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Les tracteurs se sont alignés devant le magasin Leclerc de Rive Étoile pour demander à peser dans les négociations avec la grande distribution. © Enora Séguillon
Côté gros sous, le projet est évidemment porté par des financements publics : le Crous de Strasbourg et l’Université. « Mais il faut garder une certaine rigueur comptable, pour ne pas jeter l’argent public par les fenêtres », nous confie Bernard Strauss, directeur adjoint du Service universitaire de l'action culturelle. Surtout après les deux millions d’euros de financement qui ont été injectés dans la transformation de l’ancien gymnase en salle de spectacle.
Une envie de ramener du lien
Au final, entre leur volonté de favoriser les jeunes talents, leur offre qui se veut atypique, leur localisation dans des quartiers qui « montent » et leur taille à cheval entre l’intimiste et le monumental, ces deux nouvelles scènes ont de quoi tirer leur épingle du jeu au sein du spectacle strasbourgeois. Mais ce dynamisme suffira-t-il à ramener les spectateurs dans les salles, malgré l’inertie des confinements successifs ? Rien ne permet de l’assurer, mais les gérants de salle ont envie d’y croire.
Géraud Bouvrot
Iris Bronner
Edité par Leïna MAGNE
Entre le cabaret, très prisé historiquement en Alsace, et le théâtre plus classique, difficile de s’ouvrir à de nouvelles formes. Autre manque d’après Charles-Alain Billard, tout était plus ou moins public, ou en tout cas subventionné par la ville. « Ici on est 100% privé. C’est Haziz Vardar qui possède le lieu, et on doit faire venir assez de public tous les mois pour rentabiliser la location. Alors ça passe par du théâtre bien sûr, mais pas seulement. On veut aussi louer l’espace de spectacle pour des conventions d’entreprise, des défilés de mode… et l’espace de réception pourra aussi être privatisé. Ce serait impossible sinon, on ne peut pas organiser du théâtre tous les soirs. »
Pour eux donc, la solution est toute trouvée : remplir les vides du monde culturel strasbourgeois, avec de la comédie qui ratisse large et une salle de spectacle de 500 places, « alternative entre la Laiterie et le Zénith ». Et il faut croire que ça marche, puisque tous les spectacles affichent complet jusqu’en mars.
La Pokop vise la jeunesse
Un peu plus proche du centre-ville, dans une autre zone généralement peu assimilée au théâtre ou à la musique, on veut aussi diversifier l’offre, avec la salle de spectacle La Pokop. Et là aussi, le besoin était plutôt criant. Située juste à côté du Campus central, il s’agit de la toute première salle strasbourgeoise clairement axée vers les étudiants, qui y bénéficient de places à deux euros. Et alors que d’autres villes universitaires comme Dijon ou Besançon disposaient déjà de telles salles depuis des années, celle-ci a mis du temps à se mettre en place. Dans les tuyaux depuis 2013, le projet a pris du retard, englué dans un plan de rénovation plus large du campus, qui a mis la priorité sur les logements étudiants.
Les travaux n’ont sûrement pas aidé à l’image du quartier, très populaire historiquement, et peu fourni en lieux culturels. Mais à présent que les chantiers se terminent peu à peu, peut-être que l’endroit va gagner en popularité auprès des artistes ? C’est bien possible, surtout que La Pokop se veut toute entière un espace dédié à la jeune création. Ateliers de pratiques artistiques, concours de création étudiante, résidences et évidemment spectacles, la palette y sera plutôt large. Pour l’inaugurer, c’est la compagnie de danse Marino Vanna qui ouvrira, ce 11 février. Après avoir peaufiné son spectacle sur place, son quatuor d’artistes pourra y tester son public, en salle comble, puisque tout est déjà réservé.