Vous êtes ici

Droits de l'Homme : Biélorussie, Egypte, Japon


16 février 2012

Trois résolutions du Parlement

 

Biélorussie

Le Parlement européen a adopté à l'unanimité jeudi après-midi une nouvelle résolution à l'encontre de la Biélorussie. Les eurodéputés contestent l'application de la peine de mort à deux citoyens biélorusses qui ont, selon la justice, commis des actes de terrorisme à Vitebsk en 2005, à Minsk en 2008 et dans le métro de Minsk en 2011. "La culpabilité a t-elle été prouvée au delà de tout doute?" s'est interrogé le parlementaire européen E.Kukan (PPE). "Je ne sais pas si ces deux personnes sont coupables et ce n'est pas à nous de le dire. En revanche, ce que nous savons c'est que les déclarations obtenues l'ont été sous le coup de la torture, ce qui est inacceptable. Aujourd'hui, ils sont dans le couloir de la mort." a ajouté M.Migalski (ECR).

On l'appelle souvent la "dernière dictature d'Europe": le Bélarus ou la Biélorussie née en 1990 à la suite de l'effondrement de l'URSS reste à ce jour le seul pays du continent européen à ne pas appartenir au Conseil de l'Europe. Si celui-ci refuse de lui ouvrir ses portes, c'est d'abord parce qu'il continue d'appliquer la peine de mort. Une balle dans la nuque pour les condamnés à la sentence suprême.

Les eurodéputés, qui ont surenchéri dans la véhémence, demandent l'introduction d'un moratoire sur la peine de mort et la suspension de l'exécution des deux condamnés. Ils souhaitent que l'Union européenne prennent des sanctions économiques encore plus sévères à l'encontre de la Biélorussie. Ils demandent en outre à ce que le championnat du monde de hockey en 2014 ne se déroule pas en Biélorussie: "Alexandre Loukachenko [le Président de la République] ne doit pas disposer d'une vitrine internationale alors que son pays ne respecte pas les droits de l'Homme et les valeurs démocratiques" a déclaré R.Czarnecki.

   Egypte

L' Egypte doit suspendre les enquêtes en cours comme le procès imminent contre 43 membres d'ONG et autoriser une enquête indépendante sur le bain de sang de Port-Saïd affirment les eurodéputés . 

17 ONG ont été soupçonnées par la justice égyptienne "d'ingérences politiques" qui se seraient "accrues depuis la révolution"  ainsi que de "financement illégal" comme le rapporte l'AFP.  Les arrestations hatives, au début de l'année, de 43 de leurs membres, dont 19 ressortissants américains, ont été qualifiées "d'actes qui entachent l'image de l'Egypte aux yeux de la communauté internationale" par le commissaire Michel Barnier. Il a rappelé que l'Egypte est signataire de traités reconnaissant le droit fondamental d'association.

A Port-Saïd, 74 personnes avaient trouvé la mort le 1er février à l'issue d'un match de football. Les  supporters ultras du club cairote al Ahly se sont retrouvés piégés inexplicablement à l'intérieur du stade de Port-Saïd et nombre de révolutionnairesavancent l'hypothèse d'une "punition" orchestrée par le régime. 

La déception des parlementaires est grande, un an après la chute d'Hosni Moubarack, le 11 février. Leur résolution, si elle salue la récente libération des blogueurs Alaa Abd El-Fattah et Maike Nabil Sanad, dénonce une "situtation alarmante". Plusieurs députés, comme le nérlandais Bastiaan Belder (ECR), ont affirmé leur refus "que ce printemps arabe devienne un hiver". Ils ont aussi mis l'accent sur la situation de la minorité copte égyptienne, "intimidée par des violences".

Enfin, les députés appellent les autorités égyptiennes à lever l'état d'urgence en vigueur depuis plus de trente ans. Un premier pas vers "la fin souhaitée du pouvoir du Conseil suprême des forces armées" a souligné Marietje Schaake (ALDE).

Japon

Une récente déclaration du ministre de la Justice japonais, Toshio Ogawa, provoque un tollé à Strasbourg. Le ministre s'y indique  prêt à signer de nouveau les ordres d'exécution de condamnés à mort. Les eurodéputés ont réagi vendredi en adoptant une résolution  qui exhorte Toshio Ogawa " de n'approuver à l'avenir aucun ordre d'exécution. "

Les parlementaires souhaitent également l'application d'un moratoire et la mise en place d'un débat public au Japon sur la peine de mort. Il ne s'agit pas d'une première. Le Parlement appelle régulièrement ce pays à abolir la peine de mort. 130 condamnés à mort attendent actuellement dans les couloirs de la mort japonais. Depuis juillet 2010, aucune exécution n'a eu lieu dans ce pays. 

 

Adriane Carroger, Anna Cuxac, Mathilde Cousin

Imprimer la page