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Dans cinq mois, c'est le bac. Alors que le taux de chômage des 15-24 ans atteint presque les 23%, il est plus que jamais nécessaire de bien choisir son orientation. Pour se faire, le Palais des Congrès de Strasbourg accueille comme chaque année depuis 1977 les journées universitaires. un moment idéal pour que les élèves de première et terminale se renseignent sur les formations post bac.

Ils seront plus de 450 000 à le passer cette année. Parmi eux, plus de futurs médecins que de futurs bouchers.

Un reportage de Maxime Meyer et Hugo Jolion

La marque Lomo fournit ses posters promotionnels. Crédit : Mathilde Cousin

Souvenez-vous, il fut un temps où les appareils photos étaient argentiques. A l'époque, on allait emmener sa pellicule de 24 poses chez le photographe et quand on allait la récupérer, il arrivait que les photos de vacances se révèlent floues ou voilées. La déception était alors immense. Aujourd'hui, à l'heure du tout numérique, une poignée de résistants prend encore des photos en argentique et revendique d'obtenir des photos imparfaites, avec du flou ou un grain important. Ils se retrouvent autour d'une marque, la Lomography, Lomo pour les initiés.

"Dans la Lomo, on utilise des appareils photos techniquement obsolètes, en plastique, certains sont presque des jouets." Jean-Philippe Senn, photographe professionnel, joint le geste à la parole. Il sort de sa besace six appareils photos, d'esprit lomo, dont un authentique appareil soviétique, comme l'atteste la mention "Made in USSR" au bas du boîtier, "qui marche encore très bien", assure-t-il. "Il est très rustique, il n'a pas de design, mais en même temps il est simple et extrêmement fiable." Dans sa sacoche, le photographe a aussi un appareil photo made in Taïwan, qui ressemble à un jetable, à un détail près : il est muni de quatre lentilles. Le résultat, des photos divisées en quatre carrés.

La persévérance paie

"Le Lomo, c'est bourrin", résume Jean-Jacques Strauss, propriétaire d'un laboratoire photographique à Schiltigheim (Alsace), qui se réjouit des possibilités offertes par ces boîtiers : "Si la procédure de développement est la même que pour tout autre appareil argentique, chez Lomo, il peut y avoir du développement croisé, c'est-à-dire qu'un film diapo peut être traité comme du négatif." Pour Jean-Philippe Schenn, le résultat se rapproche de l'Arte povera, un mouvement né en Italie dans les années 1960 qui transforme les objets du quotien en oeuvre d'art.

Pourtant, on ne s'improvise pas expert ès Lomo. Du fait de leur rusticité - il faut tourner la molette entre chaque prise de vue, apprendre le bon temps d'exposition- les premières tentatives partent souvent directement à la poubelle. "La dernière pellicule que j'ai déposée, tout était raté", détaille Laurent Zentz, propriétaire d'une boutique qui revend les appareils Lomo à Strasbourg et utilisateur d'un Diana. "C'est à l'opposé du numérique, il faut faire un effort."

Jean-Philippe Senn a bourlingué avec son Lomo "1 2 3 4 Supersampler"  Crédit : Mathilde Cousin

"Malins en marketing"

Le renouveau Lomo a été initié par des étudiants autrichiens en 1992, lorsqu'ils découvrent les possibilités techniques d'un vieil appareil soviétique, le Lomo LC-A. En 1995, ils rachètent l'entreprise et commencent à produire une gamme d'appareils, du Fish eye, qui donne des photos rondes, au Diana, qui demande le plus de dextérité. Une communauté se crée dans le monde, qui revendique les résultats totalement imprévisibles de ces appareils : photos superposées, sur ou sous exposées, couleurs tirant sur le vert...

Cette technique attire des jeunes, qui souvent "n'ont pas connu le numérique", analyse Jean-Jacques Strauss. Selon lui, la communauté Lomo "reste confidentielle" en Alsace. Le mouvement se développe sur Internet, avec des blogs dédiés. La marque a elle-même créé un espace sur son site où les propriétaires de ces appareils photos peuvent déposer leurs oeuvres. "Ils sont malins en marketing", détaille Laurent Zentz, qui vend principalement des vêtements. "J'ai découvert la marque dans un salon à Berlin, dédié à l'habillement. Ils ne démarchaient pas, c'est les revendeurs qui allaient vers leur stand."

Toutefois, n'est-ce pas un peu vain, quand des applications telles qu'Instagram ou Retro Camera permettent d'obtenir les mêmes effets sans effort, d'utiliser ces appareils ? "Instagram, c'est une paresse", tranche Jean-Philippe Senn. "C'est quelque chose d'abouti, alors que la photo pauvre, le Lomo, c'est l'inabouti." Il existe toutefois une application qui permet d'appliquer des filtres sur ses photos de smartphones, tout simplement intitulée.. Lomo camera.

Mathilde Cousin

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Images : Voix Navigables de France, Emmanuel Daeschler, François Chevré

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