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Le Canard enchaîné révèle dans son édition du 11 septembre que le téléphone du jeune homme émettait un signal au moment de l'intervention des forces de l'ordre le soir de la Fête de la musique.
Depuis près de 30 ans, la compagnie du Théâtre du Potimarron s'est fait une spécialité d'un genre théâtral peu connu : le Théâtre de l'opprimé. Un registre engagé qui se veut social et populaire.
Au fil des semaines et des ateliers, les participants transmettent au couple les situations dans lesquelles ils se sont retrouvés, toujours en les jouant. Jean-Michel Sicard s’en nourrit ensuite pour proposer des pièces : « J’écris précisément ce qu’ils ont vécu, en le mettant en forme pour le théâtre ».
Jean-Louis Hamm, comédien amateur participant appuie : « C’est un théâtre d’intervention, pour que les gens s’entrainent. On voit les situations que nous avons vécues jouées par d’autres. On observe de l’extérieur notre propre situation. » Car « l’atelier va aboutir à un spectacle », espère Jacqueline Martin. C’est en tout cas ce qu’il s’est passé l’an dernier, avec la pièce « L’Humain d’abord », la création 2019 de la troupe, abordant tour à tour l’exploitation de l’homme par l’homme, les discriminations ou encore les conditions d'accueil des immigrés. L’animatrice de l’atelier ponctue : « Ce n’est pas une thérapie, mais des histoires individuelles qui illustrent des problématiques actuelles, avec une visée avant tout sociétale ».
Hugo Bossard
Depuis le début des années 1990, la compagnie s’est consacrée Théâtre de l’opprimé. Inventé dans les années soixante par le Brésilien Augusto Boal, ce genre prend souvent la forme du théâtre-forum. Une pièce construite, mettant en scène une situation vécue dans le quotidien, comme le racisme, est jouée au public une première fois. Elle est ensuite rejouée, et les spectateurs peuvent alors intervenir à des moments-clés, pour changer le cours de l’histoire. « Dans le théâtre conventionnel, quand on incarne un oppresseur, il reste oppresseur. Alors que dans le théâtre-forum, l’oppresseur doit évoluer », souligne Jean-Michel Sicard, metteur en scène et comédien professionnel.
Observer sa propre situation de l'extérieur
L'homme aux quatre-vingts printemps a monté la compagnie du Potimarron en 1983 à Strasbourg. « Je voulais faire autre chose, explique-t-il. Il n’y avait pas beaucoup de théâtre dans les quartiers. » Un premier atelier est mis en place à l’Elsau, puis d’autres, dans tout Strasbourg et sa banlieue. Désormais, Jacqueline Martin et Jean-Michel Sicard interviennent principalement en collèges et lycées, même s’ils ont continué l’atelier de proximité tout public de Bischheim, à quelques pas de leur maison.
Nouvel élément dans l'enquête sur la mort de Steve Maia Caniço : le portable de l’animateur, retrouvé mort le 29 juillet dans la Loire à Nantes, bornait au moment de l’intervention des forces de l’ordre le soir de la Fête de la musique. La police avait utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule sur le quai Wilson, provoquant la controverse sur les circonstances de la mort du jeune homme.
Eclairer sur le déroulé de l'intervention
Cette découverte de la police judiciaire pourrait éclairer sur le déroulé de l’intervention des forces de l’ordre. Dans son enquête, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) faisait simplement état d'un dernier relais téléphonique à 3h16, une heure auparavant l’opération des forces de l’ordre. Aucune mention du bornage du téléphone n’a été faite par l’enquête administrative. Selon le Canard enchaîné du 11 septembre 2019, l’appareil a émis un dernier signal à 4h33, pendant l’intervention de la police. Le Premier ministre Edouard Philippe avait fait valoir que le rapport de l'IGPN n'établissait « pas de lien » entre l'intervention policière et la disparition du jeune homme.
Le quai Wilson, lieu d'intervention des forces de police le soir du 21 juin.