Vous êtes ici

Le module est validé, il peut être inséré dans un article pour être consulté par les internautes.

Quel impact pour les citoyens européens ?

Le groupe des Verts se dit satisfait de l’équilibre global de ce texte, et a même réussi à mettre en avant un point important pour eux : l'obsolescence prématurée. En la distinguant de l’obsolescence programmée, le texte donne la possibilité au consommateur de se retourner légalement contre une entreprise, s’il estime, par exemple, que sa machine à laver a une durée de vie anormalement courte. Jusqu’ici, pour être dédommagé, il devait prouver que l’entreprise a volontairement conçu son produit pour qu’il tombe en panne après un temps défini. La législation réglemente aussi la notion de mise à jour logicielle des appareils numériques, comme les smartphones et ordinateurs, qui peut être à l’origine de leur obsolescence prématurée.

Autre levier d’action pour lutter contre la surconsommation : l’indice de réparabilité. Le but est d’informer sur la durabilité des objets réparables comme les smartphones, ordinateurs ou lave-linges avant de les acheter. Une bonne chose pour Rémi Demersseman, président du collectif We are Greenwatching, qui lutte contre l’écoblanchiment. « En affichant la réparabilité, petit à petit, le grand public se familiarise avec le concept et se dit qu’il a le choix. Sur le long terme, ça change tout. » Si cette mesure est déjà déployée en France depuis 2021 avec la loi anti-gaspillage, l’objectif est de l’imposer dans tous les pays membres de l’UE.

Olaf Scholz a été invité le 9 mai au Parlement européen de Strasbourg pour prendre la parole lors d’un débat. Une allocution controversée qui n’a pas recueilli que des applaudissements.

Azilis Briend, Rémi Casalis, Robin Schmidt

Olaf Scholz pour la première fois au Parlement européen en tant que chancelier allemand. @ Charlotte Gross-Hohnacker

Recherche fonds désespérément 

La solution des eurodéputés : mettre sur le devant de la scène européenne des sources de financement pour régler les intérêts de la dette, sans surcharger le budget. Le Parlement cherche à faire pression sur la Commission européenne pour trouver de nouvelles « ressources propres ».

“Biodégradable”, “vert”, “respectueux de l’environnement” : autant d’expressions vagues et trompeuses que l’Union européenne entend interdire sur les étiquettes de nos produits. C’est l’un des objectifs de la législation européenne votée à la quasi unanimité le jeudi 11 mai au Parlement européen de Strasbourg. « Nous mettrons fin à cette jungle d’affirmations sans fondements, soutient Biljana Borzan, eurodéputée en charge du texte. Nous voulons qu’il y ait plus dans les portefeuilles des citoyens, et moins dans les poubelles. » La lutte contre l’écoblanchiment, à savoir le fait de transmettre des faits déformés au public, pour paraître environnementalement responsable, est un des points majeurs de cette proposition. « Une entreprise n’aura plus le droit de se dire écoresponsable sans en donner la preuve, explique David Cormand, co-président de la délégation française du groupe écologiste, impliqué dans les négociations. Si l’une d’elles se dit “zéro émission de CO2”, elle ne pourra pas se contenter de l’afficher sur ses produits, il faudra qu’elle le prouve. »

De nouvelles ressources propres

Pour Valérie Hayer (Renew, libéraux), il faut « faire preuve d’audace ». Les eurodéputés proposent un « mécanisme d’ajustement équitable aux frontières ». Le but : taxer plus fortement les produits importés, fabriqués dans les pays hors de l’UE et qui ne respectent pas la législation européenne en matière de droit du travail. 

Ils poussent aussi pour « une fiscalité européenne sur les plus riches ». Le groupe écologiste a notamment inclus une taxe sur le rachat d’actions et les transactions financières, dont les crypto-monnaies. L’eurodéputé David Cormand (Les Verts, écologistes) se satisfait de ces taxes orientées vers les multinationales : « Il faut que l’Union européenne se finance à travers ceux qui cherchent à échapper à l’impôt. » 

Reste à voir si ces propositions parlementaires satisferont les autres instances européennes. La balle est maintenant dans le camp de la Commission.

L’Union européenne avance sur la question de la transition écologique. Un nouveau texte sur le greenwashing et la réparabilité des produits a été voté à la quasi-unanimité au Parlement européen cette semaine.

Derrière ces mots se cachent la possibilité pour l’Union européenne de lever directement des fonds pour financer ses dépenses, sans passer par le porte-monnaie national des États membres. Il en existe déjà, à l’instar des droits de douanes aux frontières européennes et la TVA européenne. 

À l’exception de l’extrême droite, les eurodéputés sont unanimes : « la dette européenne d’aujourd’hui ne doit pas devenir l’impôt des Européens de demain », résume Stéphane Séjourné, président du groupe Renew (libéraux). Leurs solutions ? Taxer les importations, taxer la finance, mais pas les citoyens. 

L'Europe est à la recherche de nouveau fonds pour financer la charge de la dette de 15 milliards d'euros, générée par le plan de relance. © Rémi Casalis 

Pages