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Le diabète, maladie européenne?


14 mars 2012

 

 

Le Parlement européen a adopté à mains levées, mercredi 14 mars à Strasbourg, une résolution en faveur d'une stratégie européenne pour combattre le diabète. Une maladie dont souffrent plus de 32 millions d'européens.

 

Le diabète étant une maladie non transmissible (MNT), et la santé relevant du domaine des Etats, en quoi l'Union européenne est-elle compétente sur le sujet ? Au-delà des nombreuses déclarations d'intentions, quelles mesures concrètes se dessinent au niveau européen ? La Commission devra répondre à ces questions. En attendant, les députés ont ouvert le débat et formulé quelques pistes.

 

La résolution insiste sur la nécessité de différencier deux types de diabète. Le diabète de type 1 qui concerne moins d'un diabétique sur 10 et qui aurait des causes génétiques et le diabète de type 2, - 90% des cas- , en grande partie causé par «des comportements inadéquats» : manque d'activité physique, alimentation déséquilibrée, alcool... A l'heure actuelle, on ne peut guérir aucune forme de diabète, mais simplement freiner les effets néfastes de cette maladie chronique.

 

Pour le diabète de type 1, les eurodéputés évoquent une meilleure coordination européenne de la recherche. L'occasion viendra en 2014 avec le  8ème programme de recherche et de développement de l'UE. Il doit renouveler pour 6 ans l'attribution des plus de 50 milliards d'euros (le 3ème budget de l'UE) dont dispose le programme. Depuis 2007, plus de 200 millions ont déjà été affectés pour lutter contre l'obésité et le diabète.

 

Pour le diabète de type 2, qui touche en général des personnes âgés d'au moins 50 ans, l'Union peut intervenir de façon transversale en encourageant les populations à modifier leurs modes de vie comme elle s'implique depuis longtemps dans la lutte contre le tabagisme. Eurodéputés et représentants de la Commission et du Conseil partagent ce constat : il faut une grande politique de prévention. Le chantier prioritaire est la lutte contre l'obésité (une personne obèse sur 2 est touchée par le diabète). Certains députés ont parlé par exemple de surtaxer les aliments trop gras ou malsains et de consacrer l'argent récolté à la lutte contre la maladie.

 

Le groupe des verts s'est abstenu. Ses élus affirment que ce texte "a été préparé par la coalition européenne pour le diabète et par le groupe de travail de l'UE Diabète, tous deux largement financés par  l'industrie pharmaceutique". Ils dénoncent ce lobby "qui va bientôt proposer aux jeunes enfants des médicaments anti-cholésterol (statines) pour lutter contre le diabète". Pour eux, les médicaments en question sont à la fois extrêmement onéreux et dangereux pour les enfants.

 

Cette résolution qui décline au niveau européen une priorité de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) vise d'abord à faire prendre conscience de la gravité du problème. 325 000 décès par an sont attribués au diabète dans l'UE et on prévoit une augmentation de 16% d'ici 2030. Le diabète est aujourd'hui la 4ème MNT qui fait le plus de dégâts dans le monde après les maladies cardio-vasculaires, le cancer et les maladies respiratoires.

 

Nathan Kretz

 

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