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Alors qu’aucun repreneur ne s’est pour le moment manifesté, les syndicats négocient désormais les conditions de leur départ. Sur Facebook, la CGT San Marina milite pour la signature d’un accord avec les adminsitrateurs judiciaires. Si la démarche aboutit, les syndicats espèrent obtenir une prime pour les salariés licenciés. Objectif affiché : que le montant de cette compensation financière corresponde à un versement équivalent à un salaire et demi.

Face à ces revendications, les administrateurs judiciaires proposent une prime allant de 400 à 1 000 €. Un montant jugé insuffisant par la CGT. Pour se faire entendre, l’organisation syndicale menace de bloquer des magasins appartenant à l’enseigne Minelli, dont l’actionnariat est identique à celui de San Marina. À l’échelle du territoire français, ce sont plus de 660 employés qui sont concernés par la fermeture.

Loris Rinaldi

Des apparences parfois trompeuses. Ce mercredi 15 janvier, difficile de ne pas remarquer l’attrait des clients pour la boutique San Marina aux Halles de Strasbourg. Des longues files d’attente devant les caisses aux nombreux essayages, tout semble aller pour le mieux pour l’enseigne de distribution de chaussures. Mais derrière le sourire affiché par les vendeuses, l’ambiance n’est plus au beau fixe. La devanture affiche des banderoles aux mentions « derniers jours », ainsi que des prix cassés.

Le mardi 14 février, les administrateurs judiciaires chargés de San Marina ont annoncé la fermeture prochaine des 163 magasins présents sur le territoire. Pour la société, qui souffrait de difficultés financières liées à la crise sanitaire, le placement en redressement judiciaire en septembre 2022 n’aura rien changé. Ainsi, à la disparition de l’enseigne le 18 février au soir s’ajoute une probable liquidation devant le tribunal de commerce de Marseille le 20 février.

Avec cette décision, San Marina rejoint la longue liste des enseignes de prêt-à-porter contraintes de fermer leurs portes à la suite de la pandémie. Parmi ces dernières, on compte Camaïeu, Kookai ou Pimkie.

« On sait pourquoi les gens viennent maintenant »

Des d’éléments qui rendent difficile de se réjouir de l’afflux des visiteurs : « On n’est pas bête, on sait pourquoi les gens viennent maintenant », confie une vendeuse les yeux rougis par l’émotion. Un constat que partage une autre collègue, dégoutée : « Ce ne sont même plus des clients, ce sont des vautours. » Face à cette fermeture, aussi rapide qu’imprévue, les vendeuses se disent « vidées et sans énergie ».

Les magasins de chaussures San Marina fermeront leurs portes samedi 18 février. Place des Halles, une dernière opération de destockage attire les clients, tandis que les employés se résignent.

[ Plein écran ]

Une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites a lieu jeudi 16 février. © CC / Paule Bodilis

  • Un employeur peut-il demander à son salarié s’il fait grève ? 

Oui, la question peut être posée. Cela permet à l’employeur de s'assurer de la bonne continuité du service. Bien que cette interrogation soit légale, c’est plutôt aux salariés de se déclarer grévistes.

  • Les salariés ont-ils l’obligation de répondre ?

Dans le secteur privé : aucune obligation de répondre. Il est cependant conseillé de se signaler comme gréviste, au risque de se voir infliger une absence injustifiée. Par ailleurs, il n’existe pas de délai de prévenance. Les salariés peuvent décider d’entrer en grève du jour au lendemain. Ils peuvent même déclarer à leur employeur qu'ils étaient grévistes le lendemain d'une journée de mobilisation. Toutefois, l’employeur doit connaître les revendications professionnelles de ses salariés dès le déclenchement du mouvement, comme l’explique le site du Service public.

Dans le secteur public, un préavis de cinq jours est obligatoire. Ce délai permet des négociations entre les syndicats et l’employeur, et d’organiser la continuité des services. Dans certains secteurs, comme la collecte des ordures, les Ehpad ou les crèches, les salariés ont l’obligation de prévenir leur administration 48 heures à l’avance (dont un jour ouvré) de leur volonté de se rendre dans la rue.

  • Est-ce que toutes les professions sont concernées par le droit de grève ?

Non, notamment dans le secteur public, où la continuité de certains services doit être assurée. Il s’agit des militaires, la magistrature, la police et la gendarmerie, ainsi que les agents de surveillance pénitentiaire.

D’autres personnes ne bénéficient que d’un droit de grève limité, avec une obligation de service minimum : les contrôleurs aériens, les professionnels du nucléaire, ceux des transports ou encore le personnel hospitalier, comme le détaille le site vie-publique.fr

Dans les écoles, un service minimum est une obligation légale. Si les enseignants sont moins de 25% à être en grève, les enfants sont accueillis dans l’établissement. Au delà, un autre lieu d’accueil, comme un centre de loisirs par exemple, doit être déterminé. Dans tous les cas, la loi confie cette responsabilité aux collectivités.

  • Les étudiants ont-ils un droit de grève ?

Au sens strict du terme, ils ne bénéficient pas d’un droit de grève, car il ne sont pas des travailleurs. En revanche, ils peuvent ne pas se rendre en cours. Mais attention, cette décision peut entrainer des conséquences pour les boursiers, dont la présence est contrôlée. Les concernés doivent se manifester auprès de l’administration de leur université ou de leur école. Sinon, ils pourraient devoir rembourser les frais de scolarité, voire perdre leur bourse.

Il en est de même pour les étudiants en alternance, dépendants d’un centre de formation continue (CFC) et salariés d’entreprises publiques ou privées. Ils ont donc l’obligation de prévenir leur CFC et leur employeur.

La grève est à distinguer du blocage d’une universités. Le blocage de Rennes 2, par exemple, qui a eu lieu le 6 février, est illégal car il représente une entrave à la liberté d’aller et venir dans un lieu public, comme le rappelle l’article L 811-1 du code de l’éducation.

Luca Salvatore

Édité par Matei Danes

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