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Durant des années, les nageuses de l'équipe de France de natation se sont entraînées d'arrache-pied pour atteindre l'objectif de leurs rêves : une qualification pour les Jeux olympiques. Une compétition désormais remise en cause par un coronavirus, qui vient de la reporter à l’an prochain.

"Parfois, on est vraiment à bout de forces, mais on sait pourquoi on se donne tant", souffle Maureen Jenkins. La sportive de 21 ans vient de passer une heure dans l'eau, sans jamais poser pied au sol.

Malgré le succès du film "Le grand bain", la natation synchronisée demeure un sport méconnu. Il est pourtant l'un des plus exigeants. Les athlètes ont en moyenne 40 heures d'entraînement par semaine, dont les deux tiers passés dans les bassins. Poids ou élastiques aux chevilles, ces 17 jeunes filles, âgées de 19 à 28 ans, ont tout donné pour atteindre leurs objectifs.

 

100% des nageurs s’entraînent plus de 25 heures par semaine

Taux de sportifs s’entraînant plus de 25 heures par semaine selon les disciplines

Source : Pôle scientifique Hal-Insep : données précédant les JO de 2016 . Réalisé sur Infogram.

Les nageuses de l'Institut national du sport et de la performance (Insep) n'étaient pas sûres d'être qualifiées pour Tokyo. Mais leur travail a payé. Lors de la dernière compétition de préparation aux qualifications, les Bleues ont décroché la médaille d'or à l'Open de France devant les Américaines.

Source: Twitter/Fédération française de natation

Problème viral

 

Pour atteindre Tokyo, les filles de la coach Laure Obry devaient passer par un tournoi de qualification olympique. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu. Avec l'irruption du Covid-19, de nombreuses compétitions ont été annulées. Parmi elles, les séries mondiales de natation synchronisée, qui étaient prévues du 23 au 25 avril.

Les pointes de pied tournées vers Paris

 

L'avenir est aujourd'hui très incertain, les Jeux olympiques auront finalement lieu en 2021, il faut donc tout reprendre de zéro. Quoi qu'il advienne dans les prochaines semaines, les nageuses françaises sont sûres de concourir en 2024. Paris accueille les JO, ce qui assure l'Hexagone de pouvoir proposer une équipe dans chaque discipline. Pour leur entraîneure, elles auront "la maturité nécessaire" pour être performantes à Paris.

En natation synchronisée, les carrières ne durent jamais très longtemps. Une Olympiade, c'est pour beaucoup, l'apogée d'une vie de sportif. A seulement 21 ans, Solène Lusseau, membre de l’équipe de France, a déjà prévu son avenir hors des bassins : "Je sais que j'arrêterai après Paris, la natation synchronisée, ce n'est pas un métier." Sur le groupe de 17 filles, seulement neuf pourront composer une équipe olympique. A Tokyo en 2021, ou à défaut à Paris.

 

Nathan Ramaherison

(mars 2020)

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