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Sur quels produits l’économie est-elle la plus importante ?

Monique est convaincue de faire des économies en faisant ses courses alimentaires en Allemagne. Elle fouille dans son sac à main, et en sort sa liste de courses. Les différences de prix sautent aux yeux : un écart de 1,11 euros sur les crackers, et de 0,36 euros pour le paquet de beurre de 250 grammes, dont Monique et son mari sont des grands consommateurs. Les bouteilles d’huile d’olive seraient également affichées à 0,94 euros moins cher dans les enseignes allemandes.

Valérie, de son côté, aime les produits bio. Pour elle, le calcul est rapide : «  Ces produits sont beaucoup moins chers en Allemagne ». Quant à la loi Alimentation, Valérie la considère exagérée : « En comparant les dépenses alimentaires avec le revenu moyen de la plupart des Français, les prix des produits alimentaires sont déjà très élevés aujourd’hui. À l’époque, on remplissait notre panier pour 50 euros, aujourd’hui on atteint presque le double du prix ». En outre, les jus de fruits sont le plus souvent conditionnés en bouteilles de verre, et les sodas seraient beaucoup moins chers qu’en France.  Des arguments supplémentaires pour la Française.

A Kehl, petite ville transfrontalière, supermarchés et grandes-surfaces accueillent de plus en plus de Français. Sur le parking d’une des enseignes, Monique et son mari, un couple de retraités français, poussent un chariot rempli à ras bords. Après avoir longtemps habité en Allemagne, les deux Français sont habitués à y faire leurs courses.

Deux fois par mois, ils prennent la voiture pour faire leur stock de denrées alimentaires. Face à la hausse des prix entraînée par la loi Alimentation, Monique est plus que jamais convaincue de faire des économies en Allemagne.

Valérie, quarantenaire aux lunettes de soleil noires, vient de ranger ses achats dans sa voiture. Elle aussi se rend régulièrement à Kehl pour faire des économies :«  200 grammes de myrtilles pour 1,49 euros », se réjouit la femme, « en France, je ne les aurais jamais trouvé à ce prix ».

Ils sont nombreux, en Alsace, à faire leurs courses alimentaires chez leurs voisins allemands, où les prix sont un peu moins élevés. Avec la loi Alimentation, certains produits voient leur prix augmenter de 5 à 6 % en France, ce qui pourrait encore intensifier ce phénomène. Mais est-ce la seule raison qui pousse ces français à traverser le Rhin? Décryptage.

Les parents d'élèves pensent déjà à la rentrée de 2019 après la décision du maire de revenir à quatre jours de classe par semiane./ Sophie Etienne

Se pose aussi la question de l’organisation de la rentrée 2019, le maire Roland Ries a promis de maintenir un temps d’accompagnement scolaire gratuit le mercredi matin. De leur côté, certains parents réfléchissent déjà à leur future organisation. Sylvie va remettre à contribution ses parents pour garder les enfants. « On va reprendre le rythme d’avant la réforme à quatre jours et demi », sourit la mère de famille.

Reste l’épineuse question des vacances scolaires. Les vacances de la Toussaint risquent d’être raccourcies. Une situation qui ennuie Manuel : « Je souhaite prendre mes billets maintenant pour partir en vacances. Ils seront moins chers. Mais avec ces nouveaux changements de rythmes scolaires, on ne sait pas quand seront précisément les vacances des enfants. »

Les conseils des écoles choisiront s’ils grignotent sur les vacances au profit d’une diminution du nombre d’heures de cours par jour après les vacances d’hiver.

Thomas Vinclair

Roland Ries a suivi le désir des conseils des écoles. Près de 90% des 112 établissements scolaires de la ville de Strasbourg se sont opposés à la formule des 4 jours et demi. Une fronde soutenue par une grande partie du corps enseignant.

Avec ce revirement, la mairie balaye la grande consultation qu’elle avait lancée au printemps dernier. À une courte majorité, parents d’élèves et enseignants avaient validé le scénario des quatre jours et demi voulu par la mairie. Guillaume est très surpris par le choix final de Roland Ries. Ce père de famille trouve que la mairie a décidé « sous la pression des syndicats des enseignants». Inquiet, il estime qu’il est « très difficile de tenir six heures en classe pour les enfants de quatre ans. »

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