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Impossible de parler de l’homme de jean vêtu, (peut-être pour faire référence à la pub Levi’s qu’il a réalisé à la fin des années 90), carrément hipster, sans parler de son style cinématographique. Un style unique, rempli d’absurdité, inspiré de l’univers onirique de Luis Bunuel et l’écriture de Bertrand Blier. Quentin Dupieux est aujourd’hui le seul à pouvoir réaliser un film sur un pneu serial killer dans Rubber, conter l’histoire d’une mouche géante dans Mandibules ou imaginer un long-métrage sur une veste en daim qui fait que dès qu’on la porte, on tue des gens dans Le Daim. On se demande alors si Quentin Dupieux est juste complètement fou ou si c’est un génie absolu.

Un réalisateur versatile

Toujours est-il que le fils du garagiste de Laurent Garnier, le chouchou des DJ français, ne fait jamais rien comme tout le monde. Son cinéma est un cinéma où un truc déconne toujours et c’est sûrement pour ça qu’on l’adore ou qu’on le déteste. Chez lui, un dialogue se crée entre fiction et réalité. Même s’il puise ses références partout, d’Orange Mécanique aux Power Rangers (forceeeeee bleueeeee), ce qui caractérise la « Dupieux touch » est son renouvellement permanent. Du teen-movie dans Steak, au serial-killer en chair et en daim ou en caoutchouc, du buddy-movie dans Mandibules, jusqu’au polar à l’ancienne dans Au poste! : il aborde tous les genres.

Il faut dire aussi que le mec est présent sur tous les fronts (scénariste, chef opérateur, monteur, réalisateur et parfois compositeur) tout en restant fidèle à son côté artisanal, presque amateur mais totalement maîtrisé. Le scénario ? Volontairement simpliste, avec plein d’onomatopées. Les effets spéciaux ? Fait maison. Le son ? Facile pour un mec bien installé dans le monde de l’électro à côté des Daft Punk. Malgré une écriture serrée qu’il s’impose (comptez 1h17 pour Daaaaaali) qui ne l’empêche pas d’être hyper créatif. Peut-être un chouïa trop. On risque de nous perdre en chemin. Mais c'est aussi ça Dali, pardon… Dupieux.

Azilis Briend

Édité par Eva Pontecaille

Certains maîtres sont réticents à l'idée de mettre une muselière à leur chien. © Pauline Beignon

En Allemagne, plus de 14 millions de personnes se rassemblent contre le parti politique de droite Alternative für Deutschland. © Christian Lue 

Même si elle avait déjà pris la parole en 2017 contre le producteur américain Harvey Weinstein, Judith Godrèche affirmait le 10 janvier au Parisien que cet extrait « évoque des choses que je n’ai pas encore réussi à formuler à moi-même, et ça montre que je ne suis pas libérée. » Sa plainte pour « viol avec violences » ne serait qu’une étape avant la poursuite de sa prise parole. Elle promet dans sa lettre ouverte : « J’ai décidé d’être à la hauteur [...] quelle que soit la cruelle absurdité de ce vécu que je vais exposer au monde. »

Mina Peltier

Édité par Célestin de Séguier

[ Plein écran ]

Daaaaaali, six « a », pour six acteurs qui se mettent dans la peau du peintre légendaire. © Georges Biard

« Je vais tous les jours au travail avec mon chien alors je suis contente parce que c’est bien plus pratique&nbsp», s’enthousiasme Élisa à la sortie du tramway, place Kléber. Depuis le 6 février, la Compagnie de transports strasbourgeois (CTS) a définitivement autorisé la montée des chiens dans le réseau de tramway, à l’issue d’une phase d’expérimentation qui a débuté en juillet 2023.

Les animaux doivent néanmoins voyager muselés ou, pour ceux de plus petite taille, transportés dans un « panier fermé ». Une décision judicieuse pour Élisa : « Peut-être que cela permet de rassurer les usagers, surtout que les gens ont tendance à caresser les animaux sans demander la permission au propriétaire, donc la muselière permet aussi d’éviter certaines mauvaises réactions de la part de l’animal. »

Plusieurs mois de dressage nécessaires

Quelques stations plus loin, Élise promène Marcel le long de la ligne D. Si elle se réjouit de pouvoir emmener son chien dans les transports en commun, elle refuse de lui imposer la muselière : « J’ai déjà voyagé avec lui avant que ce soit autorisé et je sais qu’il n’est pas dangereux, donc je ne veux pas le museler. Par contre, je prendrai un contenant avec moi pour le mettre dedans si c’est nécessaire. » Elle regrette de devoir payer « les frais de ceux qui sont incivilisés ».

Le choix de la muselière, Émilie Simon l’a fait à contre-cœur, même si sa chienne la portait déjà pour prendre le train : « Quand on sait que son chien n’est pas dangereux, c’est difficile de le voir avec une muselière. Souvent, ils en ont peur parce qu’ils ne sont pas habitués. » Près de deux mois de dressage avaient été nécessaires pour faire accepter l’accessoire à sa chienne.

Des muselières en rupture de stock

Vendeuse dans le magasin spécialisé Maxi Zoo, elle constate que de nombreux clients ont aussi besoin de conseils pour réussir à habituer leur chien à ce nouvel équipement : « D’abord, on leur recommande une muselière en tissu avec laquelle le chien est moins embêté puisqu’il peut boire ou manger, tout en étant tranquille au niveau de la réglementation », précise-t-elle. « Ensuite, pour que le chien surmonte sa peur, on pose la muselière par terre et on met des friandises tout autour. Une fois qu’il s’en approche, il faut mettre les friandises dedans, comme ça, le chien y passe sa tête de lui-même », explique-t-elle. Une technique qui demande du temps.

