Vous êtes ici

Fièvre catarrhale du mouton : des conditions de vaccinations simplifiées


14 février 2012

Sans surprise, le Parlement européen a adopté mardi, en deuxième lecture, la proposition de la Commission européenne visant à modifier la directive de 2000 sur les conditions de la vaccination contre la fièvre catarrhale du mouton, également appelée bluetongue. Celle-ci sera désormais possible sur l’ensemble du territoire et plus seulement dans certaines zones à risques. Une suite logique à l'autorisation, en 2009, de la mise sur le marché d'un vaccin moins dangereux que les précédents.

« Nous bouclons ainsi un travail très important pour tous les éleveurs. Je pense que c’est la bonne façon de procéder», a déclaré mardi, le rapporteur de la commission de l’agriculture et du développement rural, Janusz Wojciechowki, ECR, avant le vote.


Une adaptation aux avancées scientifiques

En assouplissant les règles de la vaccination et en rendant celle-ci possible sur l’ensemble du territoire, l’Union Européenne adapte sa législation aux avancées scientifiques. Depuis 2009, un vaccin "inactivé" est en effet autorisé. Il permet de vacciner sans risques des animaux sains.

Auparavant, la vaccination n’était possible, selon les termes de la directive 2000/75/CE, que dans certaines zones. Ces dernières étaient délimitées en zones de protection (d’un rayon de 100 km autour de l’exploitation infectée) et en zones de surveillance (50 km au-delà de la limite de la zone de protection). Ces restrictions étaient motivées par la dangerosité des vaccins existants à l’époque. Injectés à des animaux sains, ces vaccins vivants modifiés ou atténués pouvaient générer l’apparition de la maladie et multitplier les foyers d’infections.

Concernant la fièvre catarrhale, la situation est pour l’instant sous contrôle au sein de l’Union européenne. Les dispositions adoptées permettront cependant de mieux traiter certaines zones plus sensibles comme l’Allemagne et surtout d’être prêt en cas de nouvelle épidémie du type de celles qui ont touchés l’Union en 2000 et 2006. Tout en saluant une avancée du fait de la non dangerosité du nouveau vaccin, certains eurodéputés pointent cependant son possible manque d’efficacité et souhaiterait que d’autres voies de lutte soient explorées.

Dans cette affaire, l’Union européenne intervient également en temps qu’acteur direct puisqu’elle co-finance une partie des vaccins utilisés lors des campagnes de vaccinations nationales.

Originaire d’Afrique, la fièvre catarrhale du mouton a fait son apparition en Europe à la fin des années 90. Transmise par des insectes, elle touche les ruminants (ovins, bovins et caprins) mais plus spécifiquement les moutons. Fièvre, œdème du museau etc, elle peut provoquer la mort de l’animal ou, en cas de survie, la stérilité, l’avortement des femelles pleines et des problèmes au niveau des voies respiratoires. Aucun cas de transmission à l’homme n’est connu à ce jour.

Marc Schmitt

 

Imprimer la page