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10h30 : "La Cour devrait donc détourner les yeux ?", demande Alison Macdonald, l'une des avocates des plaignants.

"La Convention (des droits de l'Homme) n'offre aucune protection aux jeunes face au changement climatique. Le problème serait trop compliqué, trop global, trop mondial... La Cour devrait donc détourner les yeux ?", a questionné Alison Macdonald, une des avocates des plaignants portugais. 

Pour répondre à la défense, qui affirmait que les plaignants n'avaient pas encore épuisé les voies de recours internes, c'est-à-dire dans chaque pays concerné (condition pour pouvoir saisir la CEDH), l'avocate pointe "un manque d'effectivité dans les voies de recours internes pertinentes". "Intenter 32 procès simultanément serait extrêmement difficile, un véritable fardeau. Cela transformerait les droits des requérants en une illusion. Cette cour est mieux placée pour statuer sur les questions internationales relatives au changement climatique", a-t-elle avancé. 

Au sujet de la qualité de victimes des requérants, point attaqué par le représentant du Portugal : "Les preuves catastrophiques des scientifiques montrent que les dommages vont s'aggraver. Les plaignants devront faire face à des préjudices non négligeables. Ils seront pires quand nous dépasseront les 1,5° C de réchauffement."

"Le fait que ces risques concernent d'autres personnes ne fait pas moins d'eux des victimes. Le fait que certains de ces risques ne soient pas encore présents ne les prive pas non plus de leur statut de victime", a conclu Alison Macdonald.

9h30 : Un point sur la situation. La défense a la parole dans un premier temps : les représentants des États poursuivis par les plaignants tentent de déconstruire leurs arguments de recevabilité de la requête. Ils essaient de convaincre les juges de la CEDH que la requête n'est pas compatible avec les prérogatives de cette juridiction.

Suivez l'actualité de la guerrre en Ukraine. Photo : Jakub Laichter/Pixabay

10h05 : Pour Ricardo Matos, le représentant du Portugal, les plaignants ne sont pas des victimes "directes" du réchauffement climatique. 

Pour Ricardo Matos, il n'y a pas de preuves d'un lien de causalité entre les requérants et les dégradations environnementales. Leur qualité de victime ne serait pas établie, car ils n'auraient pas de preuves que les conséquences directes du réchauffement climatique leur auraient causé des préjudices physiques et matériels : "De simples conjonctures ne suffisent pas, des liens de causalité doivent être établis pour que la requête soit recevable". Les gênes et limitations présentées par les requérants à cause du réchauffement climatique ne représenteraient pas, selon le représentant du Portugal, une violation de leurs droits fondamentaux.

Bonjour, et bienvenue sur ce live consacré au suivi de l'audience qui s'ouvre aujourd'hui devant la Cour européenne des droits de l'homme, à Strasbourg. Six plaignants portugais ont ouvert une action en justice contre 32 États européens, les accusant d'inaction climatique. La Grande chambre de la Cour, constituée de 17 juges, jugera si la requête est recevable ou non.

11 h : Bonjour et bienvenue dans ce live consacré au 581e jour de la guerre en Ukraine

 

Ce live vous est proposé par notre journaliste Kilian Bigogne. 

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