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Minsk II : dernière chance pour la paix en Ukraine


10 février 2015

La Haute Représentante de l'Union européenne, Federica Mogherini et les eurodéputés ont débattu mardi soir sur la situation dans l'est de l'Ukraine. La chef de la diplomatie européenne et la plupart des députés présents ont estimé que la réunion prévue mercredi à Minsk entre les présidents russe, ukrainien, français et la chancelière allemande constituait la dernière chance de sortir de la crise.

"La grande opportunité offerte aujourd'hui au Parlement, c'est de donner un message. Un message aux parties et à la Russie. Il faut enfin se mettre d'accord sur les mesures d'application des accords de Minsk. C'est la seule manière de trouver une issue à la crise." Les mots de Federica Mogherini illustrent à quel point la réunion de mercredi entre la France, l'Allemagne, l'Ukraine et la Russie sera décisive. Selon elle, cette réunion "format Normandie" - en référence à la réunion entre ces quatre parties lors des cérémonies du 70ème anniversaire du débarquement en Normandie - est l'ultime moyen de créer un dialogue entre l'Ukraine et son voisin russe.

 

La plupart des députés présents dans l'hémicycle ont approuvé la position de la chef de la diplomatie et l'initiative de résolution diplomatique lancée depuis la semaine dernière par le couple franco-allemand.

 

Elmar Brok, président PPE de la commission des affaires étrangères du Parlement, a déclaré que "le PPE soutient Minsk et un cessez-le-feu, qui est la dernière tentatvie de résoudre ce conflit dans le respect du droit international. Dans cet accord on parle des mesures d'applications, pour éviter à Poutine de gagner du temps encore une fois."

 

Même son de cloche chez l'Allemande Knut Fleckenstein des S&D: "Minsk est peut-être la dernière chance de trouver une solution diplomatique. Nous attendons de la Russie des efforts sérieux pour arriver à une solution politique du conflit et influencer les séparatistes de façon positive. Une solution militaire ne fonctionnera pas, c'est pourquoi nous ne voulons pas de livraison d'arme à l'Ukraine. Notre but est que la Russie participe à la résolution des conflits internationaux."

 

Les libéraux et démocrates ont également soutenu la solution diplomatique, à l'instar du Néerlandais Johannes Cornelis Van Baalen qui estime que  "c'est le moment pour la Russie de montrer qu'elle est une nation pacifique. Il faut un Minsk 2 pour appliquer un Minsk 1. Si Poutine ne veut pas de la branche d'olivier, il sera puni."

 

Les Verts/Alliance libre européenne et la Gauche unitaire européenne espèrent également une réussite des négociations. Même si ces derniers ont refusé de se concentrer sur la seule responsabilité de la Russie dans la crise. 

 

Bien que l'unité ait dominé lors de ce débat, certains députés ont commencé à évoquer des solutions alternatives en cas d'échec des négociations dans la capitale biélorusse, notamment la livraison d'armes à l'Ukraine.

 

Ce à quoi Federica Mogherini a répondu qu'il ne fallait pas "envisager de plan B avant les négociations", ajoutant que cela faisait partie "des bases de la diplomatie et du bon sens."

 

Benjamin Hourticq

 

 

 

 

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