Idlib comme dernier refuge
Dernier bastion de la rébellion syrienne, la province d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie, accueille, depuis le début du conflit syrien il y a sept ans, des réfugiés venant de l’intégralité du pays, djihadistes comme civils. Un million et demi de personnes y ont trouvé refuge, doublant ainsi la population de la province. Parmi eux, se trouvent près d’un million d’enfants. Si les forces gouvernementales décidaient d’attaquer, les civils présents sur place se retrouveraient sans réelle échappatoire. Si certains décident de fuir vers la Turquie voisine ils risquent également de se retrouver piégés entre les forces du régime et les djihadistes. En effet, Ankara accueille déjà trois millions de réfugiés syriens et ne veut plus ouvrir ses portes.
800 000 déplacés ?
La bataille d’Idlib n’a pas encore officiellement commencé mais le sud de la province, fait déjà face à des bombardements de grande ampleur. 30 000 personnes ont fui depuis début septembre vers le nord d’Idlib ou le reste de la Syrie. L’ONU estime que ce conflit pourrait faire jusqu'à 800 000 déplacés. Une offensive des forces du régime mettrait en péril le bon fonctionnement de l’acheminement de l’aide humanitaire déjà chaotique depuis la Turquie. Face à la tension croissante, Antonio Guterres a exhorté les trois garants de l’accord d’Astana signé le jeudi 4 mai, la Turquie, l’Iran et la Russie à préserver les services de base tels que les hôpitaux et à assurer le plein respect du droit international humanitaire.
L’impasse des négociations internationales
Les accords d’Astana prévoyaient de faire d’Idlib la dernière « zone de désescalade » en Syrie. Vendredi 7 septembre, les présidents russe, turc et iranien ont campé sur leur position. La proposition turque de cessez le feu a été rejeté par la Russie et l’Iran, alliés du régime de Damas, qui estiment que celui ci est en droit de reprendre par la force le contrôle de son territoire. Face à l’échec de ces négociations et l’ensemble des facteurs de risque à Idlib, le conseil de sécurité s’est réuni mardi 11 septembre à Genève et a souligné le besoin de faire avancer le processus de pourparlers enclenchés à Genève sous l’égide de son envoyé spécial pour la Syrie, Staffan de Mistura.
Ecraser la région
L’attaque imaginée par la dictature sanguinaire de Damas prévoit de frapper dans un premier le temps le sud de la province qui abrite les rebelles du Front de Libération Nationale (FLN). Ces rebelles devraient, selon les experts, se rendre rapidement. La situation est en revanche totalement différente au nord. La deuxième phase du plan de bataille des forces gouvernementales prévoit d’attaquer la partie nord de la province qui est dominée, depuis le printemps 2018 par le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham, issu de l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie. D’autres groupes, non-syriens, sont également prêts au combat. Parmi eux des combattants venus d’Ouzbékistan, de Tchétchénie et de la région autonome ouïghoure en Chine. Jean-Yves Le Drian estime que ces djihadistes « se réclamant plutôt d’Al- Qaïda […] sont entre 10 000 et 15 000 ».
Ces djihadistes étrangers ont aiguisés leur capacité de combat dans d’autres conflits. Sam Heller, analyste à l’International Crisis Group, explique à l’Agence France-Presse que ces personnes acculées dans la province d’Idlib sont déterminées à mourir au combat. Fabrice Balanche, spécialiste du Moyen-Orient ajoute, dans un article du Figaro: « La première offensive [contre les rebelles] dans le Sud devrait causer relativement peu de victimes civiles, car la population possède la possibilité de se réfugier dans le Nord de la province, à la frontière turque. La deuxième offensive devrait être d'une toute autre ampleur et pourrait causer une véritable catastrophe humanitaire ».
La chute d’un symbole
Au delà des pertes humanitaires, la bataille d’Idlib est aussi une bataille symbolique. Le régime syrien, soutenu par la Russie et l’Iran, a déjà repris les deux tiers du pays. Cette victoire scellerait la fin de la reconquête du territoire. Fabrice Balanche estime que « les mises en garde et protestations des pays occidentaux et de l'ONU n'ont aucune influence, car Damas, Moscou et Téhéran veulent en finir avec la rébellion. »
Tifenn Clinkemaillié
Les bombardements s’intensifient à Idlib depuis le 8 septembre et font craindre aux Nations unies jusqu’à 800 000 déplacés. Mardi 11 septembre, le conseil de sécurité de l’ONU a appelé à éviter un tel massacre dans le dernier bastion d’insurgés.
