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Accord de pêche Sénégal/UE 


11 février 2015

Le Parlement européen a donné un avis favorable mercredi 11 février au nouvel accord de pêche entre le Sénégal et l’Union européenne. Déjà en vigueur depuis novembre, il autorise les bateaux français et espagnols à pêcher annuellement 16 000 tonnes de poissons dans les eaux sénégalaises.

Le premier accord de pêche entre le Sénégal et l’Union européenne, signé en 1981 et renouvelé une fois, avait pris fin en 2006. Depuis, seuls quelques bateaux espagnols et français étaient autorisés à pêcher au large des côtes de ce pays, de manière isolée et sans cadre européen. « En 2006, les Sénégalais n’ont pas voulu reconduire l’accord. Ils ont préféré traiter directement avec les armateurs » explique le français Alain Cadec (PPE), membre de la commission de la pêche. Aujourd’hui, l’Union européenne récupère la gestion du partenariat. 

Selon l’accord, 25 bateaux espagnols et 13 français sont autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises. La possibilité de prise annuelle pour les deux pays s’élève à 14 000 tonnes de thons et 2 000 de merlus noirs, deux espèces de gros poissons migrateurs, peu pêchées par les Sénégalais. La majorité des bateaux auxquels profitera cet accord sont des thoniers senneurs, qui pratiquent la pêche en surface, à l’aide de filets. Le texte offre aussi une faculté de pêche à quelques canneurs (bateaux qui utilisent des cannes) ainsi qu’à deux chalutiers espagnols (qui pêcheront le merlu à la traîne). « Les bateaux français proviennent surtout de ports basques, précise Alain Cadec, et quelques senneurs sont méditerranéens ». Enfin, le Sénégal garantit à l'UE une exclusivité de ces conditions favorables. L’accord court sur une durée de 5 ans.

Les contreparties de cette autorisation de pêche sont principalement financières. 14 millions d’euros seront versées au Sénégal. L'UE déboursera 9 millions d'euros et les armateurs 5 millions. 26 % de ce montant doit être alloués au développement de la pêche locale durable. Aussi, l’Union européenne s’engage à ce qu’au moins 20 % des marins employés par les armateurs soient originaires du Sénégal ou d’un pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique).

Le nouvel accord prévoit en outre des « sanctions » en cas de dépassement des quotas établis. Mais celle-ci s’avèrent minimes : les bateaux devront payer entre 50 et 70 euros par tonne supplémentaire.

Violette Artaud

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