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La session de février 2015 au jour le jour


08 février 2015

Le programme d’aide à la Grèce et les questions de sécurité domineront cette semaine l’agenda européen comme la session plénière du Parlement qui s’ouvre lundi à Strasbourg et dont l’activité législative sera minimale.
La recherche d’un compromis avec le gouvernement d’Aléxis Tsipras sur la gestion de la dette grecque s’invite à la réunion informelle des chefs d’États et de gouvernement qui s’ouvre jeudi après midi. Pour le préparer, une réunion extraordinaire de l'Eurogroupe a été convoquée la veille au soir. Christine Lagarde, présidente du FMI, et Mario Draghi, président de la BCE y seront. Yanis Varoufakis devrait y présenter aux créanciers publics de la Grèce sa proposition d' « accord-relai », permettant de repousser jusqu’à la fin mai la conclusion d’une solution durable. Le temps presse a souligné Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe : il faut trouver un accord d‘ici le 16 février, afin que plusieurs parlements nationaux puissent se prononcer avant le 28, date de fin du programme d’aide de l’Eurozone, au-delà de laquelle la Grèce risque un défaut de paiement.
Ces négociations seront suivies avec attention dans le monde : la situation grecque et la stagnation économique de la zone euro seront au centre des échanges entre ministres des finances et gouverneurs des banques centrales du G20 qui se tient à Istanbul les 9 et 10 février.  L’avenir de l’Eurozone fera aussi, en marge du sommet, l’objet d’une réunion de ses dirigeants, auxquels Jean-Claude Juncker devrait exposer sa vision des prochaines étapes de l’intégration.
Le Parlement débattra mercredi de l’ordre du jour de ce sommet européen, qui devait à l'origine être consacré à la situation en Ukraine et au terrorisme. Il se saisira par ailleurs de ces questions.
Lundi soir la commission affaires étrangères reçoit Alexey Pushkov, président de la commission des affaires internationales de la Douma, pour évoquer l'évolution des relations entre l'Union Européenne et la Russie. Les députés entendront également mardi  Frédérica Mogherini sur la situation en Ukraine, au lendemain de la conférence sur la sécurité de Munich et à la veille d'un sommet réunissant France, Allemagne, Ukraine et Russie à Minsk, en Biélorussie.
C’est mercredi que la haute représentante de l'Union Européenne pour la politique étrangère évoquera la crise humanitaire causée en Syrie et en Irak par les violences de l'État Islamique, et que Strasbourg se prononcera sur les mesures à prendre contre le terrorisme, dont le très contentieux projet de PNR européen.
Deux mois après la publication par le Sénat américain du rapport sur le programme de détention et d'interrogatoire de la CIA dans le cadre de la "guerre contre le terrorisme", les eurodéputés devraient le même jour appeler à faire la lumière sur la complicité de pays européens, notamment dans l'accueil de centres de tortures clandestins.
La sécurité alimentaire des européens, suite au scandale de la viande de cheval, figure également au programme de cette session. Pour que chacun sache ce qu’il a dans son assiette, les eurodéputés se prononceront mercredi sur une résolution invitant la Commission à présenter une proposition législative rendant obligatoire l'indication du pays d'origine de toutes les viandes utilisées comme ingrédient dans les produits transformés.
Toujours mercredi, le Parlement devrait demander que l'Europe se dote d'instruments contraignants pour endiguer la pratique de l’excision. Selon l'OMS, 140 millions de femmes sont victimes de ces mutilations, 500000 l’ont été au sein même de l'union européenne avance une résolution du parlement européen de 2012.
L'avenir de Frontex et du Bureau européen en matière d’asile feront le même le même jour l’objet d’un débat avec le Conseil et la Commission. L'agence Frontex qui doit assister les États membres face aux fortes pressions migratoires, notamment en Méditerranée, voit l'insuffisance de ses moyens pointée du doigt:  créée en 2004, elle bénéficie en 2015 d'un budget de 114 millions d'euros.
Enfin la semaine sera marquée par le vote sur l’établissement d'une "commission spéciale" parlementaire, chargée d'examiner les rescrits fiscaux des États membres. Arrêtée par les présidents des groupes politiques suite à l'affaire Luxleaks, cette formule ne correspond cependant pas aux attentes initiales des 192 députés européens qui réclamaient une commission d'enquête, dotée de pouvoirs plus étendus.
 

Antoine Terrel

 

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