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La quasi-totalité des parlementaires a insisté sur l’urgence de ratifier la convention afin de protéger au plus vite les femmes et les enfants des violences de genre et domestiques. D’après l’eurodéputée suédoise Evin Incir (S&D, sociaux-démocrates), “la question n’est pas faut-il ou non ratifier cette convention, mais dans quel délai ? Les femmes et les filles ne peuvent plus tolérer notre inertie”. L’eurodéputée grecque Elissavet Vozemberg-Vrionidi (PPE, droite) estime que le traité est “l’ensemble législatif le plus complet qui permet aux femmes de vivre sans violence dans l’Union européenne et au-delà”.

Une ratification urgente pour protéger femmes et enfants 

Si l’UE a signé le traité en 2017, la ratification en son nom n’est toujours pas réalisée. En cause : six pays (Bulgarie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, République Tchèque, Slovaquie) qui s’y refusent. Mardi, à la grande majorité, les eurodéputés ont fait pression sur ces États réfractaires pour adopter une position commune en faveur de l’adhésion de l’UE. 

Adoptée en 2011 par le Conseil de l’Europe, la convention d’Istanbul est l'instrument le plus complet de lutte à l’échelle internationale contre les violences faites aux femmes et les violences domestiques. L’accent est mis sur la prévention, la protection des victimes et la poursuite des criminels. A l’échelle de l’UE où une femme sur trois est victime de violence, l'application du traité permettrait un alignement des politiques des États membres.

“L’absence de ratification est une gifle aux femmes battues et aux valeurs de l’UE”, s’est exclamée l’eurodéputée italienne Isabella Adinolfi (PPE, droite) dans l’hémicycle ce mardi. Alors même que l’Union européenne a dévoilé une stratégie en matière d’égalité homme-femme d’ici à 2025, elle n’a toujours pas ratifié le premier traité international contraignant dans la lutte contre les violences faites aux femmes. 

Des installations de ce type devraient être installées à titre expérimental dans six endroits d'Oxford en 2024. © CC BY-NC-ND / Diamond Geezer

Le Parlement européen fait pression pour que l'Union européenne adhère enfin à la convention d’Istanbul, texte majeur dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Une énième tentative pour les eurodéputés de convaincre les États membres conservateurs qui ne l’ont pas fait.

Les manifestants ont enjambé la balustrade dans la tribune des visiteurs. © Célestin de Séguier

« Je me remets toujours en question en me demandant, qu’est-ce que j’ai mal fait ? Peut-être que si j’avais fait ça comme ça les choses se seraient passées différemment… » Chloé dit pouvoir « comprendre » l’irritabilité de certains patients. « C’est presque une forme de maltraitance envers eux, il nous faudrait plus de temps à leur accorder », souhaite-t-elle.

Déborah Ridel l’a constaté lors d’une enquête ethnographique menée de 2016 à 2018 dans deux services d’urgence d’hôpitaux du nord de la France. « Les deux choses principales qui vont à l’encontre des valeurs d’hospitalité et d’accueil inconditionnel que les soignants donnent à leur travail sont : la violence des gens comme vous et moi, et la violence que les soignants pensent infliger à leurs patients. »

« Le problème vient du manque de moyens et de personnels »

Valérie, Annick, Farah, Sabine, Chloé, Florent sont unanimes. A la question « Que faire pour que la violence des patients sur les soignants diminue ? », ils répondent en chœur : « Plus de bras ! ». Augmenter les effectifs permettrait selon eux une meilleure prise en charge en libérant du temps pour expliquer, discuter, humaniser les soins.

Mais c’est la réponse sécuritaire qui prédomine aujourd’hui dans les politiques publiques. Un « pansement sur une jambe de bois », selon Déborah Ridel. « Le problème vient d’un déficit de moyens, d’un manque de personnel. La meilleure façon de réduire les violences, c’est la parole. » Et pour parler, il faut du temps. Invitée à la concertation gouvernementale cette semaine, la sociologue a fait entendre sa voix. La ministre Agnès Firmin Le Bodo a annoncé « un plan d’action pour ceux qui nous soignent avant l’été ».

Louise Llavori

Édité par Baptiste Candas

 

 

Guyana-UE : un accord pour la protection des forêts amazoniennes

Les députés européens ont adopté à une large majorité, un accord de partenariat volontaire entre l’UE et la Guyana pour la protection des forêts amazoniennes.  Objectif : réduire l’exploitation illégale des bois tropicaux et l’orpaillage non encadré dans ce pays d’Amérique du Sud qui compte 800 000 habitants, dont 41 % vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Un enjeu de taille alors que les forêts recouvrent 87 % du territoire.

De nombreux gisements de minerais d’or sont en effet présents dans les sols forestiers guyanais. Ces techniques aurifères sont un fléau pour l’environnement car l’utilisation du mercure est au cœur de l’extraction de l’or. Ce mercure est ensuite rejeté dans le milieu naturel, polluant les sols et les rivières. Pour rappel, l’or joue un rôle central dans l’économie guyanienne, représentant 73 % de ses échanges avec l’étranger. Cet accord fait suite à celui de 2018 sur la légalité des produits du bois guyanien disponibles en Europe. Ce dernier contribuait déjà à lutter contre l'exploitation forestière illégale.

Ils étaient entre 7000 et 16 000 à battre le pavé contre la réforme des retraites à Strasbourg, le 16 février. © Isalia Stieffatre

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