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Après « Dry January », le mois sans alcool, et « JanuHairy », le mois sans épilation, voici Février sans supermarché, le nouveau défi à la mode sur les réseaux sociaux.

Créé à la fin du mois de janvier, le groupe Facebook Strasbourg sans supermarché compte déjà un peu plus de 160 membres. La communauté a vu le jour grâce au mouvement Février sans supermarché, lancé par le site suisse En vert et contre tout. « L’idée m’est venue d’un groupe Facebook dont je fais partie, et qui s’appelle Bio, vrac, local et bon plan dans le canton de Neuchâtel, où je réside », explique Leïla Rölli, fondatrice du site.

Dans ce groupe en 2017, une femme propose alors un défi simple : pendant un mois, faire ses courses uniquement chez de petits producteurs ou épiceries indépendantes. Et surtout, éviter de mettre les pieds dans un supermarché. Leïla Rölli adhère au projet, mais trouve dommage qu’il se cantonne seulement à ce groupe d’environ 300 personnes. Elle lance alors différents groupes à travers la Suisse, puis en France et, depuis cette année, en Belgique.

Le succès est rapidement au rendez-vous. « 800 personnes ont participé à l’opération en 2017, et 20 000 en 2018 », précise la jeune femme. En France, il existe désormais 35 groupes locaux.

Changer ses habitudes de consommation

Au sein de ces communautés, les membres échangent leurs bons plans et leurs adresses pour consommer local. Dans un message, Mona, 25 ans, recommande aux internautes La Nouvelle Douane, et le Biocoop Coquelicot. « Ça fait deux ou trois mois que j’ai commencé à boycotter les supermarchés », raconte la jeune femme, qui réside à Neudorf. La raison ? « Ces lieux ne sont vraiment pas agréables à fréquenter, et je ne sais pas où va mon argent ensuite, où il sera réinvesti, précise-t-elle. Ce n’est pas le cas des structures comme la Nouvelle Douane. Là, je sais qu’il sera directement versé aux producteurs ».

Plus largement, l’objectif du défi est de montrer aux consommateurs qu’il existe une autre façon de consommer.  « Consommer moins, mais mieux » précise Leïla.

Un défi accessible à toutes les bourses ?

« Il faut arrêter de dire que tout est forcément plus cher dans une épicerie » dénonce la fondatrice d’En vert et contre tout. « Il y a des personnes qui achètent en épicerie vrac bio comme ils achètent en supermarché. Si on fait ses courses comme ça, c’est sûr que cela va coûter plus cher. » Pour limiter les achats superflus, la jeune femme invite les consommateurs à se poser une question avant tout achat : « est-ce juste une envie, ou un besoin réel ? »

Éviter les supermarchés pour éviter les tentations : une idée que partage Mona. « Avant, quand je faisais mes courses à Monoprix, j’avais tendance à prendre d’autres produits en plus de ceux que j’avais prévu d’acheter. » Avec à la sortie, un ticket de caisse plus important.

En privilégiant les producteurs indépendants, la jeune femme n’a pas l’impression de se priver. Elle dépense chaque semaine environ 20 euros en fruits et légumes sur le marché de son quartier. « Pas plus cher qu’en supermarché, surtout compte-tenu de leur qualité » précise-elle. « Ce qui m’intéresse, c’est d’acheter des produits bruts et de les préparer moi-même. Après, cela demande plus d’organisation, et plus de temps. »

Un investissement de temps

Du temps, c’est justement ce qu’il manque à Stella. À 22 ans, l’étudiante fréquente régulièrement l’épicerie Le Bocal pour acheter ses légumineuses et ses pâtes en vrac. Elle aimerait pouvoir aller plus loin et éviter les supermarchés. Mais ses horaires ne lui permettent pas de le faire pour l’instant. « Les supermarchés ont l’avantage d’être ouverts plus tard le soir que les épiceries dans mon secteur. Et puis je suis végétarienne. Le tofu, par exemple, est plus difficile à trouver sur les marchés. »

Sur son site internet, Leïla Rölli conseille à ceux qui ont peur de ne pas arriver à relever le défi d’y aller progressivement. « En allant, par exemple, acheter son pain chez le boulanger plutôt qu’en grande surface ». Un geste simple, mais un premier pas vers une consommation plus responsable.

Camille Battinger

Février sans supermarché, ça vous parle ? L’initiative, lancée par le site suisse En vert et contre tout, incite les consommateurs à fréquenter les petits commerces et les épiceries indépendantes. À Strasbourg, le mouvement a déjà quelques adeptes.  

Stella fait déjà une partie de ses courses alimentaires dans une épicerie vrac indépendante. / Camille Battinger

Dans la capitale alsacienne, la Saint-Valentin durera dix jours. Balades en calèche, shooting photo et slows, le programme de festivités imaginé par la Ville laisse les Strasbourgeois rêveurs (ou pas).

Passerelle de l'Abreuvoir à Strasbourg. / Pierre Griner

Les avis sont mitigés. Si Valérie, employée à l'office de tourisme, apprécie les visites de caves à vin ou les bals dansants et autres « Baby booms » organisés au café des amours, monté pour l'occasion sur la place Kléber, pour Khalil, réceptionniste d'un hôtel du centre-ville, « Strasbourg mon amour » est d'abord une célébration commerciale. « L'accent devrait être mis sur l'aspect romantique indéniable de Strasbourg tout au long de l'année, plutôt que d'organiser un événement centré sur une fête beaucoup trop commerciale ». Sûrement en référence à la « Slow Party » ou au « Speed Dating sur patins » du 14 février, il estime que certains rendez-vous sont un peu démodés, voire cucul, et pas adaptés à un public jeune « qui veut juste faire un petit restaurant sympa, une sortie en boîte, et pas aller dîner en amoureux avec des gros cœurs qui pendent du plafond et un serveur déguisé en lapin Playboy » lâche-t-il le sourire aux lèvres. Il s'empresse ensuite de rhabiller pour l'hiver le café des amours : « c'est beaucoup trop kitsch... ».

Rémi, chocolatier, abonde dans son sens : « avec des événements comme 'La croisière s'amuse' (organisée par Batorama le 15 février), on est clairement dans le ringard avec ce genre de sorties vieillottes ». C'est dit. Il déplore aussi le côté commercial de l'événement, pendant lequel restaurants et cafés n'hésitent pas à augmenter leurs prix selon lui. Sa collègue Luz, la soixantaine, s'exclame, avec son accent chantant sud-américain : « L'amour c'est tous les jours ! Pas besoin d'un jour spécial, et puis ça tourne toujours autour du sexo maintenant ! ». Même si on ne perçoit pas tout de suite le potentiel lubrique d'événements tels que le « Brunch des amoureux » ou le concert de clavecin au Palais Rohan.

Nâdiya, Kubranur, et Clélia ne connaissaient pas « Strasbourg mon amour ». Mais pour les trois étudiantes, la ville a véritablement une touche de romantisme à offrir, « avec ses canaux, petites ruelles et vieilles maisons ». Le secret d'une sortie en amoureux réussie ? Simplement être à l'aise avec l'autre personne. « Ce n'est pas le lieu ni l'ambiance qui compte le plus » affirme Kubranur. Pas forcément besoin de bal salsa, d'un shooting photo « boudoir » ou d'une « soirée tigres et tigresses » donc...

Pierre Griner

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