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Mikhaïl Kassianov : "Je donne de deux à cinq ans à Poutine"


14 mars 2012

Mikhaïl Kassianov  est l'un des responsables du parti libéral anti-Poutine PARNAS. Il a été vice-ministre des finances de Boris Eltsine et premier ministre  de Vladimir Poutine.

 


Crédit photo: Anastasia Sedukhina

 

Les élections russes sont passées. Quel est le programme de l'opposition ?

    Nous maintenons nos demandes: de nouvelles élections, la libération des prisonniers politiques...Une amorce de négociation a commencé avec le pouvoir sur les réformes politiques. Le Président Medvedev a déjà fait un pas. Il a proposé l'assouplissement des règles d'enregistrement des partis politiques et le retour à l'élection directe des gouverneurs de région, nommés par le Kremlin depuis 2004. Ce n'est pas assez, il faut aller plus loin.

     

    Que demandez-vous dans l'immédiat ?

     

    D'abord, de pouvoir exister légalement en tant que parti, ce qui n'est toujours pas le cas pour nous et d'autres formations. Nous devrions aussi pouvoir constituer des coalitions pour présenter une liste unique aux élections parlementaires.

     

    Sur le retour aux gouverneurs élus: nous y sommes, bien sûr, favorables. Mais Vladimir Poutine, qui redevient président en mai, veut garder « le filtre présidentiel » (qui lui permet d'éliminer les candidats en amont ndlr). Et cela nous sommes contre.

     

    Une autre de nos demandes principales est de modifier la procédure des élections à la Douma, la chambre basse du parlement russe. Depuis 2007 les députés sont élus au scrutin proportionnel. Notre but est de revenir à  l'ancien système : moitié majoritaire, moitié proportionnel.

     

    Des manifestations semblent se limiter à Moscou et Saint-Pétersbourg. La contestation est-elle absente en province ?

     

    Les mouvements de contestations commencent toujours par les capitales, les villes « les plus cultivées ». Aujourd'hui on voit les manifestations les plus massives à Moscou et Saint-Pétersbourg, mais aussi dans les grandes villes comme Iekaterinbourg et Nijni Novgorod. La province bouge également, lentement, mais ça va dans la bonne direction.

     

    A votre avis, le régime de Vladimir Poutine est-il durable ?

     

    Je lui donne de deux à cinq ans. La société change et elle aura besoin d'un autre régime.


    Anastasia Sedukhina

     

     

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