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Père d'une élève au lycée Marcel Rudloff, résident à Achenheim, Philippe Hugel exprime son incompréhension face au manque de solutions de transports offertes à sa fille.
La cartographie des déplacements en transports en commun des élèves des lycées Jean-Monnet, Marcel Rudloff, Notre-Dame et la Doctrine chrétienne met en relief de fortes disparités. Les lycées du centre-ville sont nettement plus accessibles.
19 lycées à Strasbourg et des dizaines de lignes de bus, de tram empruntées matin et soir par les lycéens. Combien de temps mettent-ils pour effectuer le trajet entre leur domicile et le lycée ? Sont-ils tous égaux face aux transports ?
Afin de répondre à ces interrogations, nous avons sélectionné quatre lycées : Jean-Monnet à Neudorf, Marcel Rudloff à Hautepierre ainsi que Notre-Dame et la Doctrine chrétienne dans le centre. Deux d'entre eux : Notre-Dame et la Doctrine chrétienne sont des lycées privés proposant une filière générale. Les deux autres établissements sont publics, avec une filière générale, technologique et professionnelle pour Marcel-Rudloff.
Grâce aux adresses des élèves, nous avons établi une cartographie représentative des déplacements des lycéens en transports en commun. Les critères sur lesquels nous nous sommes basés sont : le temps de trajet, la proximité entre les domiciles des élèves et leur établissement ainsi que le nombre de lignes desservant les domiciles des élèves.
Il s'avère que les lycées ne sont pas tous desservis de la même façon. La moyenne du temps de trajet des élèves depuis les différents quartiers de Strasbourg vers les lycées indique que les deux établissements les mieux desservis sont ceux du centre-ville : le lycée Notre-Dame (temps moyen de 28 minutes) et la Doctrine chrétienne (32 minutes en moyenne). Vient ensuite le lycée Jean Monnet avec une moyenne de 35 minutes et enfin le lycée Marcel Rudloff avec 38 minutes.
Les élèves du lycée Notre-Dame sont ceux qui viennent de plus loin, près de 55% des élèves habitent dans un rayon de 20 km en dehors de Strasbourg. Ceux-ci passent en moyenne 42 minutes dans les transports matin et soir. De plus, ils sont confrontés à une moindre fréquence des bus. Situation inverse à La Doctrine : 58 % de ces lycéens viennent de Strasbourg même. Ils profitent donc de la proximité et d'une grande fréquence des transports.
À Jean Monnet aussi, les élèves viennent en majorité de l'environnement proche. Près de la moitié des élèves du lycée Jean Monnet habitent dans la partie sud de Strasbourg (Neudorf, Neuhof et Meinau). La répartition des élèves de Marcel Rudloff est hétérogène : 42,5 % habitent dans la zone Ouest (Cronenbourg, Hautepierre, Koenigshoffen, Montagne Verte), où se situe l'établissement, mais ils sont aussi 48,2 % à venir d'un rayon de 20 km en dehors de la ville.
Les lycées Notre-Dame et la Doctrine chrétienne sont ceux qui bénéficient du plus grand nombre de transports du fait de leur emplacement en plein centre. 5 trams et 6 lignes de bus desservent Notre-Dame dans un rayon de 300 mètres ; 4 tram et 3 lignes de bus desservent la Doctrine chrétienne. En revanche, seuls un tram et deux bus desservent le lycée Marcel Rudloff et un bus et un tram, le lycée Jean-Monnet. Conséquence : les lycéens qui n'habitent pas dans les quartiers environnants doivent effectuer au moins une correspondance.
Aurélia Abdelbost
CREDITS :
Directrice de la publication : Nicole Gauthier
Encadrement pédagogique : Alain Peter - Philippe Breton
Réalisation : Aurélia Abdelbost, Sophie Allemand, Shaza Almadad, Arthur Blanc, Maxime Bossonney, Paul Boulben, Laurie Colinet, Vickaine Csomporow, Baptiste Decharme, Camille Langlade, Hugo Laridon, Anne Mellier, Clément Nicolas, Victor Noiret, Laurent Rigaux et Romane Viallon
Encadrement technique : Guillaume Bardet
Une partie des élèves du lycée Marcel Rudloff est confrontée à des tracasseries de transport, en raison de la séparation institutionnelle entre les réseaux CTS et CTBR.
Le lycée Marcel Rudloff est situé au cœur du quartier des Poteries, dans l’ouest de la ville. La majeure partie de ses élèves proviennent de Hautepierre et Koenigshoffen. Mais aussi des villages à l’ouest de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS). 95 élèves habitent notamment la Communauté de communes des Châteaux, qui comprend Achenheim, Breuschwickersheim, Hangenbieten, Kolbsheim et Osthoffen. Ils sont reliés à Strasbourg par la Compagnie des Transports du Bas-Rhin (CTBR).
Un bus par jour
Les lycéens d’Achenheim peuvent ainsi emprunter la ligne 240 de la CTBR qui dessert le lycée directement. Mais le bus ne s’arrête devant l’établissement qu’une fois par jour à l’aller et n’y passe que deux fois dans le sens inverse, dont une à midi. Mieux vaut ne pas louper le 7h17 à Achenheim-Mairie ! Après 17h39, la seule solution pour rentrer chez soi est de se rendre au centre de Strasbourg avec le tram D et de prendre le bus 240 à partir des Halles. Ou de prendre le bus 70 de la CTS qui passe aussi devant le lycée, jusqu’à Oberschaeffolsheim et marcher. Le hic, c’est que l’abonnement CTBR ne donne pas accès aux lignes de la CTS.
Au 1er janvier 2017, la Communauté des Chateaux sera intégrée à l’EMS. Les lycéens pourront bénéficier d’un seul abonnement donnant accès à toutes les lignes offertes par la CTS et la CTBR dans le périmètre géographique de l’Eurométropole. Un gain pratique mais pas financier : le tarif pour les habitants d’Achenheim sera multiplié par deux, passant de 135 euros à 256 euros par an.
De plus, si les lycéens pourront utiliser tram et bus de la CTS pour se déplacer, la desserte de la ligne 240 restera inchangée. Au quotidien, il y aura toujours deux bus par jour à Achenheim.