Idlib pourrait devenir « la pire catastrophe humanitaire du XXIème siècle ». C’est en ces termes que Marc Lowcock, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires aux Nations unies, a alarmé lundi 10 septembre. Pour Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, la situation pourrait se transformer en véritable « bain de sang » si le régime du président Bachar Al-Assad et les forces russes décident d’intensifier leurs frappes contre la province. En proie à des combats toujours plus intense depuis 2011 cette bataille pourrait s’avérer encore plus meurtrière que les précédentes.
Club mythique du basket français, l’Asvel, a annoncé, hier, qu’il allait changer ses couleurs et son nom historique pour satisfaire aux exigences d’un sponsor. Une décision qui en rappelle d’autres dans le monde du sport.
L’ASVEL, se travestir pour séduire
Après 70 ans à évoluer en vert, l’ASVEL Lyon-Villeurbanne, un des monstres du basket français avec ses 18 titres de champion de France, débutera la saison 2018/2019 avec un maillot noir et blanc. La raison ? Un contrat avec le vendeur en ligne lyonnais de produits high tech, le groupe LDLC, dont les initiales ramènent au créateur du groupe : Laurent de la Clergerie. Déjà sponsors du club, l’entreprise a décidé de prendre un peu plus de place au sein de la maison Villeurbannaise en apposant sa marque sur le nom du club et en donnant ses couleurs à la liquette de l’équipe. Un contrat de naming sans précédant dans le basket français.
Cette année, les supporters des clubs de Jeep Elite devront s’habituer à voir leurs favoris affronter l’équipe LDLC-Asvel. Pour les aficionados des résidents de l’Astroballe, le pli aura certainement un peu plus de mal à se faire. « Personnellement, cela ne me choque pas, parce que j’ai vécu ça aux Spurs (de San-Antonia, dans le championnat américain de NBA, NDLR), précise, au journal Le Progrès, Tony Parker, le président de l’Asvel. Il faut que les gens s’habituent, mais si on veut devenir un club qui joue au plus haut niveau européen, ce sont des étapes que vous êtes obligés de franchir. » Les nouvelles ambitions du club, le verre d’eau qui pourrait aider à faire passer la pilule, à des supporters généralement très attachés à l’identité de leur club.
Si à l’échelle française, la pratique a de quoi choquer les plus romantiques, ce contrat est loin d’être un Ovni dans le paysage du basket européen où les accords de ce type pullulent. Cette année, la moitié des équipes participant à l’Eurocoupe ont signé un contrant de naming. La proportion est similaire dans la plus prestigieuse des Coupe européenne, l’Euroligue, que souhaite, à terme, intégrer les Rhodaniens.
Présentation du nouveau maillot, avec un clin d'oeil historique pour les 70 ans du club ! #LDLCASVEL pic.twitter.com/8hwp7P1Vjs
— LDLC ASVEL (@LDLCASVEL) 11 septembre 2018
Cardiff City, bafouer l’identité d’un club pour adapter sa marque
En 2012, Vincent Tan, investisseur malaysien à moustache décide de s’offrir le club de football de Cardiff City, alors en Championship (2e division anglaise à laquelle participent aussi les clubs gallois). Un apport financier bienvenu pour des supporters qui vont rapidement déchanter. Tan veut créer une marque crédible en Asie et juge l’hirondelle, symbole du club, incompatible avec cette mission. L’oiseau de malheur est remplacé par un dragon rouge qui en impose et donne sa couleur aux tuniques des Gallois.
Pour mater les quelques supporters contestataires, l’investisseur malaisien voit les choses en grand et arrose de 20 000 écharpes rouges, les supporters présents au Cardiff City Stadium, un soir de février 2013. Mais la greffe ne prend pas et le club annonce, en janvier 2015, qu’il revient à ses anciennes couleurs. L’Hirondelle reprend, elle aussi, sa place sur le logo, juste au dessus… d’un petit dragon rouge.
Le Stade français, changer de couleurs pour booster son marketing
Dans le paysage du rugby français, il est désormais incontournable. Lui, c’est le maillot rose pétant du Stade Français. Une idée lucrative qui a germé dans l’esprit de l’ancien président du club, Max Guazzini, en 2005. «On était partis sur la couleur argent pour le maillot extérieur, mais en allant à l’usine, on a vu que ça sortait gris clair. Je me suis dit pourquoi ne pas essayer quelque chose de plus flamboyant comme le rose », explique l’homme fort du club francilien à 20Minutes.
A l’aube de la saison 2005/2006, le virage est net. Fini les maillots bleu marine et rouge qui rappelait les couleurs du club de football de la capital, désormais le stade français affiche, sans complexe une tunique rose fushia qui fait parler dans le monde de l’ovalie. Et fait aussi vendre (voir le graphique ci-dessous).