Vous êtes ici

Le module est validé, il peut être inséré dans un article pour être consulté par les internautes.

C’est une annonce qui fait grand bruit. Mardi 4 février au soir, lors d’une conférence de presse au côté du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, Donald Trump a annoncé que les États-Unis allaient « prendre le contrôle de la bande de Gaza ». Il a répété que les habitants de Gaza pourraient aller vivre en Jordanie ou en Égypte, malgré l’opposition de ces pays et des Palestiniens eux-mêmes. Le président américain a également affirmé vouloir transformer la bande de Gaza en “Côte d'Azur du Moyen-Orient”. 

Parlant du territoire palestinien comme d’un “chantier en démolition”, le président américain a déclaré que les États-Unis “prendront possession et seront responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n’ont pas explosé et de toutes les armes”, soulignant qu’ils allaient “aplanir la zone et se débarrasser des batiments détruits”, afin de développer économiquement le territoire palestinien. 

“Nous avons l’occasion de faire quelque chose de phénoménal, a insisté le président américain concernant le projet de Côte d’Azur du Moyen-Orient . Ce n’est pas une décision prise à la légère.” Une proposition qui pourrait “changer l’Histoire”, selon le Premier ministre israélien. Donald Trump ne s’est pas épanché sur la manière dont il comptait le faire, parlant d’un projet “à long terme”, mais il a dit avoir parlé à d’autres pays dans la région qui ont “adoré” l’idée.

“Un peuple profondément enraciné dans sa terre”

Dans la bande de Gaza, de nombreux Palestiniens déplacés par la guerre ont profité de la trêve entrée en vigueur le 19 janvier pour retrouver leur terre, déterminés à reconstruire. Plus d’un demi-million d'entre eux ont déjà regagné le nord du territoire, particulièrement détruit par les combats. “Trump et et Netanyahu doivent comprendre la réalité du peuple palestinien. C’est un peuple profondément enraciné dans sa terre, nous ne la quitterons pas”, a affirmé à l’AFP Hatem Azzam, un habitant de Rafah, dans le sud de Gaza. 

La première phase de la trêve a permis jusqu’à présent la libération de 18 otages retenus à Gaza et d’environ 600 Palestiniens détenus par Israël, ainsi qu’un afflux humanitaire dans le territoire assiégé. La deuxième phase doit permettre la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, déclenchée par l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Une fois libérés les otages de la première phase, le mouvement islamiste palestinien détiendra encore une cinquantaine d’otages, morts ou vivants.

Paul Ripert, avec l'AFP

Le président américain Donald Trump reçoit le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à la Maison-Blanche, mardi 4 février 2024. Photo Chip Somodevilla / Getty Images

10h02 : Bonjour et bienvenue dans ce direct du mercredi 5 février consacré à l'examen des deux motions de censure du gouvernement Bayrou déposées par la France insoumise.

Live animé par Paul Ripert et Ismérie Vergne

[ Plein écran ]

L’équipe féminine de football espagnol s’était mobilisée pour montrer son soutien à Jenni Hermoso. Photo Pixabay / Michal Jarmoluk

L’image avait fait le tour du monde à la fin de l’été 2023. Après la finale du Mondial de football féminin, alors que l’équipe espagnole célèbre sa victoire, le patron de la fédération Luis Rubiales agrippe la tête de l’attaquante Jenni Hermoso pour l’embrasser de force. Le procès de l’ex-dirigeant s’est ouvert ce lundi 3 février au tribunal de San Fernando, à l’est de Madrid. Si l’affaire du "baiser forcé" est devenue un symbole de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) dans le sport, elle est aussi révélatrice des mécanismes employés par les hiérarchies dominantes pour étouffer la parole des victimes.

Quand l’agresseur minimise les faits

En soutien à leur collègue, les joueuses de la Roja se mobilisent avec le hashtag "Se Acabo" ("C’est terminé"), et annoncent le 25 août 2023 leur refus de jouer pour la Fédération royale espagnole de football (RFEF) tant que Luis Rubiales sera maintenu à sa tête. Des figures du football féminin comme la joueuse américaine Megan Rapinoe relaient le mouvement sur les réseaux sociaux. Le 28 août, des milliers d’Espagnoles défilent dans les rues de Madrid en brandissant des cartons rouges et des pancartes pour exiger la démission du dirigeant. Lequel ne prend pas au sérieux la gravité des faits qui lui sont reprochés.

À l’occasion d’un discours devant l’assemblée générale de la fédération le 25 août, Luis Rubiales fustige un "faux féminisme" qui serait d’abord une "tentative d’assassinat social" : "Est-ce assez grave pour que je parte ? Je ne vais pas démissionner", martèle-t-il, avant d’être applaudi par l’assemblée. Il faudra attendre le 10 septembre pour que le dirigeant sportif quitte enfin ses fonctions, après sa suspension par la FIFA et une plainte déposée par Jenni Hermoso.

"Personne ne s’est soucié de me demander comment j’allais"

En plus des faits d’agression sexuelle dont il est accusé, Luis Rubiales est également jugé pour coercition à l’encontre de Jenni Hermoso. Dans les jours qui suivent l’agression, la RFEF diffuse un communiqué attribué à la victime pour "freiner [le] bruit médiatique", selon les dires de la responsable presse Patricia Pérez. Problème : Jenni Hermoso n’en a pas rédigé un mot.

La joueuse explique avoir reçu des pressions de la part de Luis Rubiales et certains responsables de la fédération pour minimiser l’affaire : "Il m’a dit qu’on parlait beaucoup [du baiser] sur les réseaux sociaux, que les choses devenaient incontrôlables et qu’on pouvait d’une manière ou d’une autre arrêter cela [...]. Je lui ai dit que j’étais désolée, mais que je n’allais rien faire."

En plus de ces pressions hiérarchiques, Jenni Hermoso subit un harcèlement violent sur les réseaux sociaux, recevant "des menaces de mort et des messages de toutes sortes". Face à la pression des journalistes qui campent devant sa maison, l’athlète prend la décision de quitter Madrid. Elle explique s’être sentie "totalement abandonnée" par la fédération : "Personne ne s’est soucié de me demander comment j’allais ou comment je me sentais dans ma tête."

Dans ce procès qui se tient jusqu’au 20 février, Luis Rubiales est appelé à comparaître devant le tribunal à partir du 12 février, avec l’ex-sélectionneur Jorge Vilda et deux anciens responsables de la fédération. Le parquet espagnol a déjà prononcé ses réquisitions – comme c’est l’usage en Espagne –, et l’ancien dirigeant encourt deux ans et demi de prison. Malgré l’ampleur de l’affaire, la RFEF n’a pris à ce jour aucune mesure supplémentaire pour lutter contre les VSS au sein de la fédération.

Anna Chabaud

Édité par Mélissa Le Roy

Le procès de Luis Rubiales s’est ouvert à San Fernando (Espagne) lundi 3 février. L’ex-dirigeant de la fédération espagnole de football est jugé pour agression sexuelle et coercicion sur la joueuse Jenni Hermoso. Webex revient sur les temps forts de cette affaire.

Pages