Statu quo
L’idéal serait de résoudre le problème à la racine. Attribuer un nouveau code postal ? Depuis les années 2000, la base de données des codes de La Poste ne change plus, puisque toute modification aurait un impact sur l'organisation, le paramétrage des machines, et donc présenterait un coût notoire pour l'entreprise. Rebaptiser les rues ? Si les conseils municipaux proposent et valident les nouveaux noms de rue, les habitudes en matière d'adresses ont la vie dure : "On a constaté que quand on change le nom d'une rue, vingt ans après, on a encore du courrier à l'ancienne adresse", explique Benoît Coupechoux. Aux habitants des 19 rues homonymes de Hoenheim et Bischheim de rester vigilants, à l'instar de Friedrich Graffmann. Depuis qu’il a mis un mot sur sa boîte aux lettres, il n'a plus rencontré de problème.
Emma Bougerol
Sur la route de Bischwiller, une quinzaine de kebabs s'entassent du nord de la mairie de Schiltigheim jusqu'au sud de Bischheim. Face à une concurrence accrue, ils ont dû diversifier leurs offres pour se démarquer et continuer d'exister.
Les années 1950 signent le déclin du tramway. Si la fréquentation a augmenté pendant la Seconde Guerre mondiale, elle baisse de nouveau ensuite. Moins cher, plus rapide et surtout moins encombrant, le bus vole peu à peu la vedette au tramway. Alors que la voiture se démocratise, la priorité est de lui réserver l’espace de circulation. Les lignes ferment les unes après les autres et la dernière, circulant du Neuhof à Hoenheim, est arrêtée le 30 avril 1960.
Photo prise en août 1958 à l’actuel 73, rue de la République (Hoenheim)
© Strasbourg-Tramway © Emma Steven
"J’ai eu un coup de cœur pour l’appartement." Pierrick Cousin, ingénieur en informatique de 25 ans, a emménagé il y a un an dans un deux-pièces de 49 m² situé sur le site de l’ancienne friche France Télécom, à Schiltigheim, qu’il loue 650 euros par mois. "C’est compliqué de trouver un logement en location sur Strasbourg. Avant, j’avais un studio à Cronenbourg ; aujourd’hui j’ai plus de place."
D’après Frédérique Ihli, directrice de l’agence immobilière Stéphane Plaza de Schiltigheim, le secteur attire de plus en plus de jeunes. "Il y a beaucoup plus de demande que d’offre, précise-t-elle. En moyenne, un deux-pièces à Schiltigheim coûte 600 euros par mois à la location. À Strasbourg, il faut débourser environ 850 euros pour la même superficie." Pour Pierrick, le stationnement était aussi un critère : "Je travaille à Strasbourg, et j’avais besoin d’une place de parking."
Attirés par la capitale de l'Eurométropole
Pour la famille Neumann, qui habite depuis quatre ans un appartement de l’écoquartier Adelshoffen à Schiltigheim, la proximité avec Strasbourg était essentielle. En vingt minutes de bus, Ève peut rejoindre la gare SNCF de Strasbourg où elle travaille en tant qu’agent d’accueil. L’aînée se rend facilement tous les jours au lycée Fustel-de-Coulanges, bien coté, en plein cœur du centre historique de Strasbourg. La cadette fréquente l’école Exen de Schiltigheim, à une centaine de mètres de leur domicile. "Pour ce qui est des commerces alimentaires ou la poste par exemple, on a tout à proximité, précise Ève. En revanche, on préfère aller à Strasbourg pour nos loisirs, comme au cinéma et au restaurant. Il y a une meilleure ambiance, ça bouge, il y a plus d’événements qu’à Schiltigheim."
À Bischheim, Doris Muller, pensionnaire de la résidence pour personnes âgées Charles-Huck depuis trois ans, trouve tout sur place: "Il y a des boulangeries et des supermarchés. J’ai aussi mon médecin et un laboratoire d’analyses médicales." Les seules fois où Doris se rend à Strasbourg, où elle habitait auparavant, c’est pour faire du shopping et aller chez le podologue.