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Sur le court Guillermo-Vilas (Buenos Aires) planait une atmosphère d’adieu. Juan Martin Del Potro ne nous gratifiera plus de son coup droit dévastateur, de son intelligence tactique et de son cœur autant hors-normes que sa résilience, sur les courts de tennis du monde entier. Car, hormis une énième intervention chirurgicale miraculeuse, l’Argentin ne sera plus un joueur de tennis. Mardi, l’inéluctable n’a pu être retardé. Sur la terre battue de ses jeunes années, Del Potro s’est incliné face à Frederico Delbonis (1-6/3-6) - son compatriote avec lequel il a soulevé la Coupe Davis en 2016 - laissant ses proches et le public argentin orphelins de son héros.
« Aujourd'hui, j'ai donné tout ce que j'avais, jusqu'au dernier point. Je suis heureux parce que mon dernier match, probablement, a eu lieu sur un court et pas en donnant une conférence de presse, a-t-il expliqué au public qui l'a acclamé. À vrai dire, c'est un moment que je n'aurais jamais voulu voir arriver. Je pense avoir réalisé tous mes rêves en matière de tennis », déclarait-il en sortie du match. Au début de la semaine dernière, tout le monde se réjouissait de voir « la Tour de Tandil » giflant la balle à l’entrainement. Les plus pessimistes y voyaient un joueur fragile, dont le genou était drapé d’un ruban adhésif, protégeant sa rotule meurtrie.
Un joueur au coup droit et à la coordination main-oeil uniques
« Del Po » est considéré comme simple humain aux côtés de mastodontes du Big 3, Federer, Nadal et Djokovic. Un mythe en partie erroné. Quand il est en pleine possession de ses moyens physiques, rien de ce que fait Del Potro n’est normal. La puissance de son coup droit est l’attribut dont on parle le plus régulièrement. Mais il ne peut être résumé à cela. Sa coordination main-oeil est quasi unique sur le circuit professionnel, la variété de son revers et son mental aussi solide que le Cerro Hornocal, chaîne de montagnes au nord de son pays natal, lui ont permis de s’asseoir à la table des joueurs majeurs de sa génération.
Sa dernière grande saison remonte à 2018. Entrée dans le top 3 mondial, titre à Indian Wells - son seul Masters 1000 -, demi-finale à Roland-Garros, quart à Wimbledon et finale à l’US Open. Pourtant, ses trois opérations au poignet gauche entre 2014 et 2015 l’ont obligé à modifier son revers, en privilégiant des coups slicés et à plat pour protéger les os, ligaments, tendons de son bras endolori. Des capacités d’adaptation extraordinaires n’ont pas affecté ses performances sportives. Federer, Nadal, Djokovic ou Wawrinka ont tous été victimes du Del Potro 2.0. Andy Murray, ancien numéro 1 mondial qui tente de subsister sur le circuit après une lourde blessure à la hanche souligne « la puissance phénoménale, jamais vue sur le circuit de l’Argentin. Son coup droit était incroyable. C'était un joueur très intelligent aussi, et je ne pense pas qu'on en parle assez, parce qu'il était si puissant par ailleurs. »
Des blessures à répétition
Son habileté sur chacun de ses coups, son instinct d’exception ont fait espérer un retour en grâce, tant il a pu jouer l’un de ses meilleurs tennis après opérations. Mais sa dernière blessure au genou est celle de trop. Quatre nouvelles interventions chirurgicales auront eu raison de lui.
Les blessures de Del Potro obligent à s’interroger sur ce qu’il aurait pu être. Cinquième élément derrière Federer, Nadal, Djokovic et Murray ? Il en avait toutes les capacités. 22 trophées en simple, dont un Grand Chelem, l’US Open en 2009, interrompant la mainmise de Federer sur la saison. Il restera dans l’histoire comme étant le seul homme à avoir battu le Suisse après avoir été mené deux sets à un en finale d’un tournoi du Grand Chelem. Faisant de lui le seul non-européen à gagner un Majeur depuis 2004 et le titre de son compatriote Gaston Gaudio à Roland-Garros. Il ne restera pas dans les mémoires pour sa constance mais plus pour ses pics de performance. Des coups droits et des services qui ont martyrisé, entre autres, les trois plus grands joueurs de l’histoire : 17 victoires contre le Big 3 de Federer, Nadal et Djokovic, et 20 si l’on inclut Murray dans le Big 4.
