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Pour détendre des muscles fatigués d’être assis toute la journée, j’ai testé pour vous l’automassage en visioconférence.

Ma nuque craque, mon dos est ankylosé et mes pieds n’ont pas rencontré de semelles depuis deux mois. Mon corps semble désormais programmé pour rester en position assise : les effets du télétravail se font ressentir. Depuis quelques jours, je cherche un moyen de me détendre. Ce soir, grâce à internet, je vais en avoir l’occasion. À 19h, j’ai rendez-vous avec Marine Bidet, professeur strasbourgeoise de yoga et acroyoga - qui mêle yoga et massage - pour ma première séance collective d’automassage, sur Zoom.

Le mail de connexion à la séance m’a prévenue : pour ce cours en fasciathérapie - thérapie manuelle qui agit sur les fascias, ces membranes qui enveloppent muscles et organes - j’aurai besoin de balles de tennis. J’ai toujours su que l’éphémère carrière de mon frère me servirait un jour. Je dégote deux balles qui prenaient la poussière et les place dans une vieille chaussette. Me voilà parée pour une heure de détente.

Pour les angoissés, les curieux et les habitués de la relaxation, le besoin de se détendre s’est fait ressentir. Coronavirus oblige, yoga, shiatsu et massage ont dû se faire à distance, quitte à perdre leur esprit. Pourtant, professeurs et élèves du Bas-Rhin pourraient bien prolonger la pratique. 

“J’ai profité d’avoir du temps pour me mettre au yoga.” Agathe Divoux en avait besoin “pour se relaxer”. Après avoir suivi gratuitement plusieurs directs sur le compte Instagram de la yogi parisienne Aria, l'étudiante ingénieure à Strasbourg a pris un abonnement payant à son site. Comme Agathe Divoux, nombreux sont les Alsaciens qui se sont intéressés au yoga pendant le confinement. Entre le 16 et le 20 mars, les requêtes "yoga en ligne" ont augmenté de 300% dans la région, selon les statistiques de Google.

Les professionnels du corps détendu n’ont pas tardé à s’adapter à ce nouvel engouement. “Heureusement qu’il y a des ordinateurs, et heureusement qu’il y a Zoom !”, s’exclame Jennifer Will, yogi strasbourgeoise. Depuis la mi-mars, le studio Yogamoves qui l’emploie propose des cours en visioconférence. “Entre 20 et 100 personnes se connectent à chaque session”, détaille la professeure. Elle retrouve majoritairement des habitués, mais quelques nouveaux se glissent parfois dans les sessions.

Originaire d’Obernai, Christine Piel s’adonne au shiatsu. Depuis plus d'un an, elle se soumet régulièrement à cette méthode de relaxation japonaise par pression des doigts sur les points d'acupuncture. Avec la fermeture des cabinets, elle s'est aperçue qu'elle préférait pratiquer chez elle. “Quand on est avec d’autres personnes on se sent parfois moins à l’aise”, justifie-t-elle.

La panique des premiers temps s’est peu à peu estompée. A l’image de l’Europe, le Parlement européen se déconfine doucement et apprend à vivre avec le Covid-19. Pour la première fois depuis le début de la pandémie, les eurodéputés ont été autorisés à assister physiquement aux débats à l'occasion de la session plénière du mois de mai. Mais, crise oblige, c’est à Bruxelles, et non pas à Strasbourg comme normalement, qu’ils se sont réunis. Cette fois, le temps est venu pour eux de parler de la relance, de la réouverture de l’espace Schengen, du soutien à la recherche médicale et du futur budget européen. Pour les eurodéputés une chose est claire, si la menace d’une seconde vague épidémique se concrétisait, l’Union européenne se devrait d’être prête à une action coordonnée.

Lucas Lassalle

Les opposants au projet n'ont pas caché  leurs inquiétudes quant au futur traitement de ces informations et ont demandé davantage de garanties. Le Royaume-Uni est notamment accusé d’avoir permis au géant du net Amazon d’accéder aux données personnelles de millions de Britanniques. "C’est un véritable manque de sérieux", s'est désolée l'eurodéputé française Gwendoline Delbos-Corfield (Les Verts/ALE). "Nous ne voulons pas sacrifier la question des droits des citoyens au nom de cet échange."

Pour la plupart des élus de droite néanmoins, le partage des données dactyloscopiques est perçu comme un véritable enjeu de coopération. "On parle tout de même d’un échange qui va en faveur de la sécurité des citoyens, a ainsi affirmé l’eurodéputée luxembourgeoise Isabel Wiseler-Lima (PPE, centre-droit). Il s’agit de lutte contre la criminalité et le terrorisme. Nous nous devons de garder une main tendue."

La prise de position du Parlement n’est cependant que consultative et un accord est encore envisageable. Seule condition posée par les Etats membres: le Royaume-Uni doit consentir à partager les données de ses suspects.

Lucas Lassalle

L'eurodéputé espagnol Juan Fernando Lopez Aguilar a appelé le Parlement européen à s'opposer à la proposition d'échange de données dactyloscopiques avec le Royaume-Uni. ©Parlement européen

La possibilité d’une procédure d’infraction contre la Hongrie a été débattue par le Parlement européen le 14 mai à Bruxelles. En cause, la mise en place par le gouvernement hongrois d’une loi d'urgence controversée.

