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Shimon Peres appelle à l'intervention de la Ligue arabe en Syrie


12 mars 2013

 

Le 12 mars, à Strasbourg,  le président israélien Shimon Peres s’est adressé aux eurodéputés. Il a fait de la lutte contre le terrorisme le fil rouge de son discours, évoquant tour à tour la Syrie, l'Iran et le Hezbollah.

Il y avait 30 ans qu'aucun président israélien n'était venu s'exprimer devant les députés européens. Shimon Peres, 89 ans, était présent le 12 mars pour un discours devant l'hémicycle de Strasbourg. Il a saisi cette occasion pour rappeler les liens étroits qui unissent son pays à l'Union, mettant sur le même plan la naissance d'Israël et la construction européenne d'après guerre, « deux miracles qui se sont redressés ». Martin Schulz, président du Parlement européen, lui a rendu la pareille en déclarant : « Shimon Peres est quelqu'un de courageux, comme les pères fondateurs de l'Union européenne ».

Mais le prix Nobel 1994 n'était pas venu pour flatter l'orgueil européen. Shimon Peres ne pouvait pas passer par Strasbourg sans évoquer la question palestinienne. Pour lui, la seule solution réelle est la constitution « de deux États pour deux nations ». Il a d’ailleurs indiqué que la constitution du prochain gouvernement israélien serait « l’occasion de concrétiser cette solution à deux États ». Le président israélien a rappelé le rôle de son État dans ce processus, évoquant notamment l'évacuation des colons israéliens de la bande de Gaza. Mais il a déploré qu’après le retrait de Gaza ce territoire devienne une zone de non droit dans laquelle prolifère le terrorisme. La crainte que ce scénario ne se reproduise explique pour lui la réticence d’Israël à évacuer les colons de Cisjordanie

Après ces sujets incontournables, Shimon Peres a finalement abordé les véritables motifs de son voyage en Europe. Sa venue s’inscrit dans le contexte de crise au Proche-Orient, dans lequel l'Iran et la Syrie sont les protagonistes principaux.

Face aux eurodéputés, le président israélien a plaidé pour une intervention de la Ligue arabe en Syrie pour mettre fin au massacre. «La Ligue arabe doit former un gouvernement provisoire en Syrie [...] Les Nations unies doivent soutenir une force de casques bleus arabes», a déclaré le président hébreux, avertissant que « l'intervention d'une force occidentale serait perçue une ingérence étrangère ».

Après avoir constaté que « le terrorisme s’est répandu comme une tache d’huile », le président israélien a qualifié le régime iranien de plus grande menace pour la paix du monde : « une dictature drapée dans un manteau religieux, qui met en danger l’indépendance des pays arabes et l’existence même de l’état hébreux ». Il a demandé aux eurodéputés de « tout faire pour empêcher les ayatollahs de falsifier les prochaines élections », qui se dérouleront en juin.

Shimon Peres en est alors venu au Hezbollah libanais, qu'il refuse de considérer comme « un mouvement politique ». Il a rappelé qu'il constituait le « principal nervi » du régime iranien. Il le tient  pour responsable d’une vingtaine de tentatives d’attentats, y compris en Europe.

Shimon Peres a demandé aux parlementaires de définir le « Parti de Dieu » comme une organisation terroriste « parce que c’est une organisation terroriste », concluant sous les applaudissements de l’assemblée : « le monde libre ne peut pas croiser les bras lorsque le terrorisme impose son étau ».


Olivier Mougeot
Florence tricoire

 

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