Le dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives (CRIF), mercredi soir, a été l'occasion pour Nicolas Sarkozy et François Hollande de se serrer la main devant les flash et les caméras, à trois mois des élections où ils devraient s'affronter.
Un geste de mutuelle reconnaissance, alors que la tension entre les deux camps est montée ces derniers jours, après la petite phrase de Claude Guéant selon laquelle « toutes les civilisations ne se valent pas ». C'est la première fois que les deux hommes politiques se croisaient depuis un déplacement en Corrèze en avril 2011. Nicolas Sarkozy a prononcé un long discours devant le dîner de gala qui rassemblait des centaines de personnalités du monde politique, artistique et religieux.
Interrogé jeudi, Pierre Moscovici a qualifié cet échange de "courtoisie républicaine. "Cela veut dire aussi que la politique, ce n'est pas la guerre" tout en étant "extraordinairement opposés" a-t-il conclu.
Philippe Kleinschmager, politologue, analyse cette image, à rebours du comportement des deux hommes ces dernières semaines. "Cette poignée de main augure de l'élection qui se profile, une élection ou l'affrontement sera bipolaire dès le premier tour. Le CRIF est par ailleurs un organisme très consensuel, qui, de par son histoire a toujours joué le jeu de la république. Et la république n'exclut pas la cordialité. Nicolas Sarkozy et François Hollande sont adversaires, pas ennemis."
vidéo AFP