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L’Agence nationale de sécurité sanitaire avait alerté sur la non-salubrité de l’eau en sortie de puits. Photo Unsplash / Jonathan Chng

Pionnier de l’utilisation des jeux vidéo en thérapie, Michaël Stora explore depuis plus de vingt ans leur impact sur la psyché. Dès les années 2000, le psychologue parisien repère le potentiel des Sims, qui soufflent ce mardi 4 février 2025 leurs 25 bougies. Ce jeu, où l’on façonne le quotidien de personnages virtuels, s’avère être un formidable espace projectif pour les enfants : en incarnant des avatars et en mettant en scène des relations, ils expriment des conflits intérieurs souvent enfouis.

Webex : pourquoi avoir choisi Les Sims comme outil de travail ? 

Michaël Stora : il y a vingt ans, quand j’ai commencé la médiation thérapeutique par le jeu vidéo, j’en ai testé énormément. Mais Les Sims m’ont marqué parce qu’ils se rapprochent des tests projectifs. Le jeu vidéo permet de créer une scène dans laquelle on joue un rôle. Et aussi bien dans les relations créées, dans le choix du mobilier que dans l’avatar choisi, l’enfant va être invité à exprimer ce qu’il n’arrive pas à dire autrement. 

Comment cela se traduit-il concrètement en séance ?

C’est un véritable espace projectif. Je me souviens d’une fille d’une dizaine d’années en conflit avec ses parents. Dans le jeu, elle avait construit une magnifique maison avec eux… avant de les faire plonger dans la piscine et de retirer l’échelle. Mon rôle de thérapeute, c’est de l’aider à comprendre et à verbaliser cette pulsion agressive souvent culpabilisée. Il y a aussi des transgressions plus subtiles. Certains adolescents explorent des aspects liés à la sexualité. Les Sims permettent une grande liberté : on peut flirter, avoir des enfants… Un de mes patients a recréé la vie de son père, un homme volage, en mettant en scène une relation avec la femme de ménage du jeu.

Avez-vous choisi d’utiliser une version spécifique du jeu ?

Oui, je travaille avec Les Sims : Vivre sa vie, une version scénarisée. Dans ce mode, on commence enfant avec une mère acariâtre et négligente, et il faut accomplir des tâches pour s’émanciper. Ce scénario crée une mise en abyme forte pour des patients pris dans des relations toxiques avec leurs parents. Et puis, il y a aussi des jauges qui indiquent les besoins des personnages : faim, énergie, hygiène, vie sociale… J’ai eu des patients qui refusaient d’en tenir compte, comme s’ils voulaient nier leurs propres besoins. Will Wright, le créateur du jeu, m’avait confié il y a quelques années lors d’un dîner qu’il avait conçu Les Sims pour brouiller la frontière entre game (les règles) et play (le plaisir de jouer librement).

Certains patients peuvent-ils développer une forme de dépendance ?

Je ne suis pas forcément à l’aise avec le terme de dépendance, qui est souvent utilisé de manière excessive lorsqu’on parle de jeux vidéo. Mais c’est vrai que Les Sims peuvent occuper une place envahissante dans la vie de certains joueurs. Il y a une forme de répétition dans ce jeu, un cycle sans fin où l’on façonne, détruit et reconstruit, ce qui peut engendrer une immersion très intense.

Êtes-vous le seul à avoir recours aux Sims dans le suivi de vos patients ?

Au début, parler de jeux vidéo en thérapie était mal vu, mais aujourd’hui, leur valeur est de plus en plus reconnue dans le monde médical. Un collègue a d’ailleurs utilisé Les Sims avec des patients schizophrènes, qui ont de grandes difficultés sociales. Grâce au jeu, ils peuvent tester différentes interactions sans conséquences réelles, ce qui leur permet d’explorer des relations et des émotions inaccessibles autrement.

