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Voler un pull taille enfant dans le supermarché Cora de Mundolsheim, sans effraction, lundi 7 février, voilà les faits reprochés à Jumberi, un Georgien de 34 ans. Il comparaissait devant le tribunal correctionnel de Strasbourg ce mardi 8 février, en début d’après-midi.
Un vol que le prévenu reconnaît « avoir commis au bénéfice de son fils de 10 ans, resté en Géorgie ». Jumberi est revenu en France depuis seulement trois jours, « avec un passeport», précise l’avocat de permanence. Il fait des allers-retours entre la France et son pays d’origine. Il dit venir en France pour des raisons de santé. Jumberi évoque d’abord une blessure avant de se dire malade de l’hépatite C.
Le Georgien n’en est pas à son premier séjour dans l’Hexagone. Il a déjà résidé à Marseille. Des séjours qui lui ont valu d’être connu de la justice française. « Vous avez déjà été condamné en novembre 2020 lors de votre passage à Avignon, pour des faits de vol en réunion », constate la présidente du tribunal. Jumberi avait alors été condamné à trois mois de prison avec sursis.
Dans le supermarché Cora de Mundolsheim, il a été surpris par les agents de sécurité. Jumberi a tenté de s’enfuir, alors que les gendarmes arrivaient. D’après les vidéos de surveillance, une autre personne, qui n’a pas été attrapée, servait de guet pendant que Jumberi volait le pull. « Et qu’est-ce que vous faisiez avec une pince coupante ? », demande la présidente du tribunal, en agitant l’objet rouge et jaune. Le prévenu assure ne pas s’en être servi pour enlever l’étiquette et l’antivol du vêtement, et « l’avoir dans sa poche depuis plusieurs jours ». Mais les vidéos de surveillance montrent le contraire.
Une femme malade, des proches cibles de la mafia géorgienne
Le préfet a pris une mesure d’obligation de quitter le territoire français à l’égard du Georgien, dans un délai de 30 jours, à compter du 8 février. Dépité dans le box des accusés, Jumberi se prend la tête entre les mains. Il aurait voulu que sa famille puisse le rejoindre en France, et que sa femme, qui souffre d’un cancer, se fasse soigner. « Mais c’est trop compliqué », se désole-t-il, par l’intermédiaire de l’interprète. Ses proches sont également cible de la mafia géorgienne, ce qui les a conduits à déménager, explique son avocat, sans développer davantage.
L’avocat nuance le préjudice à l’encontre du supermarché de Mundolsheim. « On parle d’un pull taille XXS d’une valeur de 11,99€ », rapporte-t-il. L’enseigne Cora ne s’est pas portée partie civile. Le prévenu voulait s’installer en France dans le secteur de la métallurgie, son métier en Georgie. « Si seulement j’avais eu 10 € de plus, je ne serais pas là », ajoute Jumberi, ému.
Le tribunal a condamné Jumberi à deux mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt, et une révocation partielle d’un mois du sursis à l’encontre du Georgien. Les réquisitions du procureur de la République ont été suivies.
Séverine Floch
Interrogé sur le plateau de BFM, le ministre de l'Intérieur s’est montré particulièrement virulent envers la journaliste, faisant réagir à droite comme à gauche.
« Je vous demande pardon ? Comment vous me parlez ? C'est quoi le problème ? » Ce n’est pas une prise de bec en pleine rue, non : c’est la matinale de BFMTV / RMC en début de campagne présidentielle, entre une journaliste et un ministre. Elle, c’est Apolline de Malherbe, présentatrice phare de BFM TV ; lui, c’est Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur.
En direct sur le plateau de BFM, ce dernier n’a pas apprécié les remarques sur les chiffres de la sécurité, peu avantageux pour son ministère. Violences, atteintes aux personnes, homicides, coups et blessures, sans oublier les violences sexuelles : tous ces indicateurs sont en hausse pour l’année 2021. Et pas de bol pour Darmanin, les chiffres viennent de ses services.
« Est-ce que vous ne vous êtes pas réveillés un peu tard sur les questions de sécurité? », a donc demandé la présentatrice, avant de s’entendre répliquer par le ministre : « J’ai regardé votre logo, je pensais qu’on était sur CNews, mais en fait on est bien sur BFMTV. » Peut-être était-il à court d’arguments ? La suite a continué dans l’envolée lyrique et les noms d’oiseaux, à base de « populiste », de « Calmez-vous Madame, ça va bien se passer » ou encore de « Je réponds comme vous m’agressez ».
Une réaction jugée sexiste
Il n’a pas fallu longtemps pour que l’opposition réagisse à cette interview hors norme, ou en tout cas plus virulente que d’habitude. À gauche, le secrétaire national d'EELV Julien Bayou a dénoncé le « sexisme crasse » du ministre, tandis que le compte twitter Women who do stuff dénonce « une réponse paternaliste et misogyne (il est à deux doigts de la traiter d’hystérique) ». Un nouvel épisode dans les accusations de sexisme envers Gérald Darmanin, déjà bête noire des féministes pour ses démêlés avec la justice. Accusé de viol et de harcèlement en 2017, puis d’abus de faiblesse en 2018, il a été blanchi dans chacun de ces cas lors des deux dernières années.
À droite, on s’est empressé plutôt de s’engouffrer dans la brèche politique. Chez Les Républicains, on s’en prend au « Mépris macroniste épisode 852 ». Idem pour Éric Zemmour qui fustige le « naufrage abyssal de la politique sécuritaire d’Emmanuel Macron » et en profite pour se poser en solution : « Dans 60 jours, je ferai de la protection des Français une priorité absolue. »
D’où est parti cet échange de tirs ? Il est possible qu’Apolline de Malherbe ait voulu taper fort cette fois, après la vidéo de la semaine dernière où elle tutoyait Patrick Balkany — lequel doit retourner ce mercredi en prison pour avoir violé son contrôle judiciaire. Mais même si elle avait voulu réagir à cette affaire, avant toute autre considération, elle n’a fait ici que son travail. C’est surtout la violence du ministre qui étonne en réalité, encore davantage sur une chaîne TV peu habituée à ce genre de frasques. Gérald Darmanin aurait-il raison, lorsqu’il déclare se croire sur CNews ? Peut-être, en effet. Mais pour reprendre ses termes favoris, il est au moins aussi responsable de cet « ensauvagement » médiatique que ne l’est BFM.
Géraud Bouvrot