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La frontière est paradoxale : elle sépare et relie à la fois. Il y a cinq ans, la pandémie rappelait brutalement son existence, notamment entre l’Allemagne et la France, entre Kehl et Strasbourg d’ordinaire si facilement connectées par le tram. C’est ici, entre ces deux pays, que nous avons choisi douze histoires pour raconter les enjeux transfrontaliers, les zones grises entre deux législations voisines, et la cogestion des problèmes qui dépassent souvent les bornes officielles.

Des enquêtes en territoire franco-allemand à découvrir juste ici

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Le commissaire européen Maroš Šefčovič devant l'hémicycle, pour présenter la feuille de route 2025 de la Commission. © Alain Rolland

Améliorer la compétitivité des entreprises 

Retard dans la course technologique, concurrence de la Chine et des États-Unis, énergie trop chère. C’est dans ce contexte économique tendu que la Commission est venue présenter sa feuille de route pour l’année 2025 : un programme timide de simplification et d’investissement pour relancer la compétitivité.

L’appel tous azimuts à la déréglementation séduit cependant les groupes d’extrême droite, sortis en position de force des dernières élections. Nicola Proaccini, le vice-président du parti des Conservateurs et Réformistes Européens (ECR, extrême-droite, conservateurs), dont le parti Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni est membre, a affirmé devant l’hémicycle : "Le programme de travail de la commission comprend des thèmes avec lesquels nous sommes tout à fait d’accord : relancer la compétitivité, exiger une simplification, porter attention à la sécurité". Ce programme de l'exécutif européen risque ainsi d'ouvrir la voie à une entente entre l'extrême droite et le Parti populaire européen (PPE, droite), majoritaire dans l'hémicycle.

Pour Thomas Pellerin-Carlin, député Social et Démocrate (S&D, gauche) proche du dossier, "on dé-réglemente en 2025 ce qui a été mis en place en 2023, ça ne fait pas sens". En opérant autant de va-et-vient législatifs, la Commission abandonne un avantage compétitif : celui d’être prévisible et constant dans sa réglementation selon l’eurodéputé. Même si l’exécutif européen n’a pas abandonné ses grands objectifs de neutralité carbone en 2050, "[elle] n’a plus de vision", selon David Cormand (député du groupe Les Verts/Alliance Libre Européenne, gauche). Les groupes S&D et La Gauche regrettent aussi l’impasse de la Commission sur les thématiques sociales comme le logement digne, le bien-être social ou les services publics. Pour Aurore Lalucq (S&D, gauche), la Commission européenne est déconnectée des préoccupations des entreprises : les petits changements de texte sont des débats propres à la "bulle bruxelloise", mais s’il n’y a pas de projets innovants, d'investissements publics ou une baisse du prix de l’énergie, "l’épargne reviendra toujours aux États Unis".

Autre priorité, relancer l'investissement privé, en soutenant les petites et moyennes entreprises (PME) et en maintenant les objectifs de neutralité carbone pour 2050. La Commission s’appuie sur l'objectif fixé par les chefs d’États européens de réduire de 25% les "obligations de déclaration" des entreprises et sur le rapport Draghi de septembre 2024, qui considère la simplification des lois européennes comme un moteur de croissance.

C’est la présidente Ursula von der Leyen qui devait présenter le programme de la Commission européenne devant les députés européens ce mercredi 12 février. Elle a envoyé pour cela Maroš Šefčovič, commissaire européen chargé des relations internes.  "On est très nombreux ici à se demander pourquoi la présidente de la Commission n’est pas là aujourd'hui", a lancé Valérie Hayer, cheffe de groupe centriste. "Peut-être rougit-elle ?" s’est demandé Martin Schirdewan, porte-parole du groupe des partis d’extrême gauche (La Gauche, extrême-gauche). La Commission a justifié qu’elle avait "des impératifs à Bruxelles", mais ça n’a pas convaincu les parlementaires qui se sont divisés sur les annonces de l’exécutif européen. 

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