"Le gouvernement hongrois ne l’emportera pas", a promis l'eurodéputée allemande Terry Reintke (Les Verts) lors d'un débat sur la situation politique en Hongrie organisé en urgence par le Parlement européen le 14 mai. Pour faire face à la crise sanitaire, les députés hongrois ont adopté le 24 mars dernier une loi extraordinaire, confiant de très larges pouvoirs au gouvernement dirigé par Viktor Orban. Celui-ci peut désormais légiférer sans le contrôle du Parlement. Une menace pour la démocratie pour certains eurodéputés.

Mais la question déchire les parlementaires et sème la discorde au sein du principal groupe politique du Parlement, le PPE (centre-droit), auquel appartient toujours le Fidesz de Viktor Orban.  Alors que du côté du S&D (sociaux-démocrates) on dénonce "une situation honteuse" et que le président de Renew (Libéraux) estime "que le gouvernement Orban ne devrait plus recevoir aucun centime de l’Union européenne", les dirigeants du PPE se sont contentés de constater que "la Commission européenne n’a déterminé aucune violation des règles pour le moment."

De fait, en clotûre du débat, la vice-présidente de la Commission, Vera Jourova, a confirmé que celle-ci "ne veut pas ouvrir une procédure maintenant" et que "le Conseil de l'Union européenne organisera une réunion avant toute action." Contacté, le gouvernement hongrois a tenu à rappeller que plusieurs autres pays européens ont récemment adopté des lois d’urgence exceptionnelles et que "sa priorité première est la protection des vies humaines."

Leïna MAGNE

L’eurodéputée belge Petra De Sutter (Les Verts) plaide pour une gouvernance transparente et efficace dans la distribution des vaccins et des traitements. © Parlement européen

 "L’Europe a besoin d’un plan B"

Malgré les 7,4 milliards d'euros de promesses de dons pour financer la recherche d'un vaccin obtenues par la Commission européenne le 4 mai, le leadership de l’Europe semble compromis au regard de l’actualité. "Aujourd’hui, nous lisons dans la presse que le patron d’un gros groupe pharmaceutique français a dit que s’ils développaient un vaccin, il irait d’abord aux Américains", s’est ainsi insurgé l'eurodéputé allemand Tiemo Wölken (S&D, sociaux-démocrates).

Pas de doute pour Peter Liese, "l’Europe a besoin d’un plan B si le vaccin du Covid-19 est développé ailleurs". Comme ses homologues des Verts et de la GUE/NGL, l’eurodéputé du groupe PPE (centre-droit) propose de recourir à des "licences forcées". "Cela permet aux États membres d'utiliser la recette de la production de vaccins sans le consentement formel du titulaire du brevet d'origine", a-t-il expliqué durant le débat.

Si un vaccin n’est pas espéré avant plusieurs mois, les eurodéputés ont montré qu'ils attendaient au tournant la Commission européenne qui doit présenter dans les prochains jours sa nouvelle stratégie pharmaceutique pour l'Union européenne.

Madeleine Le Page

Alors qu’une course mondiale dans la recherche d’un vaccin contre le Covid-19 est engagée, le Parlement européen plaide pour une stratégie pharmaceutique européenne rapide et ambitieuse.

"La santé est un bien public mondial. Elle n’appartient à personne", a martelé l'eurodéputé belge Marc Botenga (GUE/NGL, gauche anti-libérale), jeudi 14 mai lors d’un débat au Parlement européen sur la stratégie de santé européenne face au Covid-19. Alors que le déconfinement est enclenché partout en Europe, la crainte d’une deuxième vague épidémique se fait de plus en plus pressante. Dans ce contexte, la recherche d’un futur vaccin accessible à tous et l’approvisionnement en médicaments ont été au cœur des discussions dans l’hémicycle bruxellois.

La crise sanitaire a mis en lumière les faiblesses de l’Union européenne dans le secteur de la santé. Le manque de financement dans la recherche et la délocalisation des chaînes d’approvisionnement de médicaments en Asie ont notamment été pointés du doigt par les parlementaires européens. "Ne laissons pas les Etats tiers nous rendre dépendants de leurs recherches et de leur production de médicaments", a soutenu l’eurodéputée Véronique Trillet-Lenoir (Renew, libéraux) en appelant à une action coordonnée et de poids des agences de santé pour "restaurer la souveraineté européenne."

 

Le Parlement européen s’est opposé mercredi 13 mai au partage de données dactyloscopiques avec le Royaume-Uni.

C’est un Parlement européen particulièrement divisé qui s’est opposé mercredi, à 357 voix contre 329, à une proposition de partage avec le Royaume-Uni de données relatives aux empreintes digitales. Ce projet de coopération policière et judiciaire européenne serait limité à la période de transition post-Brexit, supposée s'achever le 31 décembre 2020.

La gauche et les centristes (S&D, Les Verts, GUE/NGL, Renew) ont fait bloc derrière l'eurodéputé Juan Fernando Lopez Aguilar (S&D, sociaux-démocrates). Dans un rapport soumis au Parlement le 8 mai, l’ancien ministre de la Justice espagnol s’était dit "préoccupé par le manque d’engagement du Royaume-Uni à appliquer le principe de réciprocité". En effet, Londres consent pour le moment seulement à partager ses données concernant les personnes condamnées, mais refuse toujours catégoriquement de diffuser celles de ses suspects comme le lui demande l’Union européenne. 

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