Classée “Quartier prioritaire de la ville ”, la Cité nucléaire fait depuis quinze ans l’objet de réhabilitations successives. Les autorités cherchent à améliorer les conditions de vie des résidents et l’attractivité du quartier. Une transformation profonde mais incomplète.
Héloïse Décarre et Lucas Jacque
Héloïse Décarre et Lucas Jacque
Rue de Klingenthal, aux limites du Vieux-Cronenbourg
Quatre immeubles dénotent avec les vieilles bâtisses du quartier. C'est dans l'îlot de la rue de Klingenthal, situé au nord-est du quartier, que se situe le parc social du Vieux-Cronenbourg. Denise y habite depuis 1989. Son mari, qui travaillait à la brasserie de Kronenbourg, lui a permis d'obtenir son appartement.
Ginette, elle, a obtenu son logement grâce à son gendre il y a 26 ans. Celui-ci était à l’époque concierge de l’immeuble où elle est aujourd’hui logée. À la mort de son mari, Ginette a cherché à quitter sa maison de six pièces à Bischwiller, devenue trop chère à entretenir. En l’absence de logement social disponible dans sa commune, son gendre a plaidé sa cause pour qu’elle obtienne une place dans le Vieux-Cronenbourg.
Sarah, 25 ans, estime quant à elle avoir choisi le logement le "moins pourri" qu’elle ait visité mais regrette son appartement étudiant à Illkirch. Elle n’est pas attachée au quartier car, pour elle, "le seul avantage de Cronenbourg c’est la proximité du centre-ville".
La gestion par le bailleur social, Sibar, constitue un point de crispation. Abby, 33 ans et résidente depuis cinq ans au numéro 4, regrette un "manque de réaction et de sérieux" de la part du bailleur. En cause, la porte d’entrée qui ne ferme pas et tarde à être réparée malgré les relances des habitants. Et surtout, la fenêtre cassée qui donne accès à sa cave. Sibar ne s’est décidé à lancer les travaux qu’après qu’Abby a prouvé au bailleur sa responsabilité en cas de vol. Il faut dire que la jeune femme possède un vélo estimé à 3000 euros…