Clara Lainé

Edité par Gustave Pinard

Vendredi 24 janvier, le dossard numéro 5 ne s’élance pas pour la descente de Garmisch-Partenkirchen (Allemagne), étape comptant pour la coupe du monde de ski alpin. Pourtant, celle qui le porte, Ester Ledecká, skieuse et snowboardeuse tchèque, n’est pas blessée. La championne olympique de Super G en 2018 n’a pas pu prendre le départ, choquée par la chute de sa compatriote Tereza Nova lors de l’entraînement. Victime d’un œdème cérébral, la skieuse de 26 ans est depuis plongée dans un coma artificiel. 

Ce grave accident intervient dans un hiver particulièrement marqué par les blessures et les chutes. Rien que dans le clan français, Cyprien Sarrazin (hématome intracrânien), Blaise Giezendanner (rupture du ligament croisé du genou droit) et Alexis Pinturault (fracture du plateau tibial du genou droit) se sont gravement blessés et ont dû mettre fin à leur saison. La blessure du premier, en décembre à Bormio (Italie), avait entraîné de vives réactions de la part de la délégation tricolore. “Ils ne savent rien faire d'autre que préparer des pistes dangereuses”, avait fustigé le descendeur français Nils Allègre au micro d’Eurosport avant d’ajouter, “ils ne méritent pas les Jeux olympiques”, la piste accueillant la descente des Jeux de Milan-Cortina en 2026. La qualité de la neige sur le bas de la “Stelvio” a également été pointée du doigt par plusieurs skieurs. 

Airbag, casque…les pistes de la FIS

À Saalbach, où se déroulent les Mondiaux de ski alpin jusqu’au 16 février, la FIS s’est emparée du sujet en organisant deux réunions de travail sur le thème de la sécurité. 

Plusieurs pistes sont envisagées par la fédération comme imposer la veste Airbag - le dispositif est censé être obligatoire depuis cette année mais plusieurs skieurs ont eu le droit à des exemptions -  ou encore améliorer la résistance des casques. Dans un entretien accordé à l’AFP, Johan Eliasch, président de la FIS et candidat en lice pour la présidence du CIO (Comité international olympique), s’est exprimé sur le sujet. Le Suédois de 62 ans souhaite “minimiser” et “atténuer” les dangers des courses mais a également rappelé les risques que présente le ski alpin. “Ce n’est pas quelque chose de nouveau, certaines années il y a plus d’accidents que d’autres. Ce qui est clair, c'est qu'avec l'introduction de nouvelles technologies, une plus grande coopération avec l'industrie et une plus grande attention dans ce domaine, nous pouvons certainement apporter de grandes améliorations”, a-t-il expliqué. 

Lindsey Vonn, légendaire skieuse américaine de 40 ans, est présente en Autriche six ans après ses derniers mondiaux. Victime de plusieurs  chutes dans sa longue carrière, l’Américaine a constaté l’évolution de la pratique de son sport. “Il y a eu de nombreux changements au cours de ma carrière, du moins au niveau du matériel, et nous allons toujours plus vite qu'avant. Une solution simple consiste à changer la piste, à éloigner chaque virage d'un mètre ou deux et à tourner davantage, cela va nous ralentir de 5 ou 10 km/h”, a proposé la championne olympique de descente de Vancouver en 2010. En attendant de potentielles annonces, les skieurs sont attendus en Autriche pour 14 jours de compétitions. Des Mondiaux sans doute riches en surprise avec les absences de nombreux favoris.

Gustave Pinard

Edité par Abel Berthomier

Juliette Binoche : actrice couronnée, citoyenne engagée et désormais présidente du jury à Cannes

04 février 2025

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Juliette Binoche prend la présidence du jury du 78e festival de Cannes. Elle succède à la réalisatrice américaine Greta Gerwig. C'est la deuxième fois ...

L’enquête du Monde et de Radio France est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ce mardi 4 février, Matignon s’est vu accusé d’avoir dès 2023 "privilégié les intérêts de Nestlé au détriment des consommateurs" par les deux médias. Si Nestlé est au cœur de la tourmente depuis un an pour ses eaux non conformes, l’affaire prend aujourd’hui un tournant politique. L’exécutif aurait accordé des dérogations sur l’usage de microfiltres à la filiale du géant suisse de l'agroalimentaire. 

