Vous êtes ici
10/09/19
18:10

Ursula von der Leyen tient son équipe

Première femme à la tête de l’exécutif européen. L’allemande de 61 ans a dévoilé la composition de la nouvelle commission européenne. Portrait d’une europhile convaincue et déterminée.

Ursula Von der Leyen a été nommée par les chefs d'États de l'Union européenne le 2 juillet 2019./ Photo CC BY 2.0 European Parliament

« Aujourd’hui je suis ravie de vous présenter ma commission équilibrée, agile et moderne, dirigée avec détermination clairement centrée sur les réponses à apporter aux problèmes existants ». a tweeté Von der Leyen quelques minutes après avoir annoncé les noms des 26 commissaires qui l’accompagneront pendant les cinq prochaines années. 14 hommes et 12 femmes s’approchant ainsi d’une parité presque parfaite. Confirmée à la tête de la commission européenne deux mois auparavant, Ursula von der Leyen est encore loin de faire l’unanimité. Martin Schulz, ancien président du parlement européen s’était étonné de ce choix la qualifiant de « ministre la plus faible » du gouvernement allemand. En disgrâce outre-Rhin, cette nomination tombe à pic pour la sexagénaire qui a profité du rejet de la candidature de Manfred Weber par Emmanuel Macron. L’ancien patron du SPD (parti socialiste) Sigmar Gabriel avait lui aussi vivement critiqué cette décision, dénonçant « un acte de tricherie ».

L’Europe dans les gênes

« J’ai pensé à mon père », confie Ursula Von der Leyen à la presse à la sortie de l’hémicycle le 16 juillet. Elle venait d’être élue à la tête de la Commission européenne par les députés. Glanant 383 voix, à peine plus que les 374 nécessaires pour obtenir la majorité. L’Europe est une affaire de famille chez les Von Der Leyen. Son père a également fait une carrière européenne au poste de chef de cabinet du commissaire à la concurrence de la CEE entre 1958 et 1969. « Pour moi c’est comme revenir à la maison », déclare celle que ses parents surnomment Ursula « Roscher », petite rose, en raison de son teint pale, sa taille menue et de ses manières délicates. En effet, née en 1958 à Ixelles, un quartier de Bruxelles, elle a vécu en Belgique jusque ses treize ans.

Famille et patrie

Gynécologue de formation et mère de sept enfants, celle qui a succédé à Jean-Claude Juncker a, depuis ses premiers pas en politique, toujours milité pour le droit à concilier vie familiale et carrière professionnelle. Nommée en 2003 ministre des Affaires sociales, des femmes, de la famille et de la santé de Basse-Saxe, elle s’engage dans la lutte contre les discriminations envers les femmes au foyer. N’hésitant pas à multilier les messages féministes et à se mettre en scène en une des magazines. Promue ministre fédérale de la famille en 2005 puis du travail, la néo-présidente de la Commission européenne est à l’origine de la loi instaurant un salaire parental ou encore la création de 500 000 places de crèche. Des mesures encourageant les femmes à avoir des enfants sans pour autant sacrifier leur vie professionnelle. Mais qui ne feront pas l’unanimité au sein de son propre parti, la CDU.

Proche de Merkel

Comme son père avant elle, c’est en 1990 qu’elle rejoint la formation politique conservatrice. Alors élue dans locale dans la région de Hanovre, elle est repérée par Angela Merkel en qui fait sa protégée. La chancelière allemande n’hésite pas à lui confier le ministère de la famille dans son premier gouvernement et ira jusqu'à lui donner en 2013 les clés de celui de la défense. Là encore, une première pour une femme. Pourtant réélue à ce poste il y’a un an, ce dernier mandat fut davantage mitigé pour « Rosie ». La presse nationale allemande, ainsi que ses adversaires politiques lui ont notamment reproché la vétusté du matériel de l’armée et le déploiement de troupes supplémentaires au Mali. Cependant elle a surtout été attaquée pour avoir accusé l’armée de complaisance après l’arrestation d’un soldat aux penchants néonazis qui préparait un attentat.

Visée par une enquête parlementaire dans une affaire de favoritisme portant sur l’attribution d’un contrat de consultant, Ursula von der Leyen est, selon un baromètre Spiegel paru en mai, l’une des ministres les plus impopulaires en Allemagne. Heureusement, la conservatrice modérée a toujours pu compter sur le soutien sans faille d’Angela Merkel et a longtemps fait figure de chancelière potentielle. Néanmoins son bilan très controversé au ministère de la Défense a entravé son ascension.

 

Robin Magnier

Imprimer la page

Fil info

16:08
Monde

Un enfant de 9 ans meurt de la grippe aviaire au Cambodge

15:41
Monde

Les forces israéliennes prennent d'assaut un hôpital du sud de la bande de Gaza

15:21
Monde

Madagascar vote un texte de loi pour imposer des peines de castration chirurgicale ou chimique aux condamnés pour viol de mineur

14:21
Monde

L'ONU alerte : sans aide supplémentaire, des dizaines de milliers d'enfants pourraient mourir au Soudan, en guerre civile depuis dix mois

14:17
Monde

Les agriculteurs italiens défilent en tracteur devant le Colisée

14:09
Monde

Le prince Harry a conclu un accord financier avec le tabloïd Daily Mirror qu'il poursuivait pour collecte illicite d'informations

13:53
Monde

Les agriculteurs polonais reprennent les blocages à la frontière ukrainienne contre la concurrence de leurs voisins

12:24
Monde

En Colombie, le gouvernement et l'ex-numéro deux des FARC annoncent de nouveaux pourparlers de paix

11:31
Monde

Le nouveau commandant en chef ukrainien juge nécessaire un "perfectionnement" de l'armée pour vaincre la Russie

11:14
Monde

L'ambassade américaine en Ethiopie préoccupée par une potentielle "tuerie" de civils dans le Nord du pays

11:06
Monde

Plus de 300 trains annulés dû à une grève à la gare de Madrid

10:59
Monde

Selon l'ONU, le mois de janvier a été "le plus violent depuis deux ans" en Haïti

09:59
Monde

Le ministre de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 27 947 morts depuis le début de la guerre à Gaza

09:39
Monde

La Cour suprême de Colombie "assiégée" par des partisans du président

09:33
Monde

Quatre personnes tuées dans une fusillade en Géorgie, le tireur arrêté