Alors qu’Israël poursuit ses frappes sur le Liban, le groupe islamiste chiite ne semble pas pour autant vaincu, et continue de résister aux volontés de le désarmer.
La guerre entre le Hezbollah et Israël continue, derrière un cessez-le-feu qui semble symbolique. © @upyernoz sur Flickr
C’était il y a un an, le 17 septembre 2024 : l’attaque aux bipeurs au Liban puis, le lendemain, les explosions de talkies-walkies font 39 morts et plus de 3 000 blessés. Israël déclare alors être à l’origine de ce tour de force technologique et stratégique, que le Hezbollah, groupe islamiste chiite libanais qui avait distribué les appareils à ses membres, n’a pas vu venir.
Cet épisode marque alors un tournant dans le conflit entre Israël et le Hezbollah, qui s’est embrasé le 8 octobre 2023, juste après le massacre du 7 octobre orchestré par le Hamas, alors que le mouvement libanais attaque Israël en solidarité des Palestiniens. Un an plus tard, les explosions des appareils de communication sèment la terreur parmi le groupe chiite, mais aussi la population civile libanaise, victime collatérale. Quelques jours après, l’armée israélienne bombarde le Liban, notamment le sud de Beyrouth : plus de 500 morts sont à déplorer.
Un conflit latent
Malgré l’accord de cessez-le-feu conclu le 27 novembre 2024, les attaques de l’État hébreu n’ont en réalité jamais cessé. Hier encore, les Forces de défense israélienne ont déclaré mener des frappes dans le Sud du Liban, faisant cinq morts, visant « des cibles militaires du Hezbollah » et notamment « plusieurs installations de stockage d'armes ».
S’il a longtemps dominé la vie politique du Liban depuis la fin de la guerre civile, le Hezbollah est désormais exsangue. Une partie de son arsenal militaire a été détruit, la majorité des chefs du parti ont été tués. Le mouvement islamiste fondé et financé par l’Iran, bien qu’affaibli, cherche à démontrer qu’il n’est pas pour autant vaincu.
Un désarmement pacifique impossible
Alors que le gouvernement libanais a annoncé le 7 août qu’il allait procéder à son désarmement, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu et sous pression des États-Unis et d’Israël, le député du Hezbollah Hassan Ezzedine affirme que le groupe « ne renoncera » à ses armes « en aucune circonstance ni sous aucun prétexte ». Selon les informations du New York Times, le mouvement chiite, toujours soutenu par une partie de la population, posséderait encore des armes et des hommes, ce qui pourrait laisser présager une nouvelle escalade du conflit.
Lucie Porquet
Édité par Pierrot Destrez