Pourtant, les deux médias citent directement une note du 20 janvier 2023 de Jérôme Salomon, alors directeur général de la santé (DGS). Celui-ci recommande de "suspendre immédiatement l'autorisation d'exploitation et de conditionnement de l'eau pour les sites Nestlé des Vosges" et d'étendre cette interdiction "au site d'embouteillage de Perrier (dans le Gard)". Un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur l'utilisation de microfiltres inférieurs à 0,8 micromètre concluait en effet que l’eau en sortie de puits n’était "pas microbiologiquement saine".

La note avait ensuite été transmise au cabinet de la Première ministre Elisabeth Borne et recommandait de refuser à Nestlé toute dérogation. Sauf qu’un mois plus tard, les cabinets de Matignon et de l’Élysée auraient autorisé la microfiltration d’après les informations du Monde et de Radio France. Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, avait d’ailleurs rencontré des représentants de Nestlé, ce qui laisse à penser que cette autorisation serait le fruit d’un lobbying efficace.

Du lobbying à l’Élysée

En janvier 2024, Nestlé Waters avait reconnu avoir eu recours à des systèmes interdits de microfiltration pour maintenir la "sécurité alimentaire" de ses eaux minérales. Après une plainte de Foodwatch, le groupe propriétaire des marques Vittel, Contrex et Hépar, puisées dans les Vosges, et Perrier dans le Gard, a accepté en septembre dernier de payer une amende de 2 millions d’euros pour échapper à un procès.

Le président Emmanuel Macron a réagi, en marge d’un déplacement à l’institut de lutte contre le cancer : "Je ne suis pas au courant de ces choses-là. Il n'y a de l'entente avec personne, il n'y a pas de connivence avec qui que ce soit." 

"Le gouvernement français aurait cautionné une fraude d'ampleur mondiale. Foodwatch demande qu'un procès établisse les responsabilités et que des sanctions exemplaires tombent", a réagi l'ONG mardi.

"Comme toute entreprise, Nestlé est amenée à dialoguer régulièrement avec les autorités de tutelle sur son activité. Quant aux demandes formulées auprès de certaines autorités, elles sont toutes déclarées et donc publiques sur le site de la HATVP, conformément aux règles en vigueur", s’est défendu Nestlé auprès de l'AFP.

L'ONG Transparency International France a demandé ce mardi 4 février la publication des conclusions de l'enquête de la HATVP sur le lobbying de Nestlé déclenchée en février 2024. "Selon l'analyse du répertoire des représentants d'intérêt de la HATVP, le groupe Nestlé n'a pas déclaré ses rencontres avec Alexis Kohler et des conseillers de l'Élysée", affirme l'ONG.

Également interrogée, la DGS n’a pas réagi pour le moment. Le 23 janvier, l’actuel directeur général Grégory Emery a indiqué au Sénat que cette affaire n’était "pas un sujet de sécurité sanitaire mais un sujet de fraude".

Lucie Campoy avec AFP

INTERVIEW Les Sims sur le divan : quand le jeu devient un outil thérapeutique

04 février 2025

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Psychologue et psychanalyste, Michaël Stora utilise Les Sims auprès de ses patients. Selon lui, ce jeu de simulation de vie, qui fête ses 25 ans ce mardi, permet aux enfants d’explorer leurs émotions dans un cadre ...

Plusieurs pistes sont envisagées pour renforcer la sécurité des athlètes en compétition. Photo Pxhere

L’Élysée et Matignon auraient laissé Nestlé commercialiser des eaux non conformes à la réglementation et à risque pour la santé. Le président de la République Emmanuel Macron dément ces révélations.

La sécurité des athlètes est redevenue un sujet au cœur des préoccupations dans une saison comptant déjà une trentaine de blessés. Alors que les championnats du monde débutent à Saalbach (Autriche), la fédération internationale de ski (FIS) cherche des solutions pour répondre aux inquiétudes des skieurs.

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