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10h, place de l’Hippodrome : peu de passage, pas de jeux pour enfants, du mobilier urbain quasi inexistant… La vie peine à s’installer dans le nouveau quartier du Port-du-Rhin. Seule la pharmacie reconstruite en 2009 sur la place anime le quartier.
Et surtout, pas de marché. « C’est une demande que nous faisons depuis plusieurs années, grogne Anne-Véronique Auzet, secrétaire de l’Association des citoyens du Port-du-Rhin. Tout le monde va au marché de la Marne. Ça fait loin, surtout pour les femmes âgées. » L’association des résidents du quartier n’a même pas de local. Ses membres doivent se réunir dans l’église Sainte-Jeanne d’Arc qui domine la place.
« On est obligés d’aller à Kehl pour faire nos courses », renchérit Anne-Marie Hesse, résidente dans un des nouveaux logements sociaux. La venue d’un traiteur asiatique, d’une agence du Crédit Mutuel, d’un bureau de Poste et l’ouverture prochaine d’une crèche vont dans le bon sens. Mais les habitants réclament davantage de commerces, en particulier alimentaires.
Autour de la place de l’Hippodrome, entre la cité Loucheur et le jardin des Deux-Rives, la construction s’active. Toujours davantage de barres sortent de terre. Le projet Deux-Rives, initié en 2005 et accéléré après les échauffourées en marge du sommet de l’OTAN de 2009, devrait prendre fin en 2030, selon la Ville.
Dans l’ancien périmètre du Port autonome de Strasbourg, quelques immeubles sont encore occupés par des habitants. Plus pour très longtemps, car la Ville souhaite les démolir pour réaménager le quartier.
Jean-Pierre Haessig, Robert Peter et Valérie Wild habitent dans des immeubles éparpillés sur d’anciens terrains du Port autonome de Strasbourg. Ils ont aussi comme propriétaire leur employeur, le Port autonome, ou l’ancienne Coop. Mais depuis 2013, la Ville a entrepris de réaménager la rue du Péage, qui se situe à hauteur de la rue du Port-du-Rhin, au nord, et de la route nationale 4, au sud. Le projet consiste à transférer la circulation de la route du Petit-Rhin vers la rue du Péage. De ce fait, la plupart des habitations vont être rasées et leurs occupants relogés.
Ancienne zone portuaire aux fonctions de glacis militaires, le Heyritz s'est radicalement transformé depuis les années 1990. Au sud de l'hôpital civil, entre le bassin de la Porte de l'hôpital et la N4 (E52), il révèle son nouveau visage depuis 2013, après un grand projet de réaménagement. Si le nouveau quartier du Heyritz est visible aux yeux des promeneurs, le vieux, beaucoup plus discret, vit toujours.
© Juliette Vilrobe
Наши соседи - русские немцы
Они живут в нескольких километрах от Страсбурга : в Келе, Ларe или Оффенбурге, но их история мало известна. История, которая началась два века назад в Баден-Вюртемберге и в Пруссии. По приглашению императрицы Екатерины II миллионы немцев покидают свою Родину, чтобы работать на благо Российской империи и развивать её экономику. Многие поселяются на берегах Волги и Чёрного моря и мирно там живут около столетия.
Вторая мировая война нарушает их быт. Советские граждане с немецкими корнями беспокоят руководство страны. В один день Сталин депортирует сотни тысяч мужчин и женщин, детей и стариков. Леса Сибири и казахские степи становятся их новым домом. Начинается долгое изгнание, которое будет длиться пятьдесят лет.
Только после развала Советского Союза русские немцы смогли, наконец, вернуться на землю своих предков. По другую сторону Рейна действует принцип права крови : те, чьи предки были немцами, смогли попросить немецкое гражданство, чтобы эмигрировать в Германию. Через две сотни лет семьи русских немцев возвращаются в Баден-Вюртемберг.
Ольга Патапенка и Нина Готлебер встретились с этим сообществом, которое находится между двумя культурами.
Ольга Патапенка и Нина Готлебер
70 % des synagogues et des cimetières israélites du pays se trouvent en Alsace. Depuis le Moyen-Âge et jusqu’à la Seconde guerre mondiale, c’est à la campagne que vivait une grande partie de la communauté juive. Aujourd’hui, les traces de cette histoire tendent à disparaître.
Reportage d’Arnaud Richard et de Julia Gnann
Dans le cadre de l'exposition « Laboratoire d'Europe », la médiathèque Sud a choisi d'explorer la fin du XIXe siècle et l'entre-deux guerres, dans la commune à travers une exposition de cartes postales de la « Belle époque ». Issues des archives municipales et des fonds des associations locales, elles font la part belle aux loisirs comme le sport, la musique ou la restauration. Jusqu'en 1918, Illkirch-Graffenstaden est un territoire allemand, mais le français est toujours pratiqué. Conjuguée à la forte activité industrielle (SACM, ferronneries...), cette double identité va accoucher d'une étonnante vitalité. « Mes ancêtres sont venus de l'Est de l'Allemagne pour travailler ici, relate Véronique de Robert, responsable de l'exposition. La région était alors très attractive. »
Les sociétés de gymnastique essaiment. La première, dont les membres forment une pyramide sur une carte postale, est créée en 1868. Plusieurs naissent dans les décennies suivantes. Toujours promptes à enchaîner les figures lors des fêtes, elles jouent un grand rôle dans la cohésion sociale. Le basket-ball trouve aussi sa place, avec quelques photographies de la SIG (Strasbourg-Illkirch-Graffenstaden) à ses débuts, en 1928, lorsqu'elle s'appelait encore Sportive d'Illkirch-Graffenstaden.
Mais c'est surtout le nombre de débits de boisson qui surprend. Les légions d'ouvriers leur offraient une fidèle clientèle. « Au Cerf, c'était un sacré grabuge, raconte Véronique de Robert. Les bagarres éclataient souvent et finissaient dans l'Ill. » Le restaurant Waldhorn était situé à même le quai, et certains clients venaient de Strasbourg en bateau pour y manger. Les établissements avaient toujours d'autres activités en parallèle. L'un faisait blanchisserie, l'autre tailleur de limes. A l'instar du restaurant Tankstelle, avenue de Strasbourg, certains ont encore pignon sur rue. Beaucoup ont néanmoins fermé pour des raisons sanitaires : « Les toilettes étaient à l'extérieur, ce qui était devenu contraire à la réglementation. » Et se sont transformés : un restaurant se tenait à l'emplacement actuel du Crédit Mutuel. Un autre abrite aujourd'hui un cabinet de radiologie.
Le paternalisme industriel a favorisé l'émergence des sociétés de musique. La SACM en avait une, la Vulcania, devenue harmonie en 1895. Elle avait également sa chorale, aujourd'hui nommée « Chœur de l'Ill ». « L'usine était présente dans la vie quotidienne des gens, explique Véronique de Robert. Y compris dans leur temps libre. » Le curé dirigeait de son côté une fanfare, « l'Union ». « Les gens avaient le sens de la fête, conclut Véronique de Robert. La joie de vivre régnait malgré la difficulté du labeur à l'usine. »
Thomas Porcheron
Illkirch, Belle époque, médiathèque sud, jusqu'au 10 novembre.