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"GOURMETTE", mot compte double. Fière de son coup, Yvonne est en passe de l’emporter. Comme chaque vendredi après-midi, elle retrouve Claude pour une nouvelle partie de Scrabble. Ancienne responsable des services de La Poste à Strasbourg, depuis 32 ans Yvonne est l’une des 2 300 membres que compte l’ANR du Bas-Rhin. "Ce rendez-vous hebdomadaire me permet de rencontrer d’autres personnes et de faire fonctionner ma mémoire", confie-t-elle.

Yvonne bénéficie de la nouvelle section Jeux et loisirs créée fin avril 2018, par l'ASPTT. Tous les vendredis de l’année, de 14h à 17h, a lieu une rencontre autour des jeux de société dans le club-house du centre sportif Ouest de Koenigshoffen. "On voulait profiter du lien historique que l’on a avec l’ANR pour amorcer ce nouveau projet", déclare Denis Laurent, manager général de l’ASPTT.

Le programme compte 26 adhérents exclusivement issus de l’ANR mais reste ouvert à tous : "Toute personne intéressée peut venir deux vendredis gratuitement avant de payer la cotisation de 20 euros" précise Jean-Marie Merl, membre de l’ANR et président de la section Jeux et loisirs. "Ce sont souvent des personnes seules, parfois veuves, qui viennent se divertir", explique sa compagne Marie-Ange Merl, elle aussi membre de l’ANR.

Ils partagent une philosophie de vie, plus ou moins engagée, qui dépasse le cadre immobilier. Au Verger Saint-Gall, où chacun a un pied en politique, la question environnementale occupe une place de choix. “On est attachés à la vie sans voiture”, confie Eloi. L’arrivée du tram a été un argument majeur, les rapprochant du centre-ville. Du côté de la Porte des Romains, les membres se sont entendus sur des matériaux écologiques, de la brique locale. Les deux projets expriment nettement la volonté d’espaces communs : buanderie, local à vélo, atelier de bricolage ou chambre d’amis.  

A la Porte des Romains, la direction est aussi mise en commun. Trois promoteurs, dont Cus Habitat, s’unissent et travaillent avec l’association Ecoquartier de Strasbourg. Le projet a connu un revers : l’architecte choisi par les habitants n’a pas trouvé de compromis financier avec l’opérateur, ce qui a entraîné un retard de trois mois. Les familles doivent composer, depuis septembre, avec l’architecte de l’opérateur.

 

“Ça responsabilise pas mal”, s’exclame Eloi, membre de Verger Saint-Gall, l’autre projet phare d’habitat participatif du quartier. Il s’érigera fin 2020 au 1 chemin du Marais-Saint-Gall, une rue perpendiculaire à la route des Romains. Ici, contrairement au programme Porte des Romains, un groupe autoformé a répondu à un appel à projets de l’Eurométropole. Des études de faisabilité aux fouilles archéologiques, en passant par les esquisses, les cinq ménages pilotent tout en autonomie. Une vraie dynamique de groupe les lie : “On part même en week-end ensemble bientôt”, s’amuse le jeune père.

 

Cathy Kraemer n’abandonne jamais : "En février 2017, j’ai dératisé ma cave moi-même car le bailleur ne l’avait pas fait. J’ai attrapé la leptospirose, une infection transmise par l’urine des rats. Mon frère et mon voisin, qui m’avaient aidée, sont aussi tombés malades." Née à Herrade il y a 44 ans, elle s'est improvisée porte-parole des habitants du quartier. Car les rongeurs ne sont pas les seuls responsables des désagréments du secteur.

 

C'est ce qu'a montré l'opération "J'aime mon quartier", menée en avril 2017 par l'association Par enchantement. Une vaste démarche de porte-à-porte destinée à recueillir les doléances des habitants. "Le manque de propreté exaspérait les locataires, explique Mohamed Eramami, animateur de projets de l'association. Ils se plaignaient du manque de poubelles et des rats dans les caves." Parmi les autres problèmes soulevés : les jeunes qui squattent caves et greniers, ou les automobilistes qui roulent trop vite dans le triangle Herrade.

 

Autrement dit, il n'y a pas de règles, basées sur l’esthétique des bâtiments, pour régir les constructions ou les rénovations ?

Il existe une particularité. Dans un périmètre de 500 mètres autour des monuments historiques, classés ou inscrits, l’architecte des bâtiments de France a son mot à dire. Il intervient dans le cadre de l’instruction des permis de construire ou des déclarations préalables. Il peut refuser certains matériaux, couleurs, tailles de fenêtres...

Au sujet de la couleur, on observe à Koenigshoffen une certaine hétérogénéité, des devantures singulières, voire artistiques. Peut-on ravaler la façade de son habitation comme on l’entend ?

La liberté n’est pas totale. Les ravalements de façade fonctionnent sur le principe de la déclaration préalable. Un architecte conseil, au service urbanisme, refuse, accepte, ou offre son expertise aux particuliers pour les réorienter sur une autre couleur par exemple. Il y a donc un certain nombre de garde-fous même si certaines personnes ne déclarent pas leurs travaux. Il est possible de régulariser et dans certains cas, la Ville peut stopper les travaux a priori, négocier la condition de leur reprise... Les voisins peuvent également former des recours. Sur ce point, dans ce quartier, il n’y a pas vraiment de culture du contentieux. Et puis Koenigshoffen est en Alsace et ici, on a l’habitude des bâtiments colorés.

Aïcha Debouza et Thémïs Laporte

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Yvonne, d'abord venue jouer le vendredi après-midi par curiosité, est aujourd'hui une habituée de ce créneau hedbomadaire. © Nathan Ramaherison

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Les cinq ménages du Verger Saint-Gall ont fait réaliser une esquisse de leur futur habitat. © Ajeance

Le bibliobus c'est :

- 5000 livres, CD, DVD, revues

- Sept quartiers desservis : Koenigshoffen, Poteries, Montagne-Verte, Contades, Musau, Esplanade et Conseil des Quinze

L’association des commerçants “Les enseignes de Koenigshoffen”  compte une trentaine d’adhérents. Elle a vu le jour en 2013 et est présidée par Vincent Schitlzer, gérant de la pharmacie du soleil.  Pour lui, une l’association est indispensable à la vie du quartier . “Elle est là pour réunir les commerçants, pour créer une unité dans le quartier” déclare-t-il.

Installations commerciales

En cinq ans d’existence, l’association des commerçants a organisé la braderie et un marché de Noël. “Les animations avaient des buts commerciaux et les clients étaient gagnants”, déclare le président. L’existence d’une association de commerçants permet également de recevoir certaines subventions autour des installations commerciales comme les éclairages de Noël. Vincent Schitlzer insiste aussi sur l’importance de porter une voix unique des commerçants de Koenigshoffen auprès de la municipalité et de l’Eurométropole.

 

Depuis quinze ans le bibliobus pallie l’absence d’une bibliothèque à Koenigshoffen. Expérience plaisante pour les enfants, il semble moins pratique pour les adultes.

 

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