Vous êtes ici

L'avenir incertain du GMES


16 février 2012

Michel Barnier, commissaire européen, face aux parlementaires : "Je ferai part de votre interpellation à José Manuel Barroso".

 

Les eurodéputés se sont opposés ce jeudi à la proposition de la Commission de retirer le financement du GMES de la programmation budgétaire de l'UE.

Depuis 2008, le Programme européen de surveillance de la terre (GMES), outil d’observation de la planète pour lutter contre le changement climatique et la dégradation de l’environnement, a déjà reçu 3,2 milliards d’euros de subvention de la part de l’UE. 

« Etant donné les difficultés budgétaires dans lesquelles est l’Union » la Commission a proposé en jun dernier de financer le programme, estimé à 5,8 milliards d’euros, à travers un accord intergouvernemental en le sortant du cadre financier pluriannuel 2014-2020.

Si la Commission s’est voulue rassurante sur l’avenir du GMES en affirmant que cela ne signifiait pas l’abandon du programme, cette décision a malgré tout suscité de vives réactions dans l’hémicycle.

Pour le Parlement, ce retrait de l’UE risque d’engendrer une perte de crédibilité et de stabilité de GMES. Norbert Glante (S&D), rapporteur de la résolution sur l’avenir du programme, estime qu’à terme, si le financement ne vient plus de l’UE, le GMES court le risque d’un désengagement de la part de certains Etats. Et pour la députée Amalia Sartori (PPE), « cela pourrait alors amener le programme à perdre sa dimension européenne. »

Pour le député Vittorio Prodi (S&D), le GMES a besoin d’un financement pérenne car il s’agit « d’un programme qui a prouvé son importance dans des domaines aussi variés que la protection civile, l’environnement marin, la cartographie urbaine ou le soutien aux pays d’Afrique ».

Le GMES est une initiative conjointe de l’UE et de l’Agence spatiale européenne qui produit des données sous forme de cartes, de rapports ou d’alertes ciblées. Ce programme permet d’aider les organisations à adopter les mesures appropriées et à décider des investissements à effectuer. Récemment, le GMES a collaboré avec la société Arianspace à l’occasion du lancement de la fusée Vega transportant deux satellites de surveillance (Sentinelle 2B et 3B) dans l’espace.

En France, le programme de surveillance travaille conjointement avec des sociétés comme Thales ou Astrium, filiale d’EADS. Pour ces entreprises, il est indispensable que l’Europe continue de le financer pour l’exploitation des satellites, car comme le dit Claire-Anne Reix, responsable à Thales, sur La Dépêche.fr : « GMES est d’abord un service pour la sécurité du citoyen avec une meilleure compréhension des risques. C’est aussi une formidable mobilisation technologique. »

 

Etienne Grelet, Hugo Jolion

Imprimer la page