Sa personnalité à la fois douce et passionnée a charmé les fans. Une icône sportive et source d'inspiration sud-américaine, qui se dresse pour briser l'hégémonie européenne sur le tennis masculin de l'après-2000. Il est aussi aimé par ses collègues du circuit qui voient en lui une source d’inspiration. Pas un seul joueur ne dira de mal de lui. James Blake, ex-joueur de tennis américain rappelait sur son compte Twitter que lors du dernier match de sa carrière, le tennisman argentin avait attendu pendant une heure dans le vestiaire afin de le réconforter. Neuf ans plus tard, Juan Martin Del Potro s’apprête à raccrocher la raquette, acclamé, adulé et adoré.
Hadrien Hubert
À 33 ans, le tennisman argentin a probablement joué le dernier match de sa carrière mardi à Buenos Aires. En larmes au moment de son dernier jeu, l’ex-numéro 3 mondial aura eu une carrière minée par les blessures sans lesquelles il aurait pu triompher davantage.
À l’heure actuelle, le numérique représente 3 à 4% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. L’eurodéputé Les Verts David Cormand plaide pour mieux encadrer cette « transition numérique » et limiter son impact.
Membre du bureau exécutif d'Europe Écologie les Verts depuis la création du parti, puis secrétaire national de 2016 à 2019, David Corman n'a jamais quitté les bancs écologistes. Élu eurodéputé en 2019 sur la liste de Yannick Jadot, c'est Eric Piole, le maire de Grenoble qu'il décide de soutenir à la primaire écologiste pour la présidentielle 2022.
La transition écologique va-t-elle de pair avec la transition numérique ?
Elles sont intimement liées. La fabrication des objets connectés, l’exploitation des métaux rares dont ils sont composés, l’énergie nécessaire pour les faire fonctionner… Cela a un impact sur l’environnement non négligeable. Aujourd’hui, on incite les citoyens à croire que le numérique est nécessaire à la transition écologique. Ce qui pousse à mettre au même niveau deux enjeux d’une nature pourtant très différente : la question écologique est vitale ; celle du numérique – certes importante – concerne seulement des outils. Le réel défi reste de trouver des conditions acceptables pour le développement numérique qui soient compatibles avec la question environnementale.
Quelle est la priorité ?
La législation actuelle cherche surtout à responsabiliser le consommateur. Il faut pourtant viser l’industriel avant tout. En laissant faire les producteurs ce qu’ils veulent, on persiste dans une logique libérale, où l’on fait tout peser sur les épaules du citoyen. C’est pourquoi Les Verts militent pour l’étiquetage obligatoire des objets connectés, une transparence nécessaire pour les consommateurs. Qualité, impact environnemental, possibilité de réparation et de recyclage… Cela existe sur les aliments et l’électroménager : pourquoi pas pour le numérique ?
Qu’espérez-vous de la Présidence française au Conseil de l’Union européenne ?
Notre but, en tant qu’élus européens écologistes, est d’imposer dans le débat public la question d’un numérique vert et plus durable. Nous voulons mettre le pied dans la porte de la Présidence française au Conseil de l’Union européenne pour porter ce sujet encore trop occulté. Notre groupe parlementaire va faire des propositions. On souhaite ainsi également mettre en place des législations pour favoriser la création d’objets digitaux plus robustes, réparables, recyclables… ou encore systématiser les études d’impacts environnementaux. La présidente de la Commission, Ursula Von Der Leyen, fait pourtant souvent le lien entre la transition numérique et la question climatique. Mais il n’y a toujours pas de réflexion réelle sur la compatibilité entre l’environnement et le numérique au niveau européen.
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a insisté sur la « souveraineté technologique » de l’UE et souhaite investir 300 millions pour le stockage des données. Qu’en pensez-vous ?
L’Union européenne peut-elle être un troisième modèle à côté du modèle chinois et du modèle américain ? Notre souveraineté numérique porte sur notre capacité à détenir des data centers(1), pour protéger nos propres données. Les Etats-Unis espèrent que nous nous rangions derrière eux pour faire face au géant chinois. Pourtant, à l’heure actuelle, nos données sont aux mains des GAFAM américains : ils contraignent notre indépendance numérique, non la puissance chinoise ! La souveraineté est donc un point majeur, et nous devons nous en préoccuper. Mais il faudrait aller plus loin, en accordant la gestion des data centers à la maîtrise publique. Malheureusement, le gouvernement n’agit pas dans ce sens
(1) Centre informatique chargé de stocker les données virtuelles
Propos recueillis par Sarah Dupont