Mais il faut croire que les usagers sont nombreux à faire le choix de mettre une muselière à leur animal. L’enseigne Maxi Zoo constate une augmentation des ventes sur la plupart des modèles. Certains sont d’ailleurs en rupture de stock. « On a du mal à pallier la demande qui est fluctuante », précise Émilie Simon.

Pauline Beignon

Édité par Adélie Aubaret

« La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom »

De « peur que le sujet disparaisse derrière un nom », lors de la tournée promotionnelle de décembre, Judith Godrèche ne prononce jamais le nom de son premier compagnon. Même si de nombreuses archives existent, même si tout le monde ou presque sait, la désormais scénariste et réalisatrice esquive les questions, reste évasive. Sur le plateau de Quotidien, le 12 décembre, elle confirme n’avoir jamais montré ses films à sa fille sans savoir trop pourquoi, malgré les encouragements de Yann Barthès. C’est lui, d’ailleurs, qui mentionne Benoît Jacquot. En face, la réalisatrice est décontenancée. Entendre son nom semble la troubler. Son sourire disparaît. Un silence pesant de quelques secondes - une rareté en télé - s’installe. Et l’interview se poursuit.

Puis tout s’emballe, sur les réseaux sociaux. « La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom. Il s’appelle Benoît Jacquot. », confie-t-elle sur son compte Instagram le 6 janvier, passé en public pour l’occasion. Le déclencheur de cette prise de parole ? Des extraits du documentaire de Gérard Miller, soudainement remontés des archives. Les mots de Benoît Jacquot, qui affirme que la mineure de l’époque n’en « avait rien à foutre » d’enfreindre la loi en étant avec lui, au contraire, il suppute que « ça l’excitait beaucoup. » Dans ce film, dont des extraits ont été diffusés sur X (ex-Twitter), le réalisateur mentionne aussi Virginie Ledoyen et Isild Le Besco, deux actrices qu’il séduit, alors mineures et actrices dans ses films.

 

Un scandale de trop ? 

Une enquête a mis le feu aux poudres contre le parti d’extrême droite. Correctiv a rendu publique une réunion de la droite et de l’extrême droite le 25 novembre. Lors de cette réunion à Potsdam, quelques politiciens de l'AfD ainsi que des membres de la CDU et de la très conservatrice Werteunion (l’Union des valeurs) étaient présents. L'objectif de la réunion aurait été un « plan secret contre l'Allemagne ». Présent, l'Autrichien Martin Sellner, figure de longue date du mouvement identitaire d'extrême droite, a parlé d'un plan directeur et évoqué l'idée de « remigration ». Un projet d'expulsion massive pour renvoyer d’Allemagne jusqu'à 2 000 personnes vers l'Afrique du Nord. Cela concernerait des demandeurs d’asile, des étrangers ainsi que des citoyens allemands qui ne seraient pas assimilés selon lui. 

Que s’est-il passé depuis les manifestations ? 

Selon le sociologue Matthias Quent, le parti « panique » et tente de présenter les manifestations comme des mises en scène. En les comparant aux défilés des nationaux-socialistes ou des communistes de l’ex-RDA, le parti souhaite délégitimer les manifestations. Matthias Quent ajoute que l'AfD doit veiller à conserver une image positive auprès des électeurs. En effet, pour la première fois depuis deux ans, l'AfD enregistre la plus forte baisse des intentions de vote et se situe à 19 %, selon un sondage Insa réalisé pour le « Bild ». Néanmoins, les demandes d'adhésion n'ont pas été affectées par les manifestations. Entre le 10 janvier et le 22 janvier, 1400 nouvelles demandes d'adhésion ont été reçues par le parti.

Johanna Mohr 

Édité par Alexia Lamblé

« Quentin Dupieux ? Encore ? Le mec ne s’arrête jamais ! » peut-on entendre dans les salles obscures lors du passage de la bande-annonce de son dernier film Daaaaaali (avec six « a » pour ses six acteurs, même s’ils étaient plus nombreux au départ). Et forcément, on s’est posé la question de savoir si, oui ou non, Quentin Dupieux, alias Mr.Oizo pour les aficionados de French Touch, n’est pas en train de tourner en rond. Six mois après la sortie du succès Yannick (avec l’étoile montante du cinéma français, Raphaël Quenard, qui semble toujours enrhumé), le réalisateur est de retour au cinéma. Il présente ce mercredi 7 février son 12e long-métrage.

Une toute jeune journaliste, interprétée par Anaïs Demoustier, a pour ambition de faire un documentaire sur le maître absolu du surréalisme : Salvador Dali. Sous la houlette d’un producteur un peu « connard », elle va tenter d’interviewer un peintre complètement fou, qui se décline en six personnalités. Dans cette succession de tableaux, Edouard Bear et Jonathan Cohen sortent du lot. On oublie presque que Dali était avant tout un artiste et on s'intéresse uniquement à la personnalité, l'extravagance et les travers d’un artiste aux moustaches bien soignées. Un point bonus est donné à Thomas Bangalter (qui n’est autre qu’un des Daft Punk) qui réalise la bande-son du long-métrage.

Fou ou génie ?

Mais voilà, après un magnifique Yannick - où le fameux personnage du même prénom monte sur scène pour donner sa version de la pièce - il est forcément compliqué de faire mieux ou même aussi bien. Avec Daaaaaali, on tend inlassablement vers l’absurde, ne sachant plus quand rire mais en étant persuadé qu’on est en train de vivre un film complètement barré. Ce n’est pas un biopic, puisqu'aucun code du genre n’y est représenté, mais plutôt une célébration du maître du surréalisme comme on ne l’a pas ou jamais vu auparavant dans le cinéma, hormis dans des documentaires qui retracent son parcours. Et rien que pour ça, bravo Dupieux !

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