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Le Parlement européen veut aider les jeunes dans la précarité


17 février 2022

Illustration © Léna Sévaux

Rémunération des stages, anxiété post-pandémie… Les députés européens assurent vouloir aider les jeunes à l’occasion de cette année européenne de la jeunesse, et faire face à leur précarité grandissante. Le mercredi 16 février, en séance plénière à Strasbourg, ils ont souhaité répondre aux enjeux qui préoccupent les jeunes.

 

Le constat est unanime au Parlement européen : la pandémie de covid-19 a accentué les problèmes de précarité de la jeunesse. Dans une résolution adoptée lors de la plénière à Strasbourg, les parlementaires ont souhaité s’attaquer au problème. La députée européenne Laurence Farreng (Renew, libéraux), coordinatrice de la commission de la culture et de l’éducation, a déclaré : “le niveau de chômage des jeunes européens n’est plus acceptable.” 

D’après Eurostat, près de trois millions de jeunes de moins de 25 ans étaient au chômage en février 2021 soit 230 000 de plus que l'année précédente. Tandis que l’institut Ipsos observe une augmentation de plus de 25% des demandes d’aide alimentaire des jeunes en Europe, depuis le début de la crise sanitaire.  

Les stages non-rémunérés, symbole de la précarité 

Les députés réclament des mesures pour aider les jeunes et condamnent notamment les stages non rémunérés, comme le précise Laurence Farreng, “l’accès aux stages ne doit pas être seulement réservé à ceux qui en ont les moyens.” L’objectif sera désormais d'éviter aux jeunes de tomber dans un “cycle de stages” qui leur bloquerait l’accès à la vie professionnelle. La résolution invite ainsi les États membres à “proposer un cadre juridique commun destiné à assurer une juste rémunération des stages et apprentissages pour éviter les pratiques d’exploitation.”

Vers une plateforme de la jeunesse pour les stages et l’emploi ?

Lors du débat, Clément Beaune, qui représente la présidence française du Conseil de l’Union européenne, a également vanté les mérites de la plateforme française “Un jeune une solution”, un dispositif qui promet aux jeunes une solution de formation, de stage ou d’emploi. Le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes invite à penser la plateforme à l’échelle européenne. 

Le Parlement européen veut être exemplaire

Cent députés européens proposent dans une lettre ouverte de montrer l'exemple pour aider la jeunesse. À l’initiative de cette lettre, l’eurodéputée Lidia Pereira (PPE, conservateurs) appelle ainsi à interdire les stages non rémunérés dans les institutions de l’Union européenne.

Suzie Bernard-Meneguz et Pierre-Mickaël Carniel

 

L'éco-anxiété, une lubie des Verts?

 

Lors de ce débat sur la jeunesse européenne, les différentes formations politiques ont évoqué la santé mentale des jeunes. Selon une enquête de la Commission européenne, en 2021 le changement climatique est bien une préoccupation pour 59,8% des jeunes européens, la deuxième après la précarité. Pour le groupe Verts/ALE et leurs militants, les jeunes sont d’abord atteints d’une éco-anxiété, c’est-à-dire une appréhension face à l’urgence climatique. Un terme qualifié “d’idéologique” par le groupe Renew qui voudrait une approche plus globale et qui dénonce les limites de ce terme. Pour l’extrême-droite, ce sont les politiques climatiques de l’Union européenne qui "sèment la panique”. Les uns et les autres se font l’étendard des peurs des futures générations. 

 

Suzie Bernard-Meneguz et Pierre-Mickaël Carniel

 

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