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Les présidentes et présidents du festival de Cannes à travers le temps 

Non, il ne s'agit pas de l’épisode final de la saison 2 de « Dix pour cent » (2019). Ce que la série télévisée a déjà représenté de manière fictive devient maintenant réalité : Juliette Binoche présidera le jury du Festival de Cannes qui aura lieu du 13 mai au 24 mai 2025. C'est ce qu'ont annoncé les organisateurs du festival sur la Côte d'Azur. La lauréate d’un Oscar, âgée de 60 ans, succède à la réalisatrice de « Barbie » Greta Gerwig.

Une renommée internationale et des rôles primés

Née en 1964 à Paris, Juliette Binoche a fréquenté le prestigieux Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Ses premiers rôles au cinéma dans les années 1980 l'ont fait connaître en France, notamment Rendez-vous d'André Téchiné (1985). Le succès international ne s'est pas fait attendre. En 1988, elle joue au côté de Daniel Day-Lewis dans L'insoutenable légèreté de l'être, une adaptation cinématographique du roman de Milan Kundera. Dans les années 1990, elle a consolidé sa réputation avec des films comme Trois couleurs : Bleu, de Krzysztof Kieślowski (1993), pour lequel elle a reçu le César de la meilleure actrice. Pour son rôle d'Hannah dans le drame de guerre Le patient anglais, en 1996, elle a reçu l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle. 

Elle est l'une des rares actrices à avoir été récompensée pour sa carrière, lors des trois plus importants festivals de cinéma d'Europe : Cannes, Venise et Berlin. 

Engagement social en tant qu'artiste 

L'année dernière, Juliette Binoche avait participé au Festival de Cannes en tant que laudatrice. Elle avait remis à sa collègue américaine Meryl Streep la Palme d'or d'honneur pour l'ensemble de sa carrière et avait fondu en larmes lors de son éloge.  Elle avait alors déclaré :  "Tu as changé notre regard sur les femmes au cinéma et tu nous as aidées à nous regarder différemment."

Juliette Binoche s'exprime régulièrement et publiquement sur le rôle des femmes dans le 7e art : En avril 2024, la comédienne déclare avoir été victime de violences sexuelles pendant des castings et tournages.

Mais son engagement social va au-delà du féminisme : ces dernières années, elle a exprimé sa solidarité avec les droits humains en Iran, les gilets jaunes et les travailleurs clandestins, notamment via son compte Instagram. C’est également en ligne qu’elle se prononce pour une meilleure protection du climat et contre les pesticides, la surconsommation et la déforestation.  

Elle aussi utilisé le festival de Cannes – d’ailleurs souvent critiqué en raison de sa pollution –  par le passé pour faire des signes politiques : en 2010, elle a protesté contre l'incarcération du réalisateur iranien Jafar Panahi, qui venait tout juste d’être annoncée, en brandissant son nom sur une pancarte. 

 

En 2023, près de 150 000 jeunes ont effectué une mission de service civique. Photo Kampus Production

La franchise Les Sims, qui fête ses 25 ans mardi 4 février, compte plus de 500 millions de joueurs. © Pixabay

Psychologue et psychanalyste, Michaël Stora utilise Les Sims auprès de ses patients. Selon lui, ce jeu de simulation de vie, qui fête ses 25 ans ce mardi, permet aux enfants d’explorer leurs émotions dans un cadre sécurisé.

Juliette Binoche prend la présidence du jury du 78e festival de Cannes. Elle succède à la réalisatrice américaine Greta Gerwig. C'est la deuxième fois que le jury du Festival de Cannes est présidé par une femme pendant deux années consécutives.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire avait alerté sur la non-salubrité de l’eau en sortie de puits. Photo Unsplash / Jonathan Chng

Pionnier de l’utilisation des jeux vidéo en thérapie, Michaël Stora explore depuis plus de vingt ans leur impact sur la psyché. Dès les années 2000, le psychologue parisien repère le potentiel des Sims, qui soufflent ce mardi 4 février 2025 leurs 25 bougies. Ce jeu, où l’on façonne le quotidien de personnages virtuels, s’avère être un formidable espace projectif pour les enfants : en incarnant des avatars et en mettant en scène des relations, ils expriment des conflits intérieurs souvent enfouis.

Webex : pourquoi avoir choisi Les Sims comme outil de travail ? 

Michaël Stora : il y a vingt ans, quand j’ai commencé la médiation thérapeutique par le jeu vidéo, j’en ai testé énormément. Mais Les Sims m’ont marqué parce qu’ils se rapprochent des tests projectifs. Le jeu vidéo permet de créer une scène dans laquelle on joue un rôle. Et aussi bien dans les relations créées, dans le choix du mobilier que dans l’avatar choisi, l’enfant va être invité à exprimer ce qu’il n’arrive pas à dire autrement. 

Comment cela se traduit-il concrètement en séance ?

C’est un véritable espace projectif. Je me souviens d’une fille d’une dizaine d’années en conflit avec ses parents. Dans le jeu, elle avait construit une magnifique maison avec eux… avant de les faire plonger dans la piscine et de retirer l’échelle. Mon rôle de thérapeute, c’est de l’aider à comprendre et à verbaliser cette pulsion agressive souvent culpabilisée. Il y a aussi des transgressions plus subtiles. Certains adolescents explorent des aspects liés à la sexualité. Les Sims permettent une grande liberté : on peut flirter, avoir des enfants… Un de mes patients a recréé la vie de son père, un homme volage, en mettant en scène une relation avec la femme de ménage du jeu.

Avez-vous choisi d’utiliser une version spécifique du jeu ?

Oui, je travaille avec Les Sims : Vivre sa vie, une version scénarisée. Dans ce mode, on commence enfant avec une mère acariâtre et négligente, et il faut accomplir des tâches pour s’émanciper. Ce scénario crée une mise en abyme forte pour des patients pris dans des relations toxiques avec leurs parents. Et puis, il y a aussi des jauges qui indiquent les besoins des personnages : faim, énergie, hygiène, vie sociale… J’ai eu des patients qui refusaient d’en tenir compte, comme s’ils voulaient nier leurs propres besoins. Will Wright, le créateur du jeu, m’avait confié il y a quelques années lors d’un dîner qu’il avait conçu Les Sims pour brouiller la frontière entre game (les règles) et play (le plaisir de jouer librement).

Certains patients peuvent-ils développer une forme de dépendance ?

Je ne suis pas forcément à l’aise avec le terme de dépendance, qui est souvent utilisé de manière excessive lorsqu’on parle de jeux vidéo. Mais c’est vrai que Les Sims peuvent occuper une place envahissante dans la vie de certains joueurs. Il y a une forme de répétition dans ce jeu, un cycle sans fin où l’on façonne, détruit et reconstruit, ce qui peut engendrer une immersion très intense.

Êtes-vous le seul à avoir recours aux Sims dans le suivi de vos patients ?

Au début, parler de jeux vidéo en thérapie était mal vu, mais aujourd’hui, leur valeur est de plus en plus reconnue dans le monde médical. Un collègue a d’ailleurs utilisé Les Sims avec des patients schizophrènes, qui ont de grandes difficultés sociales. Grâce au jeu, ils peuvent tester différentes interactions sans conséquences réelles, ce qui leur permet d’explorer des relations et des émotions inaccessibles autrement.

Clara Lainé

Edité par Gustave Pinard

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