Des espoirs de libération
Le CCAT obtient finalement le report officiel du débat sur la mesure le 12 juin, deux semaines après la levée de l’état d’urgence sur l'île. Le 19 juin, Christian Tein et dix autres figures des mouvements indépendantistes kanaks sont placées en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour association de malfaiteurs. Il est envoyé trois jours plus tard en détention provisoire vers la prison de Mulhouse-Lutterbach, aux côtés de sept autres collaborateurs du CCAT.
Un voyage de plus de 17 heures douloureux, passé menottes aux poignets, et un éloignement de ses proches brutal, décrit son avocat, Florian Médico. Son épouse l’a également rejoint en France, “mais devra bientôt repartir en Nouvelle-Calédonie”, nuance Maître Médico. Une demande de mise sous bracelet électronique faite en juillet dernier serait également en bonne voie et pourrait lui permettre de retrouver une liberté cantonnée à une adresse définie.
Sept détenus en métropole
Son avocat voit en l’emprisonnement de Christian Tein une aberration et estime que c’est l’expression politique du leader kanak qui est sanctionnée. “Dans ses prises de position politiques publiques, Christian Tein a toujours appelé à des manifestations pacifiques et à ne pas se mettre en danger”, rappelle-t-il. Il a récemment reçu la visite de l’eurodéputé LFI Anthony Smith, ainsi que celle des sénateurs Jacques Fernique et Anne Souyris début juillet. Un soutien et une compréhension de ses idées politiques qui le touchent fortement, d’après son avocat. Geste de soutien venu de son île natale, Christian Tein a été nommé président du Front de libération nationale kanak et socialiste fin août.
Christian Tein a été incarcéré en métropole aux côtés de six autres militants indépendantistes : Brenda Wanabo (chargée de communication du CCTA), Dimitri Qenegi (commissaire politique d’un parti du FLNKS), Guillaume Wama, Steeve Une, Yewa Waetheane, Frédérique Muliava sont également toujours détenus sur le territoire métropolitain. Le rassemblement du collectif Solidarités Kanaky 67 place Kléber à Strasbourg a appelé à leur libération collective.
Gabrielle Meton
Édité par Louise Pointin