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Une délégation au Tibet, oui, mais pas maintenant


15 février 2012

Au lendemain du 14ème sommet UE-Chine, la délégation du Parlement européen pour les relations avec la Chine s'est réuni le 15 février à Strasbourg. Au menu : les droits de l'homme et la question de l'envoi d'une délégation au Tibet en 2012.

Mercredi 15 février, au cours d'une réunion de la délégation pour les relations avec la République populaire de Chine, la nouvelle présidente de la sous commission des droits de l'homme, Barbara Lochbihler (Verts-ALE), a proposé qu'une délégation du Parlement  se rende en Chine et plus particulièrement au Tibet au cours de l'année 2012. "Les violations individuelles des droits de l'homme et des populations à majorité musulmane doivent être évoquées avec la Chine. Mais nous ne devons pas promouvoir la sécession du Tibet", a-t-elle précisé.

Le 13 février, un moine bouddhiste a de nouveau essayé de s'immoler par le feu dans la province du Sichuan, selon International Campaign for Tibet, une organisation de défense des Tibétains. Depuis février 2009, plus d'une vingtaine de personnes ont tenté de se suicider pour dénoncer la répression de leur religion et de leur culture.

De gauche à droite : Les eurodéputés Victor Bostinaru (S&D), membre de la délégation pour les relations avec la République populaire de Chine, Iliana Ivanova (PPE), vice-présidente de la délégation et Barbara Lochbihler (Verts-ALE), présidente de la sous-commission droits de l'homme. Crédit photo : Emilie Jéhanno/Cuej.

Plusieurs de ses collègues ont mis en doute l'opportunité de ce calendrier. Pour l'allemande Evelyne Gebhardt (S&D), "en ce moment, il y a une lutte pour le pouvoir en Chine. Il vaudrait mieux que le voyage se fasse l'année prochaine quand nous aurons des interlocuteurs fiables." Xi Jinping, vice-président du Parti communiste chinois doit en effet succéder à Hu Jintao à la tête du Parti en octobre 2012 puis au poste de chef de l'Etat en mars 2013. Son compatriote Reinhard Bütikofer (Verts-ALE) en convient:  "ce n'est pas forcément une bonne idée d'envoyer dès cette année une délégation en Chine. Il sera difficile de mener des débats de fonds avec les Chinois juste avant ces décisions." 

Madame Lochbihler a finalement admis qu'il faudra donc attendre. Entretemps , elle entend promouvoir une plus grande coordination entre le Parlement et le Commission européenne au sujet du respect des droits de l'homme en Chine.

Emilie Jéhanno

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