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Halte aux violences contre les femmes!


07 février 2013

 

Le 14 février 2013, la campagne "One billion rising" invite les femmes et les hommes du monde entier à se lever pour manifester leur volonté de mettre un terme à toutes les formes de violence faites aux femmes. 

A quelques semaines de la 57e session de la Commission de la condition de la femme des Nations-Unies qui se déroulera à New-York, les députés européens ont approuvé à l'unanimité la résolution engageant l'Union européenne à renforcer ses efforts en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. 

Patricia est Hongroise. Elle est mariée à un citoyen français qui lui a fait subir des violences domestiques régulières durant sa grossesse. Sous prétexte de donner une nouvelle chance à leur mariage, son mari les emmène vivre, elle et son petit garçon, à Bora-Bora. Mais le paradis tant vanté du lieu ne met pas un terme à ces abus. En réalité, l’homme voulait simplement que leur séparation soit prononcée dans la juridiction de la Polynésie française : la cour locale de Bora-Bora a décidé que l’enfant du couple devait partager son temps entre sa mère et son père, mais sur l'île. Depuis, Patricia est comme "prise en otage".

C’est l’exemple qu’a choisi Krisztine Morvai, député européenne (NI), lors du débat engagé lundi durant la session plénière du Parlement européen, pour dénoncer l'absurdité de certaines situations vécues par des femmes à travers le monde. 

De quelle manière l’Union européenne peut-elle contribuer à l’élimination et à la prévention de tous les actes de violence commis sur les filles et les femmes dans le monde ?

Tel est l’objet de l'interpellation du Suédois Mikael Gustafsson, rapporteur et président de la Commission « Droit des femmes et égalité des genres », à l’adresse de la Commission et du Conseil.  Les eurodéputés ont tous insisté sur l'importance cruciale pour les Etats-membres de mettre leurs actes en concordance avec leurs paroles.

A ce titre, ils ont adopté mercredi une résolution, demandant que les conclusions de la réunion de l'ONU de mars prochain portent une attention particulière aux femmes souffrant de handicap, indigènes, migrantes, et porteuses du VIH. Ils veulent aussi voir augmenter les ressources allouées à ONU Femmes, qui joue un rôle de conseiller spécialisé auprès des gouvernements et des associations. Enfin, la résolution demande à l'Union de soutenir le projet d'une campagne mondiale de sensibilisation pour la prévention des violences contre les femmes et de recourir au suivi du programme de Pékin de 1995 sur ces questions.

Par ailleurs, ils invitent à la Commission proposer une directive qui établira des normes européennes à respecter dans ce domaine. Ma résolution demande également au Service Européen pour l'Action Extérieure (SEAE) d'être attentif à ces questions dans toutes ses actions dans les pays en développement.

Dans le cadre de la campagne « One billion rising », les députés avaient esquissé le 29 janvier quelques pas de danse symboliques devant le Parlement afin de presser tous les membres de l’Union de ratifier la Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la violence domestique. 

« Nous ne sommes pas là pour prononcer des paroles, nous sommes là pour agir, notamment lorsque les Etats-membres ne ratifient pas la Convention du Conseil de l’Europe. Dix-sept Etats membres ont signé, et parmi eux, seul le Portugal l’a ratifié. Pourquoi les autres ne le signent-ils pas ? De quoi ont-ils peur ? », s’est également insurgée Viviane Reding, la commissaire en charge du dossier. Cette convention datée de 2011 et nommée « Convention d’Istanbul » est le premier instrument juridiquement contraignant en Europe. Un moyen concret, donc, de sanctionner les actes internationaux de violence commis sur les femmes.

Les députés n’ont pas manqué de ponctuer leurs plaidoiries de chiffres évocateurs : une femme sur cinq victime de violence domestique en Europe, une sur dix de violences sexuelles. Délaissant leur couleur politique, ils ont souligné unanimement leur volonté de mettre un terme à ces actes de violence.

Caroline Anfossi

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