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Etat des lieux des projets d'élargissement dans les Balkans.


11 mars 2015

Tout en faisant état de progrès importants, le Parlement européen a pointé mercredi plusieurs problèmes communs à quatre pays des Balkans sur le chemin de l'intégration européenne. Il s'agit du Monténégro et de la Serbie, dont les négociations d'adhésion sont en cours, et de l'Ancienne République yougoslave de Macédoine et du Kosovo qui on le statut de candidats. Tous souffrent à des degrés divers des mêmes maux : corruption massive, médias inféodés à des oligarques, discriminations envers les minorités ethniques et manque de réformes économiques profondes.

Le Monténégro sur la bonne voie.

Le pays est clairement en avance sur ses voisins dans le processus d'intégration et tous les groupes politiques l'encouragent dans sa démarche. Des progrès restent  néanmoins à faire en matière de lutte contre la corruption, et de respect des droits des minorités serbes et croates. Les lacunes sont également très importantes en matière d'indépendance de la justice et des médias. Le Parlement se félicite de l'alignement de Podgorica sur la politique de l'UE, concernant les sanctions imposées à la Russie.

Le train de Belgrade est en route vers Bruxelles 

Le Parlement salue l'amélioration et la reprise du dialogue entre la Serbie et le Kosovo. Selon la représentante du conseil, Elzbieta katarzyna Lukacijewska : « L’avancée des négociations de l'adhésion serbe sera liée aux relations avec le Kosovo et nous nous réjouissons du dialogue du 9 février dernier ». Pour ce candidat officiel depuis 2012, des efforts restent à faire en matière de réforme économique, pour attirer des investisseurs étrangers et créer de la croissance. La Serbie doit aussi régler ses problèmes de discrimination à l'égard des minorités Roms et Bulgares. Selon les parlementaires, elle devrait aussi engager une grande réforme de son système judiciaire afin d'entamer, de manière indépendante, des poursuites contre les criminels serbes pendant la guerre en ex-Yougoslavie.

Querelle sur le nom et instabilité politique en Macédoine

Le veto grec sur le nom revendiqué par celle qu'elle n'entend appeler qu' "ancienne République yougoslave de Macédoine" (FYROM) bloque la candidature de Skopje à l'Union Européenne. Pour les députés grecs, l'utilisation du terme "Macédoine" est une usurpation inacceptable de leur histoire et de leur culture. Pendant le débat, tous les parlementaires hellènes se sont élevés pour défendre leur point de vue et clamer : « il ne faut pas commencer les négociations d’adhésion car ce pays essaye de voler une histoire qui n'est pas la sienne ».

Le pays traverse également une crise politique grave. Depuis fin janvier le gouvernement accuse l'opposition de préparer un coup d'État et tout dialogue semble bloqué. Même si le pays a fait des progrès économiques la corruption reste extrêmement importante. Des juges et des journalistes auraient été mis sur écoute par le gouvernement selon le rapport des parlementaires européens.

Kosovo : de nombreux efforts à fournir

Déclaré indépendant par rapport à la Serbie depuis 2008, le Kosovo est un Etat jeune et instable pour qui la route vers l'intégration européenne parait encore longue. Les négociations débutent à peine et les parlementaires pointent du doigt des problèmes de criminalité organisée et la prolifération des armes dans le pays. Ils demandent au gouvernement de Pristina de renforcer son arsenal législatif face aux violences à caractère sexiste, homophobe et discriminatoire, quotidiennes dans la société kosovare.

 

Antoine Magallon

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