilé une étude de l'association qui montre un chiffre inquiétant. 53 % des femmes méconnaissent le cancer du sein et ses facteurs aggravants comme le tabac, l'alcool ou le soleil. La maladie se situe au premier rang des cancers les plus fréquents, tous sexes confondus.
Baisse des dépistages depuis dix ans
Le professeur Simon Schraub, vice-président chargé de la prévention et des questions médicales, ne semble pas étonné. "Même si aujourd'hui ce sont les structures officielles qui se chargent de sensibiliser au dépistage, il y a un manque d'information", déclare-t-il. La Ligue observe une baisse des dépistages depuis dix ans. En 2011-2012, la participation au dépistage du cancer du sein avait atteint un pic de 52,3 % alors qu'en 2022-2023, elle est redescendue à 46,5 %.
Ismérie Vergne
Édité par Louise Pointin
Une femme sur deux méconnaît le cancer du sein. À la veille d'Octobre Rose, la Ligue contre le cancer de Strasbourg organise une journée portes ouvertes.
Précurseure sur la question, l’association Cinéffable organise, depuis 35 ans, le Festival international du film lesbien et féministe à Paris. Le temps d’un long week-end, des films de réalisatrices sont à l’affiche, “pour les lesbiennes, par les lesbiennes.” Dans le sud aussi, le Printemps lesbien de Toulouse propose de plonger dans cette matière cinématographique trop peu exploitée.
A Strasbourg, le projet a grandi, passant de quatre timides projections dans la première édition à six de plus l’an dernier, dont une avant-première des trois premiers épisodes de la série Split, de la journaliste, réalisatrice et autrice française Iris Brey. Des rencontres se sont greffées aux projections, faisant même venir la journaliste et militante française Alice Coffin (Le Génie lesbien) devant le public alsacien. Finalement, l’ambition de ce type d’événement est aussi de “permettre aux participant·e·s de se rencontrer entre les projections, d’échanger sur les films et sur leur propre vécu”. Partager un regard sur le monde qui diffère de la “norme” mais sur lequel se retrouver. Parce que les femmes et les minorités de genres aussi portent un regard sur le monde. Qui aurait pu le prévoir ?