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À l’heure actuelle, le numérique représente 3 à 4% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. L’eurodéputé Les Verts David Cormand plaide pour mieux encadrer cette « transition numérique » et limiter son impact.

David Cormand est eurodéputé du groupe Les Verts au Parlement européen. © Morgane L'Haridon

Membre du bureau exécutif d'Europe Écologie les Verts depuis la création du parti, puis secrétaire national de 2016 à 2019, David Corman n'a jamais quitté les bancs écologistes. Élu eurodéputé en 2019 sur la liste de Yannick Jadot, c'est Eric Piole, le maire de Grenoble qu'il décide de soutenir à la primaire écologiste pour la présidentielle 2022.

La transition écologique va-t-elle de pair avec la transition numérique ?

Elles sont intimement liées. La fabrication des objets connectés, l’exploitation des métaux rares dont ils sont composés, l’énergie nécessaire pour les faire fonctionner… Cela a un impact sur l’environnement non négligeable. Aujourd’hui, on incite les citoyens à croire que le numérique est nécessaire à la transition écologique. Ce qui pousse à mettre au même niveau deux enjeux d’une nature pourtant très différente : la question écologique est vitale ; celle du numérique – certes importante – concerne seulement des outils. Le réel défi reste de trouver des conditions acceptables pour le développement numérique qui soient compatibles avec la question environnementale.

Quelle est la priorité ?

La législation actuelle cherche surtout à responsabiliser le consommateur. Il faut pourtant viser l’industriel avant tout. En laissant faire les producteurs ce qu’ils veulent, on persiste dans une logique libérale, où l’on fait tout peser sur les épaules du citoyen. C’est pourquoi Les Verts militent pour l’étiquetage obligatoire des objets connectés, une transparence nécessaire pour les consommateurs. Qualité, impact environnemental, possibilité de réparation et de recyclage… Cela existe sur les aliments et l’électroménager : pourquoi pas pour le numérique ?

Qu’espérez-vous de la Présidence française au Conseil de l’Union européenne ?

Notre but, en tant qu’élus européens écologistes, est d’imposer dans le débat public la question d’un numérique vert et plus durable. Nous voulons mettre le pied dans la porte de la Présidence française au Conseil de l’Union européenne pour porter ce sujet encore trop occulté. Notre groupe parlementaire va faire des propositions. On souhaite ainsi également mettre en place des législations pour favoriser la création d’objets digitaux plus robustes, réparables, recyclables… ou encore systématiser les études d’impacts environnementaux. La présidente de la Commission, Ursula Von Der Leyen, fait pourtant souvent le lien entre la transition numérique et la question climatique. Mais il n’y a toujours pas de réflexion réelle sur la compatibilité entre l’environnement et le numérique au niveau européen.

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a insisté sur la « souveraineté technologique » de l’UE et souhaite investir 300 millions pour le stockage des données. Qu’en pensez-vous ?

L’Union européenne peut-elle être un troisième modèle à côté du modèle chinois et du modèle américain ? Notre souveraineté numérique porte sur notre capacité à détenir des data centers(1), pour protéger nos propres données. Les Etats-Unis espèrent que nous nous rangions derrière eux pour faire face au géant chinois. Pourtant, à l’heure actuelle, nos données sont aux mains des GAFAM américains : ils contraignent notre indépendance numérique, non la puissance chinoise ! La souveraineté est donc un point majeur, et nous devons nous en préoccuper. Mais il faudrait aller plus loin, en accordant la gestion des data centers à la maîtrise publique. Malheureusement, le gouvernement n’agit pas dans ce sens

(1) Centre informatique chargé de stocker les données virtuelles

Propos recueillis par Sarah Dupont

Charlotte et Cédric prévoient de parcourir la route de la Soie à bord d’un van pendant près d’un an. Un projet hyperconnecté qui s’éloigne de l’esprit originel de la « Van life ».

Les Strasbourgeois prévoient par ailleurs de se consacrer à des actions sociales et humanitaires. « J’aimerais contacter des orphelinats et éventuellement leur fournir des denrées récupérées grâce aux réseaux », explique Charlotte, qui comprend les questions que peuvent soulever ce genre d’initiatives. Elle envisage également d’expérimenter un mode de vie zéro déchet, mais ne veut pas donner de leçons aux locaux : « Je suis une occidentale aisée. Nous n’avons pas les mêmes préoccupations et ce serait déplacé d’essayer d’imposer un mode de vie à d’autres populations », raisonne-t-elle.

D’après leurs calculs, le voyage coûtera entre 10 000 et 15 000 euros par personne. Un projet onéreux qu’ils peuvent se permettre grâce à plusieurs années d’économies. « Grâce aux réseaux on espère peut-être même en vivre pour ne jamais revenir », se prend à rêver Charlotte.

Laura Ayad et Emma Barraux

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